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Européen d’abord : Jean-Yves Le Gallou appelle au Grand Ressourcement des Européens

Européen d’abord : Jean-Yves Le Gallou appelle au Grand Ressourcement des Européens

par | 2 novembre 2018 | Europe, Médiathèque

Européen d’abord : Jean-Yves Le Gallou appelle au Grand Ressourcement des Européens

Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ L’ouvrage que Jean-Yves Le Gallou vient de publier aux éditions Via Romana, Européen d’abord, essai sur la préférence de civilisation [1], tombe à point nommé dans la perspective des élections européennes de 2019 et sur fond de révolte des peuples contre les oligarchies mondialistes.
Dans cet essai dense et bien enlevé, il nous convie en effet à une réflexion sur notre identité. Prenant en quelque sorte la suite de Samuel Huntington[2], Jean-Yves Le Gallou nous invite à nous interroger : qui sommes-nous ?


Français : une appellation d’origine incontrôlée

« Préférence de civilisation », le sous-titre de l’essai en interrogera sûrement plus d’un.

Jean-Yves Le Gallou n’a-t-il pas théorisé en 1985 la préférence nationale[3] ?Alors comment passe-t-on de l’une à l’autre ?
Mais justement, après 30 ans d’immigration de peuplement et de déconstruction « sociétale » libérale et libertaire, cette préférence nationale – outre qu’elle est devenue illégale puisqu’assimilée à une discrimination – a-t-elle encore un sens ?

Dès les premiers mots de son essai, Jean-Yves Le Gallou nous invite à réfléchir à cette question en relevant que « Français est devenu une appellation d’origine incontrôlée, et par conséquent un concept purement juridique : une notion dépourvue de valeur charnelle, historique ou narrative ; une nationalité dévalorisée ». 

Tout le monde il est Français

Pour le Système libéral/libertaire et cosmopolite, en effet, tout le monde est Français ou appelé à le devenir. La nationalité ne s’hérite plus, ne se mérite plus, mais devient un droit de l’homme que l’on revendique, avec les papiers qui vont avec, en franchissant ce qui reste de nos frontières avec l’aide des trafiquants d’hommes et des ONG.

Être français : une longue histoire de chair, d'esprit, de sentiments

La nationalité ne correspond plus en outre à la citoyenneté, dont les attributs ne cessent de se réduire, à l’instar de notre souveraineté et de nos libertés.

Les médias nous disent ainsi en boucle que les rappeurs qui font profession de « niquer la France » ou de pendre les blancs sont des artistes français ou que les terroristes islamistes sont Français comme d’autres sont réputés être Belges. Les djihadistes qui rentrent de Syrie sont Français aussi bien sûr. Comme les racailles de banlieue qui caillassent les pompiers, les policiers ou les ambulanciers, dans les zones de non-droit de plus en plus interdites aux Européens.

Des Européens de langue française

Mais plus la nationalité se vide de sens sous les coups du relativisme, du multiculturalisme, de l’américanisme et de l’islamisme, plus la conscience d’appartenir à une même identité de civilisation se renforce chez nos concitoyens d’origine.

C’est pourquoi beaucoup des Français « sont devenus étrangers chez eux et préfèrent l’ambiance de Prague, Budapest ou Lisbonne » – quand ils le peuvent- à celle de Mantes-La-Jolie ou des quartiers nord de Marseille.

Finalement, ils se sentent désormais au moins autant sinon plus des Européens de langue française, que des Français selon l’INSEE ou BFMTV.

Ni Lampedusa, ni Bruxelles, être Européen !

Le grand retour de la civilisation européenne

Le constat peut paraître sévère, tant il contredit l’inclinaison de la droite à se dire patriote, nationale ou souverainiste, quand elle n’invoque pas la France seule. Et face à une Europe de Bruxelles qui n’est qu’une simple étape vers la gouvernance mondiale, ne faut-il pas justement lui opposer l’Europe des nations voire le Frexit?

Jean-Yves Le Gallou répond en nous invitant à revisiter nos racines : elles sont bien sûr familiales et nationales mais aussi européennes.

Car c’est bien la civilisation européenne, celle des libertés, de l’incarnation, du respect de la femme, du christianisme gréco-romain, des philosophes et des grandes découvertes qui nous a aussi façonnées. Comme ce sont bien les combattants européens de Lépante ou les défenseurs de Vienne qui nous ont évités d’être soumis au joug ottoman.

Et l’implosion de nos nations du fait du multiculturalisme qui introduit le choc des civilisations en Europe, ne nous fait-elle pas du même coup redécouvrir la singularité mais aussi la fragilité de notre identité commune ?

Pour une politique de civilisation

Face aux oligarques qui organisent sciemment l’IVC – l’interruption volontaire de notre civilisation – depuis l’horrible 20ème siècle, Jean-Yves Le Gallou prône donc le recours à une politique de civilisation ou plutôt de re-civilisation, tant les décombres se sont amoncelés. La civilisation européenne devient une idée neuve en Europe, face à l’épuisement du cycle libéral-libertaire et mondialiste !

L’auteur préconise de renouer en tout avec le génie de notre civilisation : face au Grand Remplacement, à la Grande Déconstruction, il en appelle au Grand Ressourcement. Qu’il s’agisse de la culture, de l’art, de l’éducation, de l’aménagement de notre espace, de l’organisation de la société, de la religion ou du respect de notre mémoire et de nos traditions.

A l’aide d’exemples précis, il démontre ainsi que la préférence de civilisation n’est pas un slogan mais renvoie bien à une politique qui ne contredit nullement notre identité nationale mais, au contraire, la renforce.

Pour une communauté des Européens

Pour conclure, et reprenant la formule que le philosophe conservateur Edmond Burke opposait aux fanatiques de la table-rase : « Nos mœurs sont plus importantes que nos lois. »
Jean-Yves Le Gallou appelle les Européens à forger au 21ème siècle une nouvelle communauté : « Ils doivent à leur tour se communautariser. Ils doivent le faire économiquement, ils doivent le faire culturellement, ils doivent le faire géographiquement. »

Car dans les grands périls qui s’annoncent, tous les Européens doivent faire bloc. Certes le peuple européen n’existe pas puisqu’il n’y a pas d’Etat européen. Mais la civilisation européenne existe encore et elle s’appuie sur tous ceux qui ne veulent pas la voir remplacée.

Nietzsche écrivait : « L’Europe ne se fera qu’au bord du tombeau ».
Nous y sommes et Jean-Yves Le Gallou nous invite à nous réveiller pour renouer les fils de notre destin européen.

Michel Geoffroy
02/11/2018

[1] Européen d’abord, essai sur la préférence de civilisation, Jean-Yves Le Gallou, Via Romana 2018 , 17 euros, 181 pages

[2] Qui sommes-nous, Samuel Huntington, Odile Jacob, 2004

[3] La Préférence nationale. Réponse à l’immigration, Jean-Yves Le Gallou et le club de l’Horloge, Albin Michel, 1985

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Domaine public, via PixaBay

Michel Geoffroy

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