La popularité du président Macron a continué de baisser depuis le déclenchement du mouvement des Gilets Jaunes, malgré ses initiatives. Sa crédibilité, tant personnelle que politique, apparaît désormais fortement entamée. La crise des Gilets Jaunes a en effet révélé que l’opinion aspirait à un profond changement de politique par rapport à la ligne conduite par le président.
Soutien aux Gilets Jaunes, défiance vis-à-vis du pouvoir
La cote de popularité du président français a chuté à 18 %, soit 3 points de moins en un mois et 7 points de moins en deux mois.
Le Premier ministre Edouard Philippe perd 6 points avec 21% de popularité. Il s’agit du niveau le plus bas depuis leur entrée en fonction. 17% des personnes interrogées soutiennent l’action du gouvernement et 73 % considèrent que le gouvernement a une « mauvaise » gestion de l’économie. (Sondage YouGov des 28 et 29 novembre 2018)
La cote de popularité d’Emmanuel Macron perd encore deux points en décembre, à 23 % de satisfaits. Au total, Emmanuel Macron a perdu 27 points sur la seule année 2018. Les annonces aux Gilets jaunes, lundi 10 décembre, n’ont pas réussi à endiguer cette tendance : par rapport à novembre, il perd notamment 15 points auprès des commerçants, artisans et chefs d’entreprise. (Baromètre mensuel de l’Ifop pour le JDD réalisé du 7 au 15 décembre 2018)
59 % des personnes interrogées n’ont pas été convaincues par l’allocution du président Macron lundi 10 décembre 2018. 54 % d’entre elles souhaiteraient la poursuite du mouvement des Gilets Jaunes. (Sondage Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo des 10 et 11 décembre 2018)
70 % des personnes interrogées approuvent toujours la mobilisation des Gilets Jaunes. En revanche, ils sont partagés sur la poursuite de la mobilisation : 41 % soutiennent la mobilisation et 29 % éprouvent de la sympathie pour les manifestants. 54 % estiment que la mobilisation doit se poursuivre.(sondage « L’opinion en direct » mené par l’institut Elabe pour BFMTV des 18 et 19 décembre 2018)
51 % des personnes interrogées émettent des doutes sur la suite du quinquennat d’Emmanuel Macron. 49 % estiment que le grand débat national préconisé par Macron n’est qu’une «opération de communication inutile». 78 % se déclarent favorables au référendum d’initiative citoyenne. (Enquête Odoxa, Dentsu consulting pour le Figaro et France Info des 19 et 20 décembre 2018)
Un fort besoin de changement dans l’opinion
82 % des personnes interrogées se déclarent favorables au référendum d’initiative citoyenne (RIC) pour que les citoyens proposent l’adoption d’une loi. Ils sont 80 % à juger positivement la perspective de pouvoir utiliser le RIC pour demander l’abrogation d’un texte législatif. Environ trois quarts des personnes interrogées seraient en outre prêts à approuver ou non des traités européens et internationaux par ce biais ainsi qu’à révoquer un élu – autrement dit lui retirer ses fonctions au cours de son mandat. Enfin 67 % pensent que le RIC doit être utilisé pour modifier la Constitution. (Sondage Elabe pour BFM TV « L’Opinion en direct » des 18 et 19 décembre 2018)
67 % des personnes interrogées jugent négative la politique de la France et de l’Union européenne en matière d’immigration ; 59 % considèrent que l’Union européenne devrait faire preuve de plus de fermeté vis-à-vis de l’accueil des migrants. (Sondage BVA /presse régionale des 26 novembre au 6 décembre 2018)
71 % des personnes interrogées classent en premier, parmi les priorités des prochains mois, la sécurité et la lutte contre le terrorisme, devant la santé (59 %) et le relèvement du pouvoir d’achat (57 %), trois thèmes en forte hausse par rapport à une enquête précédente. L’environnement (41 %, -7 par rapport à septembre), l’amélioration de la situation dans les banlieues (33 %) et la réduction de la dette publique (33 %) sont relégués plus loin. (Sondage IFOP Paris Match réalisé du 14 au 17 décembre 2018)
Michel Geoffroy
31/12/2018
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