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Éric Zemmour sur Livre Noir : un entretien éclairant

Éric Zemmour sur Livre Noir : un entretien éclairant

par | 11 juin 2021 | Politique, Société

Éric Zemmour sur Livre Noir : un entretien éclairant

Par Antoine Solmer, médecin spécialiste (retraité), écrivain, essayiste ♦ Le long entretien accordé récemment par Éric Zemmour à Livre Noir n’en finit pas de faire parler. Sur son blog, Antoine Solmer est revenu sur cette vidéo. Nous partageons cet article à nos lecteurs.
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Dimanche dernier à 18 heures, Éric Zemmour s’est livré à l’exercice le plus périlleux qui soit en la situation : un entretien de 80 minutes sur Livre Noir.

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Livre Noir est une chaîne apparue sur YouTube en octobre 2020 qui se présente ainsi :

« Un tout nouveau média indépendant qui développe un format d’entretiens-portraits de personnalités diverses issues du monde intellectuel, culturel, scientifique, économique et politique ainsi que des entretiens d’experts.

Son objectif : apporter un regard différent sur les grands thèmes de société contemporains en rupture avec la culture du zapping occupationnel, de la censure et du résiduel. »

Mais je reviens à Zemmour. Exercice périlleux disais-je, non par crainte d’insuffisance intellectuelle du personnage – ce danger est définitivement écarté – mais à l’inverse par déséquilibre dans un moment où bien des Français se demandent « s’il va Y aller. » Évidemment cet Y fait référence à celui de l’Élysée vers lequel la course est ouverte.

De la France et de son ambiance

Aujourd’hui, on classe sans difficulté les organes de presse de toute nature. Ceux qui se croiraient déshonorés de ne pas écrire « le polémiste controversé Zemmour », et les autres qui s’interrogent sur le personnage, comme nous-même : va-t-il Y aller ? Jetons les premiers aux orties – cul nu, si possible – et soyons sérieux : La France est en situation de rupture. Ça craque de tous côtés. Il faut être sourd irrécupérable ou psychotique profond pour ne pas s’en rendre compte. Il faut aussi être traître affirmé pour le nier, car même les optimistes professionnels ont changé de regard. Je ne ferai pas ici le descriptif des fêlures mortifères qui ne tarderont pas à faire couler le navire. Il suffit d’ouvrir les yeux, de décrypter la machine gouvernementale à mensonges, et d’avoir deux sous de jugeotte envers le grand dépassement et le grand entassement.

Évidemment, me dira-t-on, il faut compter sur le bon sens des Français, leur ancienne capacité de sortir de façon inespérée des pires guêpiers, leur furia francese, etc. Oui, mais, tout cela c’était sous Napoléon, en 1870, malgré la défaite, en 1914 sur la Marne.

Mais en 1940 ? (Le beau voyage désorganisé). Mais en 1954 ? (Diên Biên Phu). Mais en 1962 ? (Algérie). Mais maintenant, sous la pression et les incantations des grands prêtres du Covid, que penser de ces pourcentages de 50 à 60 % de personnes prêtes à se faire coudre un masque sur la figure, malgré vaccins, tests, et déclin annoncé de cette épidémie sur laquelle aucune vérité n’est encore sortie ?

Tout cela évoque un furieux manque de testostérone autant que de matière grise, autant chez le Français de base que chez les pseudo-élites dont on nous bassine à longueur de journée. La peur, la grande peur, la trouille, les flubes. Cela compte aussi dans un choix.

Pour l’Élysée ?

Car, à parler clairement, qui voudrait aujourd’hui devenir « le locataire de l’Élysée » ? Il n’y a que trois catégories de prétendants : les « Ubu » qui y recherchent la « pompe à phynances » (Relire Ubu roi, le délire d’Alfred Jarry, aujourd’hui élyséen). Ceux qui veulent déconstruire la Nation (Macron et équivalents). Et ceux qui en ont fait leur patrie charnelle. Ces derniers sont rarissimes, et le seul représentatif s’appelle Éric Zemmour.

