Par Javier Portella, écrivain espagnol francophone, essayiste ♦ La situation sanitaire en Espagne est dramatique. Et Javier Portella, citoyen espagnol et contributeur régulier de notre site, n’hésite pas à pointer du doigt l’irresponsabilité des féministes dans la diffusion de cette épidémie.
Polémia
« Je veux pouvoir rentrer chez moi, même seule, même soûle. » Tel est le mot d’ordre que les féministo-gauchistes, y compris le Parti socialiste et, bien entendu, Podemos, ont lancé les jours précédant les grandes manifestations de ce fatidique 8 mars où 130 000 personnes se sont rassemblées à Madrid et 50 000 à Barcelone afin de lutter vaillamment contre la domination hétéro-patriarcale et l’étouffement cisgenre.
Le mot d’ordre a été entendu : elles sont bien rentrées chez elles, les féministes. Eux aussi, d’ailleurs, les féministes masculins qui sont allés lécher les babines des autres et qui se sont vus relégués à la queue des manifs (tout près, d’ailleurs, des partis de la droite libérale, ces grands amateurs de léchages et de courbettes). Ils sont tous et toutes rentré(e)s à la maison, seul(e)s, soûl(e)s… et contaminé(e)s de coronavirus lors de cette manifestation qui est certainement une des sources premières de la grande épidémie qui, au moment d’écrire ces lignes, a déjà fait en Espagne près de 11 000 morts et 120 000 contaminés officiels (bien davantage, sans doute, pour ces derniers), ce qui place l’Espagne avec l’Italie à la tête du peloton de la mort, devançant même les victimes déclarées de la Chine, à supposer qu’on puisse se fier aux chiffres fournis par celle-ci.
Et ils le savaient, les membres du gouvernement socialo-communiste ! Jusqu’à cinq fois, l’OMS les avait avertis tout au long du mois de février afin qu’ils prennent les mesures nécessaires de prévention et de stockage de matériel sanitaire. Non seulement ils n’ont rien fait mais ils ont maintenu les grands rassemblements du 8 mars. Vox aussi, certes, est tombé dans le piège et, voyant que l’ennemi maintenait les manifs féministes, il n’a pas annulé le rassemblement qu’il avait programmé pour le même jour et où 9 000 personnes se sont rassemblées. Mais Vox, qui ne pouvait pas connaître les avertissements de l’OMS, a déjà reconnu son erreur et s’en est excusé publiquement alors qu’on attend encore un seul mot d’excuses de la part du gouvernement.
Certes, les rassemblements du 8 mars n’expliquent pas à eux seuls la poussée féroce que la bête a entreprise en Espagne et notamment à Madrid et Barcelone. Il est toutefois évident que, sans de telles foules dans les rues, les choses n’en seraient jamais arrivées au point effrayant où elles en sont à présent, quand des milliers de morts sont déjà tombés et des milliers de professionnels de la santé luttent avec un courage admirable au prix de leur vie, privés qu’ils sont de moyens de protection efficaces.
Il manque tout. Il manque même des cercueils. Il manque aussi ces tests de dépistage que le gouvernement est allé, au pas de charge, acheter finalement en Chine, où il s’est fait flouer par une entreprise qui lui a vendu des milliers de tests impropres à l’usage.
Il manque tout. Mais ce qui ne manque pas, c’est l’espoir. L’espoir que le peuple espagnol profite du malheur qui le frappe et, ouvrant les yeux, finisse, le moment venu, par déloger du pouvoir ceux qui, par leur incompétence, leur bêtise et leur mauvaise foi, sont en train de le tuer et de le ruiner.
Javier Portella
07/04/2020
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Domaine public