Louis Tote, essayiste, correspondant de Polémia, à l’occasion de la manifestation du SIEL, fait le point à la fois sur la passivité des Français et sur l’obligation pour eux de crier leur volonté de sauvegarder leur identité et défendre leur appartenance à un peuple.
Polémia
Le jeudi 24 septembre a eu lieu à Paris une manifestation contre l’immigration massive organisée par l’association SIEL. Cette courageuse initiative, qui a rencontré un franc succès – plus d’un millier de participants s’étaient déplacés malgré une météo déplorable, doit être la première pierre d’une grande série d’événements, de manifestations, d’actions, visant à montrer la colère d’une immense partie du peuple français face à ce phénomène catastrophique en termes économiques, sociaux, sécuritaires et culturels. Une mobilisation de masse devrait interpeller les médias, les politiques, les pouvoirs, les opinions publiques, et serait le symbole, aux yeux du monde et de l’Histoire, d’un peuple qui ne se laisse pas faire par une oligarchie.
Si l’ensemble des signaux prouvent que cette mobilisation est possible, la conjoncture montre qu’elle est plus que jamais nécessaire et que nous devons être de plus en plus nombreux à participer à toutes les mobilisations allant dans le sens d’une lutte pour notre survie, notre identité, notre liberté, pour nous faire entendre et montrer que nous sommes majoritaires et déterminés.
Pourquoi elle est possible :
- Les sondages menés en France et partout en Europe depuis plusieurs mois, les élections qui ont lieu dans différents pays, les analyses des politologues, des réseaux sociaux et des médias, témoignent d’un mécontentement général des peuples, d’un rejet de l’immigration, d’une angoisse face à ce phénomène.
- Nous voyons dans de nombreux pays européens de puissants partis patriotiques très médiatisés, qui mettent ce thème de l’immigration sur la table, développent une vraie offre politique crédible visant à la réduire voire à l’inverser, et sont dans ce cadre suivis et écoutés par des millions de gens.
- De nombreuses personnalités de la droite classique, ayant une expérience parlementaire et gouvernementale, s’inscrivent dans ce sillon et reconnaissent la nécessité d’une maîtrise des frontières face à la submersion migratoire ; ils sont eux aussi suivis par l’immense majorité des militants et sympathisants de ces mouvements.
S’il y avait demain une mobilisation, ces éléments lui donneraient une réelle crédibilité ainsi qu’une assise populaire et politique.
Mais cette mobilisation est-elle possible techniquement ?
- Les partis politiques et mouvements opposés à l’immigration possèdent un maillage du territoire qui leur permet de s’appuyer sur leurs fédérations locales, leurs élus et cadres locaux, pour mobiliser leurs troupes, assurer la logistique, l’appui financier et la communication pour organiser des événements partout en France, les rendre visibles médiatiquement et acheminer des militants et sympathisants lors des grandes manifestations nationales.
- Partout en France, dans chaque région, de petits groupes courageux, souvent issus de la mouvance identitaire, manifestent leur opposition lors des rassemblements pro-clandestins. Ces groupes maintiennent une force militante, un esprit de mobilisation, une voix dissidente dans la rue, dans les médias et dans l’opinion, et montrent à leurs très nombreux sympathisants et spectateurs (ils sont extrêmement visibles sur les réseaux sociaux) qu’il ne faut rien lâcher. Une forte mobilisation serait le résultat de leurs efforts, qui se seront démultipliés pour faire vivre cette petite flamme, cette petite voix pour la défense des frontières et de l’identité.
- D’autres groupes militants, habitués à descendre dans la rue et possédant un important réseau, issus de la mouvance royaliste, nationaliste, ou catholique traditionaliste, sont en train de mobiliser sur cette thématique, font des pétitions signées par des milliers de gens, des visuels de communication, des vidéos vues des dizaines de milliers de fois. Leur travail est donc axé sur une préparation de leurs sympathisants à une mobilisation.
