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France et islam : de « Touche pas à mon pote » au choc des civilisations

France et islam : de « Touche pas à mon pote » au choc des civilisations

par | 3 novembre 2020 | Politique, Société

France et islam : de « Touche pas à mon pote » au choc des civilisations

Par Didier Beauregard, journaliste et essayiste  L’actualité tragique donne raison à tous ceux qui, depuis des décennies, alertent sur les conséquences de la politique de promotion de l’immigration extra-européenne. La période où les militants de gauche faisaient tout pour favoriser cette immigration semble désormais révolue. Sur les plateaux télé, certains responsables politiques de cette mouvance immigrationniste semblent très gênés, au point de réclamer désormais, toute honte bue, de la fermeté. Mais le mal est malheureusement déjà fait.
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« Touche pas à mon pote », ethnomasochisme institutionnel

« Touche pas à mon pote » disait le slogan « antiraciste » des années 80, aux heures triomphantes de la Mitterandie, à l’heure où les Français prenaient conscience de l’enjeu migratoire et des dangers qui l’accompagnaient. Toute cette décennie a été marquée par une lutte inégale entre la réalité que vivait la majorité des Français, celle d’une dépossession identitaire et territoriale, et la représentation que les pouvoirs dominants voulaient leur imposer ; celle d’une France de la diversité heureuse que le racisme primaire d’indigènes obtus empêchait de s’épanouir. L’accusation collective de racisme envers un peuple qui ne demandait rien, est devenue la principale armature idéologique de la vulgate idéologique.

Le plus extraordinaire dans cette histoire, c’est qu’aucune force institutionnelle n’a résisté à ce déferlement de haine autoaccusatrice, tous les segments représentatifs de la société se sont alignés ou soumis, et les rares forces politiques ou intellectuelles qui ont tenté de résister au processus d’exécration collectif ont été marginalisées et diabolisées. Nous ne pouvons comprendre la violence des événements que nous vivons aujourd’hui, entre délinquance ethnique, terrorisme et djihad, sans la restituer dans le contexte politique et civilisationnel des dernières décennies. Un contexte créé de toute pièce par la volonté active ou l’acceptation passive des élites dirigeantes, classe politique en tête.

De SOS Racisme à la guerre ethnique, l’antiracisme contre la France

L’ignoble décapitation d’un professeur de collège n’est qu’un épisode de plus dans ce processus ininterrompu de trahison, de lâcheté et d’abandon. Sa violence symbolique a frappé les esprits, mais une infinité de violences identitaires marquent le quotidien des français, sans que, pour autant, les élites « parlantes » qui détiennent le pouvoir d’indignation et de dénonciation, ne s’en offusquent, quand elles ne déploient pas tous leurs efforts de dissimulation pour en cacher la nature profonde. La non visibilité de cette violence systémique est le plus grand scandale moral de la France contemporaine, il discrédite la classe politique et les médias dominants, ainsi que toutes les institutions porteuses d’une parole publique. Faut-il rappeler, à ce propos, que le Comité nationale consultatif des droits de l’homme (CNCDH), composé d’éminentes personnalités, et qui publie depuis plus de 30 ans un baromètre annuel du racisme en France, dans la lignée de l’esprit SOS Racisme, n’a jamais recensé les agressions subies par des Français blancs ! La République française, dans une instance publique, entérine donc le fait que le racisme est une affaire qui ne concerne que les blancs en tant que coupables, mais jamais comme victimes ; le racisme ne concernant pas non plus les violences commises entre « minorités visibles ». Un exemple parfait de stigmatisation institutionnelle !

Tous responsables, tous coupables !

Voire, aujourd’hui, la France institutionnelle, responsable et coupable, déroulait ses trémolos d’indignation, de condamnation et de paroles guerrières est un spectacle obscène qui ne peut que susciter la révolte des esprits lucides. Tous résistants, tous combattants !

Place de la République, le 21 octobre, la gauche immigrationniste a exhibé sa veulerie intellectuelle et morale, à l’heure historique où le poids de ses contradictions l’enferme dans une dérive sans issue. Mélenchon, pantin en bout de course, qui « ne pourrait pas survivre dans un quartier où il n’y a que des blonds aux yeux bleus » et qui, aujourd’hui en appelle à lutter contre le danger islamiste, après avoir, en novembre dernier,  défilé, lui et les cadres de LFI, à la manif contre l’islamophobie, en compagnie de tout ce que le pays comporte d’associations fondamentalistes, avec, ne l’oublions pas, le PCF, EELV, la CGT ; tous partisans inconditionnels du « sansfrontièrisme » le plus extrême. Tous présents, toute honte bue, Place de la République. Il était indigne également que Lionel Jospin se présente à l’hommage rendu au professeur dans la cour de  la Sorbonne, lui qui, ministre de l’Education, en 1989, s’est conduit avec la détermination d’un mash mellow lors de la 1er affaire du voile à l’école à Créteil, en délégant la responsabilité de l’interdiction aux chefs d’établissement, et qui, pleutre mais bravache, lança alors à une journaliste interloquée, le fameux « Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse que la France s’islamise ! »*

