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Filteris 17 avril (J-6)

Filteris 17 avril (J-6)

par | 17 avril 2017 | Politique

Filteris 17 avril (J-6)

Filteris est une société canadienne d’études d’opinion.

♦ Elle ne propose pas des sondages classiques (avec échantillons et quotas), mais des études de popularité au travers du web et des réseaux sociaux. Une mesure du buzz – positif ou négatif – en quelque sorte qui a remporté quelques succès.
Filteris a, en effet, annoncé la victoire du Brexit et celle de Donald Trump et le succès de Fillon à la primaire des Républicains. A six jours du scrutin présidentiel du 23 avril 2017, Filteris prédit l’élimination de la bulle médiatique Macron (et l’échec des autres candidats de gauche) et un deuxième tour Fillon/Le Pen, la candidate du Front National se situant plutôt à 20/22% qu’au-delà.

Si les mesures de Filteris sont différentes de celles des sondages, les tendances observées depuis deux semaines sont les mêmes : montée de Mélenchon, tassement de Macron et de Le Pen, redressement de Fillon. Nous publions telle quelle l’étude de Filteris en date du 17 avril 2017. A nos lecteurs d’apprécier
Polémia.


La publication de cette mesure est probablement l’une des deux ou trois dernières avant l’élection. En 2012, Filteris avait arrêté ses mesures 4 jours avant le scrutin.

Pour la première fois, médias et sondeurs traditionnels commencent à évoquer un résultat très incertain, ce qui équivaut à l’expression d’un gros doute quant à la présence de leur favori au 2e tour, à 6 jours de l’arrivée. C’est une attitude nouvelle pour ces commentateurs, bardés de suffisance et de certitudes, qui croyaient pouvoir faire l’élection à eux seuls.

Médias et sondeurs en sont donc déjà à préparer la justification de cette «surprenante absence» en finale d’un «candidat qu’ils avaient fabriqué» et qu’ils plaçaient encore à 26% dans des sondages récents avec 9 points d’avance sur François Fillon, alors que son score pourrait bien ne pas dépasser les 16-18% le 23 avril. Les Renseignements généraux supprimés en 2008, mais recréés en 2014 sous le nom de SCRT (Service central de renseignement territorial) le placeraient encore plus bas dans leurs évaluations actuelles de l’opinion pour le ministère de l’Intérieur. Si les prévisions du SCRT et des instituts Big Data se réalisent, cela constituerait une gifle sans précédent dans l’histoire pour les médias français et les instituts de sondages traditionnels… Ils l’auraient, soit dit en passant, bien mérité.

Si tel était le cas, cela annoncerait aussi une débâcle totale des partis de gauche, trop divisés, aux législatives qui suivront en juin. Dans certaines régions (PACA, Nord-Pas-de-Calais entre autres), la gauche pourrait ne pas être représentée au deuxième tour dans de nombreuses circonscriptions.

En effet, rappelons qu’il faut 12,5% des électeurs inscrits pour se maintenir au 2e tour d’une législative, et que, avec un taux moyen de suffrages exprimés de 56% des inscrits aux législatives (taux de 2012), il faudrait donc aux candidats plus de 22% des suffrages exprimés pour être présents au 2e tour : difficile, très difficile pour une gauche coupée en cinq : LO, NPA, Front de gauche, PS+ELV, En Marche… d’autant que des candidats «divers» plus nombreux (type UPR ou «régionalistes») viendront grignoter des «parts de marché» non négligeables.

Qu’il gagne ou qu’il soit éliminé, Macron aura précipité, en le divisant, le déclin des restes d’une gauche moribonde au Parlement. Ce faisant, il aura ouvert des occasions nouvelles au FN pour améliorer considérablement sa représentation à l’Assemblée nationale.

Venons-en aux commentaires sur la mesure Filteris du 17 avril (J-6)

Comme prévu, la bulle Macron continue de se dégonfler, lentement mais sûrement.

Avec une nouvelle baisse de 0,61, Macron passe en 4e position, derrière Mélenchon. Cette baisse devrait se poursuivre dans les jours qui viennent. Un score compris entre 15% et 18% est probable. Il restera malgré tout la démonstration que l’alliance politico-médiatico-sondagiaire est capable de fabriquer un produit en 6 mois, à partir de zéro, et de le porter à un score significatif. Il restera aussi la démonstration que la proportion des Français naïfs est beaucoup moins importante que ne l’ont cru les promoteurs de la candidature Macron.

Avec une nouvelle hausse de 0,21, Mélenchon approche la barre des 20% qu’il aura beaucoup de mal à franchir le 23 avril.

En tête de course, MLP baisse de 1,03, ce qui n’est pas surprenant. Il faut s’attendre à un score de 20 à 22% le 23 avril prochain. Un tel score serait déjà historique en nombre de voix : 7 à 8 millions de suffrages.

Fillon (-0,12) réduit l’écart à 0,06 avec MLP ; avec un socle extrêmement stable depuis des mois à plus de 22%, il devrait l’emporter le 23 avril. François Fillon est le seul, en effet, à pouvoir espérer dépasser les 8 millions d’électeurs dans cette élection.

Hamon (+0,77) reprend du poil de la bête et repasse la barre des 8%.

Du côté des 6 «petits» candidats, le cumulé est en hausse (+ 0,76). Il atteint les 7,38%. Cette hausse était attendue, annoncée, et devrait se poursuivre. Un cumulé de 9 à 11% est très probable. Cette hausse se fera au détriment des 4 grands. Macron, encore sur-coté à 19,59, devrait payer l’essentiel de la «facture».

Poutou à 2,51 est certainement légèrement sur-coté. Asselineau à 0,68 est certainement largement sous-coté.

A demain.

Filteris
17/04/2017

Correspondance Polémia – 17/04/2017

Image : François Fillon et Marine Le Pen seraient qualifiés au second tour selon Filteris et un chercheur au CNRS

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