Par Éric Zemmour ♦ Dans son discours aux préfets du 15 septembre, Emmanuel Macron a acté le Grand Remplacement. Il a parlé de « transition démographique » pour justifier le repeuplement des campagnes par des étrangers fraichement arrivés d’Afrique noire ou d’Afghanistan. Dans une lettre adressée aux maires, Éric Zemmour a analysé factuellement les désastres de la politique de l’immigration et les dangers de la dissémination des problèmes. Prônant, pour la France rurale, « des enfants plutôt que des migrants ». Mais cette affaire dépasse le cadre d’une simple formation politique. C’est à chaque Français de s’investir localement pour défendre son identité, sa sécurité et ses libertés.
Polémia
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LETTRE AUX MAIRES
Objet : Des centaines de migrants bientôt installés dans votre commune.
Madame le Maire, Monsieur le Maire,
Je vous sais très attentif à la qualité de vie de vos administrés et au maintien de relations apaisées dans votre commune. Aussi, je tiens à vous communiquer le texte du discours aux préfets prononcé par Monsieur le Président de la République. Il est d’une extrême importance et vous concerne au premier plan.
« Nous devons avoir une politique profondément différente de répartition sur le territoire des femmes et des hommes qui sont en demande de titres et y compris de celles et ceux qui les ont reçus.
Notre politique aujourd’hui, elle est absurde : elle consiste à mettre des femmes et des hommes qui arrivent, qui ne parlent pas notre langue, qui souvent sont dans la plus grande misère, dans des quartiers qui sont souvent les plus pauvres de la République.
(…) Les années qui viennent seront des années de transition démographique, d’ores et déjà nous sommes en train de perdre des élèves dans nos écoles et collèges (…), plusieurs d’entre-vous sont dans des territoires ruraux, quels que soient les engagements pris, nous devrons fermer des classes et vraisemblablement des écoles et des collèges.
Si nous savons offrir de l’hébergement, de l’urgence et de l’intégration, dans ces régions à des femmes et des hommes qui arrivent sur notre sol, les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, avec une concentration de problèmes économiques et sociaux. »
EMMANUEL MACRON, Discours aux préfets, 15 septembre 2022
Vous me pardonnerez ce long verbatim en introduction de ce courrier, mais je crois que ces propos d’Emmanuel Macron ont été trop peu entendus et méritaient d’être ainsi couchés noir sur blanc. Cette déclaration, de surcroît, a été présentée devant les préfets de la République et non devant vous, les élus du peuple.
Vous pouvez ainsi mesurer combien cette politique sera contraignante demain…
Je dois malheureusement vous dire exactement ce que ces mots signifient.
Ils signifient qu’un beau matin, votre préfet de département vous appellera pour vous signifier qu’il a 1000 ou 2000 migrants à répartir dans le département et que 300 reviennent à votre commune.
Cela signifie que quelques semaines plus tard, des cars arriveront dans les rues de votre commune, que des hommes – car il s’agit la plupart du temps d’hommes originaires d’Afrique subsaharienne ou d’Afghanistan, âgés de 18 à 30 ans – s’installeront chez vous.
Cela signifie encore que, malheureusement comme on l’a vu partout ailleurs en France, votre commune paisible connaitra le communautarisme, les tensions et la délinquance qui ont frappé bien des villes avant elle…
Alors, vous serez en première ligne, bien seul pour gérer ces difficultés et répondre au légitime désarroi de vos administrés. Dans quelques années, les habitants penseront que c’est vous qui avez laissé faire… alors que vous n’aviez jamais souhaité une telle situation pour la commune que vous servez et que vous aimez.
Que vous dit d’autre le Président de la République ?
- Que demain ce sont vos communes qui devront accueillir le flot d’immigration massive et incontrôlée, cela dans un contexte de dévoiement absolu du droit d’asile, qui a vu le nombre de demandeurs passer de 38 000 en l’an 2000 à 135 000 en 2021 !
- Il vous dit que les métropoles et les villes moyennes sont déjà saturées par cette immigration, qu’elle y pose des problèmes considérables, mais que celle-ci doit donc désormais être répartie avec tous les problèmes qu’elle charrie dans vos campagnes pourtant déjà exposées à la précarité et au désengagement de l’État.
