« Il n’y a pas de minimum d’âge pour le mariage, et les filles peuvent être mariées, même si elles sont au berceau ».
Depuis quelques jours, les journaux, les radios, les télévisions ne parlent que de cela. Je veux bien croire, comme nous l’expliquent des nuées de gens pontifiants, que ce sujet est capital et que de la réponse à l’angoissante question « Fessée or not fessée ? » dépendra l’équilibre affectif et harmonieux de la prochaine génération. Mais enfin, un peu de décence ne ferait pas de mal. Par Yannik Chauvin, essayiste.
Quand on parle de l’équilibre des enfants, deux sujets me viennent à l’esprit.
D’abord, l’achat d’enfants sur catalogue – on appelle cela GPA – qui continue, en France, d’avoir ses défenseurs, ses lobbies, ses fans. J’aimerais entendre, de la part de nos politiques de tous bords, que pour le seul équilibre des enfants ce sujet n’est pas négociable.
Et puis cette fatwa de décembre 2014 qui légitime, en Arabie, le mariage des fillettes de 10 ans, une officialisation de la pédophilie. À l’origine, on trouve la position d’un membre du prestigieux Conseil islamique d’Arabie Saoudite, le Dr Salih bin Fawzan :
« Il n’y a pas de minimum d’âge pour le mariage, et les filles peuvent être mariées, même si elles sont au berceau ».
Il n’en a pas fallu davantage pour que le cheikh Abdel Aziz, grand mufti d’Arabie Saoudite, en réponse à ceux qui souhaitent que l’islam préserve mieux les enfants, proclame, il y a quelques jours :
« Certains disent qu’il ne faut pas marier les filles avant d’atteindre 15 ans. Ils se trompent lourdement. Les filles peuvent être mariées à l’âge de 10 ou 12 ans. »
Vu de leur chapelle, le cheikh et le docteur ont raison ! En effet, le Coran autorise le mariage des filles prépubères puisqu’il prévoit explicitement leur divorce (Sourate 65,4). Et puis Mahomet a épousé une gamine de 6 ans ; or le Coran dit qu’il était « d’une moralité imminente » (Sourate 68,4) et ajoute que les croyants seraient bien inspirés de l’imiter : « Vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle » (Sourate 33,21).
Le très sérieux institut allemand WZB Berlin Social Science Center vient de sonder 9.000 musulmans et chrétiens dans six pays de l’Union européenne (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, France, Suède et Autriche). Il ressort de cette enquête, selon le quotidien belge Le Soir du 11 février 2015, qu’en France près des trois quarts des musulmans estiment la charia supérieure à la loi française. De quoi frémir pour les fillettes !
Je n’ai entendu aucune de nos personnalités politiques, ni le président de la République qui converse souvent avec Dalil Boubakeur, le président du CFCM, ni le premier ministre qui quitte tout juste la mosquée de Strasbourg, ni M. Juppé qui entretient des liens étroits avec Tareq Oubrou, ni Mme Belkacem, ni Mme Rossignol, poser cette question simple :
« Approuvez-vous le cheikh Abdel Aziz ? »
Il parait que, pour la fessée, la France « ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise ». N’est-on pas en droit d’attendre, sur ces mariages en couches-culottes, une réponse claire et précise des autorités qui « gouvernent » près de quatre millions de musulmans sur notre sol ?
Yannik Chauvin
05/03/2015