La révolution culturelle raciale

Place de la République, toujours, la FCPE, syndicat de parents d’élèves qui a défendu le voile à l’école, les syndicats étudiants comme le SNESUP, complaisant et silencieux sur les violences identitaires qui ravagent l’école de la République ; sans oublier l’UNEF, devenue un organisme indigéniste et antiblanc, dont les provocations ont fini par lasser beaucoup de ses compagnons de route. La représentante de l’UNEF s’est faite sifflée par la foule, et traitée de collabo. L’effondrement de la gauche réserve tout de même quelques moments jubilatoires quand ses félonies la mettent à bas du piédestal moral où elle s’est elle-même placée. On ne peut oublier aussi, le sinistre Sopo, le roquet en chef de SOS Racisme, dont le mouvement racialiste, exhibait, en mars 2012, lors de la manifestation provoquée par les assassinats terroristes, juste avant la traque de Mohamed Merha, une banderole affirmant que «La France est le pays où l’on assassine les juifs, les Noirs et les Arabes ». Comme l’écrivait alors Ivan Rioufol dans son blog, « Ceux qui, dès lundi, ont accusé tout à la fois Marine Le Pen (Dominique Sopo, de SOS Racisme), les « pyromanes de l’identité française » (Bernard Henri-Lévy), « un climat de haine » (Corinne Lepage) ou « l’intolérance » menée par « ceux qui montrent du doigt en fonction des origines » (François Bayrou) se retrouvent confrontés à leur aveuglement et à leur lâcheté sur la montée en puissance de l’islam radical en France ». Ils n’ont jamais demandé pardon aux Français !

Quand la droite molle donne dans le dur

Mais au défilé des combattants de la 25e heure, il n’y a pas que la gauche qui s’exhibe, il serait injuste d’oublier la droite ; pateline et soumise aux dictats de la gauche durant des décennies, elle se découvre, à la va vite, une âme de résistant. Fillon, le docile orgueilleux, en appelle, dans les colonnes de l’Express, « à lutter avec force, sans demi-mesures » contre la menace islamiste et même l’excès de visibilité de la pratique musulmane. Il veut « bannir le voile de tout l’espace public ».  Qu’elle détermination dans la non action, que n’a-t-il montré sa force quand il était au pouvoir. Cinq ans sous la férule d’un Sarkozy président qui a ouvert toutes grandes les vannes de l’immigration, plus que la gauche avant lui, qui a supprimé, dès son arrivée au pouvoir, l’expulsion des délinquants condamnés, et qui, a vanté, haut et fort, la beauté du métissage obligatoire** dans une France au diapason d’un nouvel ordre mondial que « personne, je dis bien personne,  ne pourra arrêter »***; sans oublier, non plus, sa relation des plus conviviale avec les très progressistes quatari.

Fillon a tout accepté, tout cautionné. Il s’est fait photographier, tout sourire, lors de l’inauguration d’une mosquée à Argenteuil, en juin 2010, avec une fillette en hidjab, à ses côtés ; pas gêné du tout, il déclarait alors « La réalité de l’Islam de France aujourd’hui, c’est celle d’un Islam de paix et de dialogue »****. Il écrivit en 2016 un ouvrage pour dénoncer l’islamisme, un marche pied utile pour sa campagne des primaires, dans lequel il pointait «l’esprit munichois qui transpire jusqu’au sommet de l’état »***** : quel aveu pour l’homme qui avait, selon Jean-Pierre Obin, auteur en 2004 du rapport sur «Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires », « enterré » cette enquête aux conclusions alarmantes, quand  il était ministre de l’Education nationale.

« La République est en danger », nous dit Juppé, avec l’ardeur du nouveau converti : « Nous sommes confrontés à une vision du monde qui n’est pas la nôtre. Plus que du séparatisme, c’est d’ailleurs un esprit de conquête qu’un certain fondamentalisme, l’islamisme radical et politique, pour bien le nommer, essaie de nous imposer ». Il serait temps, en effet, de bien nommer les choses, quand on est depuis 40 ans une tête d’affiche de la politique française, et que l’on a toujours stigmatisé ceux qui tiraient la sonnette d’alarme. Mollissant au fil des décennies, lui qui se voulait le « modéré » par excellence, a renié officiellement, en 2014, le ferme programme de la droite de 1990 sur le contrôle de l’immigration.

