Renaud Camus, inventeur du « Grand Remplacement »
♦ Dans la perspective du Forum de la dissidence, nous allons publier une série de courts entretiens sur le site Polémia.
Pourriez-vous répondre à ces questions ?
Polémia : Qu’est-ce qu’être dissident aujourd’hui et que risque-t-on ?
Renaud Camus : Etre dissident aujourd’hui c’est refuser de ne pas voir et même de ne pas dire. C’est faire sécession de ce que j’ai appelé le fauxel, le règne du faux, le réel inversé, le monde où ce qui arrive n’arrive pas. C’est dire et crier et même hurler, dans la mesure du possible, l’horreur du remplacisme, l’idéologie de l’homme remplaçable, interchangeable, réduit par l’industrie de l’hébétude à l’état de matière humaine, au profit de l’échange généralisé, des objets, des individus, des individus avec les objets, des peuples avec les peuples. Cette abomination met tout son génie à n’avoir pas d’extérieur, à ne ménager aucun refuge à ceux qui la dénoncent et prétendent se soustraire à elle. S’y dérober est sanctionné par la mort civile, qu’il faut s’efforcer d’éprouver comme cette espèce de sas que s’imposaient les plus pieux de nos aïeux, entre le siècle et la mort tout court.
Pensez-vous qu’il faille envisager une vraie Révolution ?
Il n’y aura de survie qu’au prix du renversement de quelque chose, c’est certain : révolution, guerre qui n’aurait de « civile » que le nom, effondrement sur lui-même du bloc remplaciste, comme avant lui du bloc soviétique. L’un des points communs à ces deux blocs (il y en a beaucoup), c’est que l’un n’avait et que l’autre n’a, pour tout ciment, que le mensonge. Les trompettes de la vérité peuvent les faire s’effondrer d’un coup. Et la vérité sonne haut et fort, ces temps-ci, avec la submersion migratoire, cet Armageddon du remplacisme. Il devient de plus en plus difficile de ne pas l’entendre, de ne pas la voir et de la cacher.
Vous interviendrez dans une table ronde sur « la dissidence sur l’identité » lors du Premier Forum de la dissidence. Pourquoi ?
Parce qu’il est organisé par Jean-Yves Le Gallou et par les amis de Polémia, dont j’admire profondément le travail. Parce que dissidence et identité sont au cœur même de la tragédie actuelle. Parce que je suis persuadé que la seule ligne de fracture qui compte aujourd’hui, c’est celle qui sépare les remplacistes et les antiremplacistes ; et parce que je suis passionnément convaincu de la nécessité impérieuse, pour les antiremplacistes, c’est-à-dire pour tous ceux qui refusent le Grand Remplacement, la colonisation de notre pays et de notre continent, de s’unir, de constituer une force hors-parti assez nombreuse et assez puissante pour peser avant qu’il ne soit tout à fait trop tard sur le cours cauchemardesque des choses, et si possible pour le renverser : c’est pour cette raison que j’ai créé le NON (au Changement de Peuple & de Civilisation), comme un point de convergence pour tous ceux qui estiment que le Grand Remplacement est la seule question essentielle, que tout le reste, et spécialement les petites divergences sur d’autres points, ne compte pas.
Polémia
13/11/2015
Image : Renaud Camus, inventeur du « Grand Remplacement ».