Il y a donc, d’une part, une présence militante sur tout le territoire, une réelle visibilité médiatique et politique du discours anti-immigration par le biais des partis, mais il y a surtout une très importante visibilité de ce thème sur les réseaux sociaux, qui donnent à la dissidence une caisse de résonance considérable, touchant des centaines de milliers de gens. Une action serait donc très facilement relayée et suivie.
Il faut de même observer le contexte global, extrêmement propice à un sursaut :
- Le contexte électoral : partout en Europe, les partis patriotiques anti-immigration ont le vent en poupe, ont montré leurs résultats ou en sont crédités d’excellents dans les mois à venir.
- Contexte militant : depuis quelques années s’affairent en France de nombreux groupes, autrefois peu habitués des manifestations, mais qui ont su descendre dans la rue et organiser des événements chocs, entretenant ainsi un esprit militant et proactif dans ces mouvances : Identaires et Riposte laïque avec leurs apéros saucisson pinard, leurs assises contre l’islamisation, leurs colloques et manifestations, Civitas et ses manifestations diverses, les Marches pour la Vie, la Manif pour tous et ses rassemblements considérables, les marches du 1er et du 8 mai à Paris par le FN et les groupes nationalistes, etc.
- Ailleurs, aux quatre coins de l’Europe, nous voyons d’importantes mobilisations face à la submersion migratoire : Pologne, Allemagne, Italie, Angleterre, Finlande, Malte, etc.
- Contexte intellectuel : les grands succès de librairie depuis plusieurs années se nomment Zemmour, Houellebecq, Finkielkraut, Obertone, Tribalat, Sorel, Sarrazin, et montrent une réelle considération intellectuelle pour cette question migratoire et identitaire, lui donnant visibilité, crédibilité et analyse sérieuse.
- De plus, de nombreux blogs, sites, médias internet, diffusent cette pensée alternative et cohérente face aux dangers du Système. Tout ceci est le signe d’un effondrement des grands mythes idéologiques du moment (antiracisme, immigration chance pour la France, etc.).
Les contours d’un nouveau monde se dessinent, l’ancien ne tenant plus que grâce à la peinture, ses fondations étant totalement pourries et creuses.
Tout ce contexte (électoral, militant, intellectuel) prouve qu’il y a nombre de gens conscientisés, formés, prêts à se mobiliser, à faire grossir la flamme que certains maintiennent allumée.
Malgré la déferlante migratoire actuelle, le train de la résistance à l’oligarchie et à la destruction des peuples a été lancé il y a quelque temps, il faut donc s’appuyer sur cet élan, capitaliser là-dessus.
La flamme de la résistance existe depuis longtemps, les fondations sont là et elles sont solides.
Le peuple militant est prêt, il a été préparé à descendre dans la rue et à faire parler de lui. De grands noms ont donné une légitimité politique et idéologique à son combat, il a ses réseaux, sa dynamique, est appuyé par des médias acquis à sa cause, est conscient de sa puissance de feu et de la pénétration de ses idées dans l’opinion, qui n’a plus peur de se mobiliser.
Pourquoi cette mobilisation est-elle nécessaire ?
Il faut, dans l’Histoire, des événements marquants. Ce sont ces événements qui font celle-ci, lui donnent une orientation et une dynamique.
Un événement se voit, incarne le message qu’il porte, lui donne une consistance devant le monde et devant l’Histoire. Il matérialise un combat, une idée, un projet, un mécontentement, une volonté.
On ne retient pas les sondages, les vagues ressentiments de l’opinion difficilement mesurables ; le pouvoir ne craint pas des sondages ou un mécontentement partagé globalement. On craint en revanche une manifestation gigantesque, une élection massive pour un changement : parce que ces événements font l’Histoire, ils rassemblent du monde, illustrent une lutte, sont la traduction d’un nouveau rapport de forces, initient des dynamiques parfois puissantes et ravageuses.
