Les différentes initiatives présidentielles pour contrer la fronde sociale incarnée par le mouvement des Gilets Jaunes ne produisent pas les résultats escomptés. La défiance s’installe durablement dans l’opinion et l’image de marque d’Emmanuel Macron, après une courte embellie médiatisée à profusion, dégringole à nouveau. Et le Grand Débat ne convainc pas.
La propagande médiatique s’essouffle
- 53 % des personnes interrogées estiment que « la plupart des médias ont mal couvert le mouvement des Gilets jaunes, car ils n’en ont montré que certains aspects et n’ont pas donné la parole à tous ».
- 63 % des sondés pensent que « les journalistes et les différents médias disent tous la même chose ou presque. »
- 72 % estiment que les médias « ne donnent pas la parole à tous les points de vue de manière équitable ».
- De plus, 77 % des sondés considèrent que «les médias privilégient toujours les informations sensationnelles ou la violence».
- 70 % estiment que les contenus des médias « sont influencés par les actionnaires qui les financent » (Enquête Viavoice effectuée en partenariat avec France Télévisions, France Médias Monde, Radio France et Le Journal du dimanche du 11 au 18 février 2019)
Le Grand Débat ne convainc pas
- 61 % des personnes interrogées ont une opinion positive des Gilets Jaunes (+3pts) et 63 % considèrent que Macron ne tiendra pas compte du Grand Débat National. (SondageElabe BFMTV des 12 et 13 février 2019)
- Considérée comme la nouvelle étage du « grand débat national », une conférence, avec des citoyens tirés au sort, est prévue dans chaque région ».
Ces réunions fonctionnent avec des citoyens tirés au sort, dans chaque région. 75 000 Français ont d’ores et déjà été appelés par l’institut de sondage Harris Interactive pour participer. Pourtant, c’est un flop. En moyenne 9 citoyens tirés au sort sur 10 refusent : la plupart du temps, ils ne sont pas intéressés par ce « grand débat » (RMC BFMtv du 14 mars2019) - 79 % des personnes interrogées estiment que le Grand Débat lancé par Emmanuel Macron ne résoudra pas la crise que traverse le pays.
- 68 % pensent que les points de vue exprimés lors de celui-ci ne seront pas pris en compte.
- Seuls 6 % des Français y voient un « succès ». (sondageElabe /BFM TV des 2 et 3 avril 2019)
Macron ne remonte pas dans l’opinion
- Aux élections Européennes de 2019, 46 % des personnes interrogées ont l’intention de voter « pour exprimer (leur) insatisfaction à Emmanuel Macron et au gouvernement » contre seulement 19 % qui comptent exprimer leur soutien à Emmanuel Macron et à son gouvernement (Sondage Harris Interactive réalisé du 8 au 9 mars)
- Seulement 29 % des personnes interrogées se déclarent satisfaites de l’action d’Emanuel Macron, en baisse de 3 points. Celle d’Edouard Philippe s’établità 30 % (-1 point) ( Sondage Opinion Way du 20 au 21 mars 2019)
- La cote de popularité d’Emmanuel Macron est descendue à 29 % (-2 points), soit son niveau de novembre, au début de la crise des Gilets jaunes.
- 35 % (-1) des personnes interrogées pensent que c’est le Rassemblement national de Marine Le Pen qui incarne le mieux l’opposition à Emmanuel Macron, devant La France insoumise (29%, -2), Les Républicains (23%, +2) et le Parti socialiste à seulement 11% (+2). (Etude Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio réalisée les 28 et 29 mars 2019)
Un profond besoin de changement
- 86% des personnes interrogées pensent qu’il faut « réorienter la politique économique et sociale actuelle » à l’issue du grand débat.
- Elles sont 78 % à vouloir une rénovation des « institutions et de la démocratie » et 64 % à souhaiter l’organisation d’un référendum « sur une ou plusieurs propositions issues de ce débat ».
- 62 % des sondés se disent favorable à l’inscription du référendum d’initiative citoyenne (RIC) « permettant de convoquer un référendum si une pétition recueille un nombre suffisant de signatures ».
- 57 % continuent par ailleurs de se dire « gilets jaunes » (10%) ou de les soutenir (47%).
- 71 %pensent que le débat « est surtout un moyen de communication pour le président de la République et le gouvernement » (sondage Viavoice des 6 et 7 mars 2019)
- Pour 39 % des personnes interrogées, il faudrait une révolution pour changer la situation du pays, tandis que 50 % considèrent plutôt qu’il faudrait un programme de réformes. Seuls 3 % des Français estiment qu’il n’y a pas besoin de changements ; les trois items qui y arrivent en tête sont «déception» (38% des sondés), «colère» (32%) et «dégoût» (28%). (sondage Ifop pour Atlantico du 20 au 21 février 2019)
Michel Geoffroy
04/04/2019
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