Par Laurence Maugest, essayiste ♦ Nous constatons une focalisation sur les propos d’Éric Zemmour qui analyse la progression des prénoms musulmans comme indice de l’échec de l’assimilation. La puissance des réactions tend à prouver qu’il est intéressant qu’Éric Zemmour ait lancé ce débat. L’essentiel est ce que l’on va en faire.
Le prénom comme emprunte individuelle, affective, singulière dans une lignée
Certes, le choix du prénom relève de l’histoire familiale, de l’intime. C’est en cela que les échanges publics actuels font naître des réactions épidermiques et privées telle que celle de Rachida Dati au sujet du prénom qu’elle a choisi pour sa fille. (*)
D’autre part, l’augmentation des prénoms régionaux (Corses, Bretons…) est notable et a été soulignée, à plusieurs reprises, lors des échanges autour de cette « affaire » provoquée par Éric Zemmour. Ce repli vers ces racines locales semble être une forme de résistance, de recherche de sens en réaction à un mondialisme dilué qui propose d’ailleurs des prénoms parfaitement déracinés dont la signifiance s’arrête éventuellement à la dernière série américaine. Serait-ce, encore là, un signe du « face à face » de plus en plus prégnant entre les anywhere et les somewhere ? (**). Nous pouvons l’envisager ainsi car l’évolution statistique du choix des prénoms est bien un signe sociologique, voire politique à prendre en considération.
Le choix des prénoms comme un marqueur anthropologique
Au-delà d’une recherche d’inscription dans le local contre le cosmopolitisme éthéré, l’accroissement récent des prénoms d’origine régionale aboutit, comme dans le monde musulman, à un certain abandon (détestation ?) des prénoms français.
Cela ne nous étonne guère car il n’est plus à prouver que ceux qui ne croient pas en la culture française : l’Éducation Nationale, les politiques au plus « haut » de l’Etat, les médias, « les artistes » les plus en vogue sur les ondes, donnent une image toujours très négative de l’histoire de notre pays.
Ce n’est pas cette déconsidération perpétuelle de la France couplée de repentance qui favorisera l’intégration des nouveaux venus au fil de notre histoire. Surtout, lorsque ceux-ci sont désignés comme victimes par un récit national, trop souvent, falsifié.
Grâce, entre autres, à des penseurs comme Michel Onfray, Matthieu Bock Côté et bien sûr Éric Zemmour, certains politiques sont amenés à dénoncer « la haine de soi » chez les français. Les propos, que l’on reproche à Éric Zemmour, ne viennent-ils pas seulement étayer cette thèse de l’auto-détestation française ? Apporter une preuve supplémentaire à ce processus de haine et d’abandon est une première étape pour tenter d’y remédier.
C’est, à juste titre, loin du pathos individualiste qui englue, trop souvent, les débats à notre époque, qu’Éric Zemmour poursuit ses réflexions. Ce qu’il exprime clairement en citant Stanislas de Clermont-Tonnerre : « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation, et accorder tout aux Juifs comme individus ». (***) Une analyse sociologique, dans une vision géopolitique salutaire à la vie d’un pays, doit, impérativement afin d’être crédible, s’écarter des situations personnelles pour se dévouer au collectif, au bien commun.
Ce n’est pas seulement « la haine de la France », en soi fort inquiétante, qui explique le choix des parents musulmans de la deuxième, troisième, quatrième génération mais aussi un prosélytisme assumé de leur religion.
Des naissances aux prénoms
Houari Boumediene, en avril 1974, aurait prononcé à la tribune de l’ONU : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. »
En ne s’appropriant pas nos prénoms, ces populations prouvent encore une fois qu’elles ne trouvent pas, en France, le terreau réceptacle qui leur convient. Cette sphère intime, familiale et personnelle où germe le choix du prénom. Ce qui est bien la preuve de l’échec de la réelle assimilation comme le signifie Éric Zemmour. Mais plus gravement encore, elles témoignent que leur objectif est de faire le prosélytisme d’une religion qui est, par nature, conquérante et bien loin des droits de l’homme et de la femme si chers à l’occident.
La lecture de l’histoire en témoigne, le code coranique ne vise que l’expansion qui se nourrie, actuellement, de nos faiblesses destructrices et suicidaires.
Depuis la nuit des temps, le seul vœu de l’Islam est la conquête quitte à se replier lorsqu’il ne se sent pas dominant.
Nos médias « a-patriotes » servent son avancée en jetant l’opprobre sur Éric Zemmour qui ne fait que dénoncer un symptôme alarmant du désamour de la France et de la marche de l’Islam sur nos terres.
Sans assimilation et dans un monde où l’Islam progresse, ces générations, in fine, « hors France » sont un souci réel pour la continuité de notre pays. En définitive, par des faits objectifs, Éric Zemmour cherche à réveiller les Français en tentant de briser la « bien-pensance » habituelle qui oublie que la véritable priorité est d’éviter les conflits interethniques, la montée de la violence destructrice dans nos citées et la perte de notre identité sous le joug de la conquête islamique annoncée en 1974 par M. Houari Boumediene. La guerre des prénoms a un sens.
Laurence Maugest
11/10/2021
(**) Source Wikipédia Dans un essai publié en 2017, The Road to Somewhere : The New Tribes Shaping British Politics traduit en français sous le titre Les Deux clans. La nouvelle fracture mondiale (Les Arènes), David Goodhart,analyse le clivage politique qui oppose les « gens de n’importe où » (anywhere) favorables à la mondialisation dont ils tirent profit, et les gens du « peuple de quelque part » (somewhere) qui tentent de résister à la disparition de leur mode de vie. Il cite des sondages pour montrer que les Somewhere représentent à peu près la moitié de la population, les Anywhere représentant 20 % à 25 %
(***) https://www.lhistoire.fr/la-bataille-de-l%C3%A9mancipation