Pour tout le monde mai 68 a signifié la présence de la jeunesse dans la rue face au pouvoir, pourtant la majorité de la jeunesse était-elle libertaire ? Non, mais ce sont les libertaires qui ont agi, et l’Histoire appartient à ceux qui agissent. Elle se nourrit de faits, et il faut des faits pour remettre notre pays sur la voie du salut et le réconcilier avec son histoire, et le refaire entrer dans l’Histoire.
Les pro-clandestins se mobilisent : manifestations, associations, médias, intellectuels ; ce sont eux qui font l’histoire de France actuellement.
Il est ainsi nécessaire de ne pas leur laisser le terrain ; ne rien faire c’est accepter le pouvoir des adversaires, cela signifie : « le peuple français accepte l’immigration », peu importe les sondages et les mécontents, pourtant nombreux. Ce mécontentement doit dorénavant se transformer en mobilisation.
Il faut occuper le terrain à notre tour (rue, médias, assemblées) et instaurer un rapport de forces, afin de leur montrer que rien n’est laissé, qu’on ne lâche rien, qu’on se bat pour défendre nos lignes et nos positions.
En ne faisant rien, en leur laissant le terrain libre, on les laisse penser qu’ils sont tout-puissants, et leurs opposants, anti-immigration, finissent alors, voyant que rien ne se passe, par entériner cette situation et accepter cette place des adversaires.
En agissant, on sème chez eux le doute, on les oblige à réfléchir à des positions différentes, à prendre en compte nos considérations, on les fait reculer par rapport à cette évidente toute-puissance qu’ils avaient jusque-là, et on se donne les moyens de petit à petit grandir, avancer, au point peut-être de les faire chuter en leur mettant sous les yeux leurs bêtises et leurs incohérences.
Se mobiliser c’est engager une protestation alors visible des médias, des politiques, et du monde : en se mobilisant, en participant à des événements, on fait parler de soi, à sa population, aux politiques, aux médias. On diffuse un message qui est alors entendu, parfois partagé, on fait pression sur ceux qui nous gouvernent, on pousse certains à prendre des positions que peut-être ils n’auraient jamais prises sans cela, on montre que le vent ne souffle pas toujours du même côté, on montre à ceux qui pensent de la même manière qu’ils ne sont pas seuls, en les renforçant alors dans leurs positions, au lieu qu’ils se replient.
En se montrant au monde, en exprimant cette voix différente, en relayant nos messages à la population, on montre de même aux pays d’émigration et aux candidats au départ qu’il y a un peuple qui se mobilise face à un phénomène qu’il ne cautionne pas, un peuple qui n’est pas prêt à accueillir la terre entière. Ces candidats voient trop souvent dans les pays occidentaux une opinion publique favorable, qui encourage encore plus leur départ ; si celle-ci change, si des initiatives sont prises, alors la perception d’un accueil facile et promu sera brisée.
Plus la mobilisation est grande, plus elle rassemble de monde, plus elle fait parler d’elle et a un écho, plus elle en encourage d’autres, ailleurs dans le pays et dans d’autres pays, et fait grandir son impact sur les politiques, les médias, les populations, et par conséquent sur le cours des choses.
Se mobiliser, c’est influencer le cours des choses et lutter contre l’oppression.
Quelques initiatives suffisent à créer un sursaut national et européen, à témoigner d’un peuple rassemblé clamant haut et fort sa volonté d’être libre.
Il est temps que les patriotes français, si nombreux et dont on n’a jamais tant parlé, se montrent, montrent au Système la force qu’ils représentent, témoignent de leur volonté de ne pas se laisser faire et donc participent à toutes les initiatives visant à dire non à cette submersion.
De leur nombre, de leur détermination, de leur capacité à incarner leur idéal, à entrer en action pour réveiller et mobiliser tout un peuple, dépend la survie de notre pays. L’avenir nous appartient.
Louis Tode
05/10/2015