- Ce serait là, pour Emmanuel Macron, le seul moyen d’empêcher les fermetures d’école, c’est-àdire à la fois le dépeuplement de nos communes et la désertion des services publics, comme s’il n’y avait pas d’autres moyens pour y parvenir.
Depuis des décennies, les emplois s’éloignent de nos campagnes, les familles sont contraintes de partir, puis les commerces et les services publics ferment. Face à l’abandon des gouvernements successifs, vous vous êtes battu pour maintenir ici une petite usine, là une classe, ici encore une gare ou une maternité…
Dans le même temps, des centaines de milliards d’euros (la Cour des comptes, dans un rapport très dur, a évoqué 10 milliards d’euros par an, hors rénovation urbaine et dépenses des collectivités territoriales) ont été déversés dans la « politique de la ville », c’est-à-dire la politique de la banlieue – qui n’est aujourd’hui qu’une politique d’accompagnement de l’immigration, comme vos collègues maires de banlieue le savent.
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Aujourd’hui, au fond, Emmanuel Macron vient vous dire que si vous voulez que vos écoles ne ferment pas, vous n’avez plus qu’une solution : accepter des dizaines, peut-être des centaines, de migrants, quoi que vous et vos administrés en pensiez. Ce n’est pas acceptable, et c’est même scandaleux. On ne disperse pas les problèmes, on ne les dilue pas en espérant qu’ils soient moins visibles : quand on est un responsable politique, on les résout !
Vous le savez, ma position n’est pas seulement différente de celle d’Emmanuel Macron, elle est son exact contraire.
- Emmanuel Macron considère que l’immigration est un flux qu’on ne peut pas maîtriser, que les pouvoirs publics doivent uniquement le gérer et le répartir. Je veux au contraire stopper l’immigration pour nos compatriotes, pour notre système social et pour le maintien de la concorde et de la paix civile dans notre pays.
- Emmanuel Macron considère que l’immigration doit « repeupler » nos villages. Je veux au contraire encourager la natalité française dans la ruralité. Dans mon projet présidentiel, j’ai défendu le versement d’une prime de 10 000 euros à la naissance de chaque enfant dont la famille est française, travaille et est domiciliée depuis plus de 2 ans dans une commune rurale. Oui, pour nos campagnes, pour leur avenir, pour NOTRE avenir, je veux des enfants plutôt que des migrants.
- Emmanuel Macron s’apprête à généraliser l’échec de la politique de la ville, et ce, alors même que vous n’avez pas, et que vous n’aurez jamais les moyens dont disposent les grandes agglomérations : déserts médicaux, sociaux, fermeture des services publics, sous-effectif des gendarmeries, enjeux liés à la mobilité pour l’accès à l’emploi… Vous êtes déjà démunis face à la hausse des incivilités, vous le serez bientôt encore plus. Bref, si on n’a pas réussi dans les grandes agglomérations, on court de toute évidence à l’échec en ruralité.
- À l’inverse d’Emmanuel Macron, je veux donc réinvestir les milliards de la « politique de la ville » dans une politique de la campagne. Nos villages, nos bourgs, ont besoin d’investissements pour y préserver et recréer de l’emploi, y ramener nos services publics essentiels, pour y maintenir et faire venir des familles.
Un sondage du 21 septembre 2022 nous dit que la majorité des Français de la ruralité sont opposés à ce projet gouvernemental de répartition des migrants.
Pourtant, toujours dans la même intervention, Emmanuel Macron a parlé d’une « formidable opportunité ».
Dans leur grande lucidité, fidèles à ce bon sens qui les caractérise, les Français de nos campagnes peinent à comprendre pourquoi ces migrants seraient une formidable opportunité pour nos villages quand ils ne l’ont manifestement pas été pour nos villes.
Je m’y refuse, je me battrai de toutes mes forces contre cette politique.
Madame le Maire, Monsieur le Maire, je tenais à vous alerter sur ce funeste projet gouvernemental, mais surtout à vous assurer que vous me trouverez à vos côtés, avec Reconquête le mouvement que je préside, pour vous apporter tout notre soutien si demain votre commune venait à être désignée pour être « repeuplée ».
Je vous prie d’accepter, Madame le Maire, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.
Éric Zemmour
28/09/2022