Bruno Mégret : « La droite doit en finir avec le politiquement correct »

On ne peut tous les citer, bien sûr, tant ils sont nombreux à danser au bal des faux-derches. Mais on ne peut louper la mâle déclaration du président du Sénat, Gérard Larcher, incarnation du gros notable de la droite bourgeoise : « La République est en danger comme elle ne l’a jamais été … En danger par notre absence de courage collectif qui nous conduit à ce drame ». Qu’elle belle envolée de lucidité ; mais qui est donc ce « nous » qui manque tant de courage ? Le Sénat ? Pourquoi pas ? Et bien, justement, le Sénat à une occasion unique de montrer sa nouvelle détermination. Lors de la commission d’enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste, raconte Jérôme Serri dans Causeur******, le CCIF a refusé de se présenter à l’audition où il était convoqué. Or, il faut savoir qu’une personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête parlementaire est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende.

Et devinez ce qui arriva… Rien ! Ou plus exactement, le rapport de la commission, présenté en juillet dernier, fait savoir que : « Nous nous réservons le droit d’envisager des suites ». Autrement dit, comme l’écrit Jérôme Serri, « on s’est couché, mais on se réserve le droit de se relever ». On attend donc impatiemment que, traduisant ses mots en actes, Gérard Larcher déclenche, au plus vite, les foudres de la loi sur les responsables du CCIF qui la bafoue. Affaire à suivre.  Les islamistes, n’en doutons pas, vont trembler dans leurs babouches !

Une affaire franco-française

Et l’Islam dans tout ça, est-ce bien le sujet central ? Est-il du ressort de la France de promouvoir un « islam des lumières » à la face du monde, quand nous ne sommes même pas capables, ni déterminés, à remettre de l’ordre et faire régner la paix civile dans nos villes, nos banlieues et nos villages. Notre faiblesse nous accuse et nous condamne. L’immigration musulmane massive et les bouleversements sociétaux qu’elle engendre est une conséquence de notre effondrement, non la cause. Il est aberrant, comme l’a fait le président Macron lors de son discours à la Sorbonne, d’exhiber les caricatures de Mahomet comme un symbole de la liberté française face à l’obscurantisme, quand nous renions nous-mêmes notre identité historique et la grandeur de notre histoire, comme l’impose depuis des décennies l’idéologie dominante, qui, entre autres, sévit sans partage dans le monde de l’éducation nationale. Ce ne sont pas les musulmans qui ont mis à bas le récit historique français et la valeur d’enracinement, mais la violence des guerres idéologiques franco-françaises et leurs enjeux mémoriels.

Il est absurde, comme certains le demandent, de prétendre afficher les caricatures de Mahomet dans toutes les communes de France. Est-ce vraiment l’intérêt de notre pays d’apparaître comme le pire ennemi du monde musulman, au contraire d’une longue tradition historique française et de ses brillantes études coloniales ? Le Général doit s’en retourner dans sa tombe ! Il faut être intraitable chez soi et souple à l’extérieur, surtout quand on n’a plus les moyens d’être craint.

La défense des caricatures de Mahomet, un mauvais combat ?

On abaisse le rayonnement de la France quand on évoque son histoire coloniale en tant que « crime contre l’humanité », on ne le rehausse pas quand on prend partie pour la dérision qui blesse. Il n’est pas question d’interdire le droit à la caricature religieuse et au blasphème, mais de remettre les choses à l’endroit. On capitule sur tout, et d’abord sur l’essentiel, c’est-à-dire l’amour de la France et le respect de sa culture et de ses lois, et l’on engage le conflit sur un sujet qui ne mérite pas de mettre le pays en danger.

Tous les jours des français sont molestés, insultés, dépouillés, tués aussi, par des « français » qui détestent le pays dont ils sont citoyens et qu’ils perçoivent comme un territoire de prédation. Là est le sujet vital, l’urgence absolue ; le retour d’une continuité historique française comme pôle central et dominant de l’appartenance nationale. Les discours « mantras » sur la laïcité, la République, la citoyenneté, la tolérance, la vivre ensemble, ne sont que du blablabla, tant qu’ils éludent la question du rôle de l’immigration de masse et de son corollaire identitaire dans la crise civilisationnelle que nous vivons. C’est à cette aune qu’il faut juger de la crédibilité du personnel politique dont la responsabilité est première.  Ce sont nos lois et notre vision du monde et de la citoyenneté qu’il faut changer, et non l’islam, dont il faut se protéger des pulsions violentes qui l’agitent, sans chercher d’inutiles conflictualités. Cet affrontement des destins français et européens est d’abord une affaire intérieure qui n’a pas à s’inscrire dans un schéma de choc des civilisations qui ne doit pas s’imposer à nous comme une fatalité.

Didier Beauregard
03/11/2020

 * Propos rapporté par Elisabeth Schemla dans son livre « L’islam, l’épreuve française », Payot 2013.
** Discours à l’école Polytechnique, décembre 2008.
*** Discours sur le nouvel ordre mondial de janvier 2009.
**** Discours d’inauguration de la mosquée Al Ihsan à Argenteuil le 28 juin 2010.
***** « Vaincre le totalitarisme islamique » Albin Michel.
****** Causeur, 10 septembre 2020.

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Martine Aubry [CC BY-NC-SA 2.0]

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