Alors oui, il se pose « La Question ». Et plutôt que de la traiter en philosophe (un choix est un renoncement ou une mort partielle) il y place la marque de Bainville, celui qui en 1919 prévoit non seulement la guerre de 1939, mais aussi les mécanismes à venir et le prétexte de son explosion (Dantzig). Bainville tenait compte de l’histoire dans sa longue distance, de la géopolitique et du traité de Versailles (« une paix trop douce pour ce qu’elle a de dur. ») [1]. On y rajoute aussi : « Trop dure pour ce qu’elle a de doux ».

Or, Bainville regrettait : « Pourquoi pouvoir si bien prévoir et pouvoir médiocrement ? J’ai toujours eu le tort de ne pas viser assez haut. Excès de fausse modestie, fausse fierté, méfiance exagérée de soi-même, sentiment d’impuissance. »

Ainsi est posé le dilemme entre l’intellectuel et le politique, celui qui ne peut se dépasser que dans trois circonstances : une folie que les Grecs caractérisaient d’hubris, une longue méditation, ou une urgence portée vers une nation, quoi qu’en pense le peuple.

Dans l’histoire contemporaine, le seul exemple remarquable est celui du président Pompidou, dont la candidature fut mûrie à petit feu, jusqu’au crépitement que l’on sait. Et il est aussi remarquable qu’il fut le président de la France montante. Malgré son intellectualisme certain, on ne peut classer le président Mitterrand à la même hauteur. Il fut un renard d’une autre famille.

Les autres exemples présidentiels de la Ve nous laissent pantois. On peut leur appliquer la phrase de Gaxotte dans la présentation de l’ouvrage de Bainville : « Le trait le plus frappant de notre temps est, sans doute, la décrépitude de l’intelligence politique. » Quant au premier président, je n’en parlerai que plus tard pour ne pas gâcher le débat.

Alors Zemmour ?

Bainville parlait en 1920, alors qu’il pressentait la guerre à venir, mais que vingt ans l’en séparaient.

Zemmour parle alors que la guerre est là : celle portée par les déconstructeurs de la Nation, présidés par Macron et ses alliés objectifs de circonstance : de Mélenchon et sa partie gauchiste assumée de l’échiquier politique à la partie dite droite, mais objectivement gauchie, où la diversité aveuglée des personnages est effarante.

Mais Zemmour parle aussi de la guerre de Musulmans, de ceux qui plongent leurs racines dans les siècles durs de l’Islam, ce dont chaque jour nous apporte la preuve. Il le montre, il le démontre, il prend la question à force de lucidité et de compréhension. Ce faisant, il expose qu’il défend la cause des femmes de façon structurelle et l’égalité de liberté des différentes composantes du peuple.

Il pose aussi les bases d’une résurgence intellectuelle en prônant l’abrogation de la kyrielle de lois liberticides associés aux noms de Pleven, Gayssot, etc.

Cette base programmatique est indispensable. Rien n’empêcherait, une fois lancée, de l’enrichir de quelques réformes structurelles susceptibles de redresser la France. J’y reviendrai.

Prenez 80 minutes de réflexion pour écouter Zemmour sur Livre Noir. Votre vie et celle de vos enfants en dépendent. Si vous manquez cette occasion inespérée, tant pis pour vous, tant pis pour eux, tant pis pour nous…

À chacun sa décision

Quant à moi, la question est réglée : malgré une importante divergence sur notre histoire contemporaine, je voterai Zemmour, qu’il Y aille ou pas.

Autrement dit, j’espère, qu’ayant éclairé les problèmes, il les prenne à bras le corps.

Éric Zemmour s’est présenté en cet entretien avec une honnêteté et une profondeur dont aucun personnage politique actuel n’a jamais été capable. C’est un document historique.

Nous en sommes au point où le seul espoir de survie de la France réside en ce « faux petit homme ». Il nous offre sa grandeur. Soutenons-le !

Antoine Solmer
11/06/2021

[1] Jacques Bainville, Les Conséquences politiques de la paix, Arthème Fayard, 1920, p. 24

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