BFM est un bon baromètre des désarrois médiatiques face à la réalité. Le 4 juillet, sur la chaîne d’info, est apparu un sondage sur les émeutes – accablant pour le pouvoir comme pour les délinquants. Mais, si vous l’avez raté, vous avez peu de chances de le voir tourner en boucle.
Le lendemain, on parlait d’autre chose. On dénonçait les clichés sur les banlieues en faisant l’éloge d’un petit immigré sauveur de personnes risquant de se noyer, entre deux lamentations sur une justice devenue, paraît-il, expéditive. Alors que la famille et les proches de Nahel ont appelé à plusieurs reprises à cesser les émeutes nocturnes partout en France, seulement 10 % des personnes interrogées dans ce sondage estiment que les émeutiers ont une réaction de colère et un sentiment d’injustice face à la mort de Nahel. Au contraire, la mort de l’adolescent à la suite du tir du policier, mis en examen et placé en détention provisoire la semaine dernière, est considérée par 89 % des Français comme un prétexte pour la plupart des émeutiers pour « casser ». D’après le dernier sondage de l’institut Elabe pour BFMTV, les condamnations de ces violences sont unanimes, quelles que soient la catégorie de population et l’appartenance politique. Plus précisément, ce sont 93 % des Français qui condamnent les violences contre les bâtiments publics et 89 % celles contre la police. Interrogés sur les principales causes de ces émeutes, les Français ont d’abord pointé du doigt le manque d’autorité des parents (choisi à 66 % alors que trois réponses étaient possibles parmi neuf propositions), avant de déplorer le manque de sévérité de la justice (55 %) et le trafic de drogues dans certains quartiers (43 %). Toujours d’après ce dernier sondage, la confiance envers la police reste élevée (71 %). Elle l’est encore plus dans la gendarmerie (80 %). Mais la défiance est majoritaire à l’égard de la justice (57 % des Français n’ont pas confiance).
Dans l’électorat d’Emmanuel Macron, ils sont 94 % à avoir confiance dans la police contre 44 % pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Même s’il n’est pas encore sorti de cette crise, l’exécutif est vivement critiqué pour sa gestion des émeutes. 76 % des sondés, dont 49 % de ses électeurs au premier tour de la présidentielle de 2022, estiment qu’Emmanuel Macron et les principaux ministres concernés n’ont pas su bien gérer les événements.
On comprend que ce sondage n’enthousiasme pas l’idéologie médiatique encore dominante. Mais il dit l’essentiel. Alors on parle d’autre chose, par exemple du préfet qui veut donner deux baffes et mettre au lit le petit con incendiaire. Les pédopsychiatres se sont répandus en lamentations indignées et rappel à la loi interdisant de frapper les enfants. Une gifle éducative, pour certains, est une maltraitance d’enfants. Avec eux, on n’est pas près de reprendre la main sur nos « chiens perdus sans collier ». Même chose pour des avocats venant larmoyer sur les vies brisées de leurs clients et l’incompréhension des familles à la suite des décisions des tribunaux en comparution directe. Tribunaux pour majeurs seulement, les 18-25 ans. Pour les autres, les enfants de 12 à 17 ans, ce sera plus tard, dans un autre contexte, et ils seront largement excusés et les actes même oubliés. Quant aux peines parfois sévères, cela montre bien que, quand la justice veut, elle peut.
Mais la parenthèse de la fermeté sera refermée le plus vite possible par tous les propagandistes d’un vivre-ensemble devenu impossible. Ils dénoncent fermement les réactions de certains Français face aux émeutiers assimilés totalement à des nervis de l’extrême droite. Là, l’amalgame est autorisé. Le problème, c’est que certains citoyens sont de plus en plus conscients qu’ils sont en danger et ne doivent compter que sur eux ou sur ceux qui osent encore les défendre et que l’on trouve le plus souvent dans ce que les médias appellent l’extrême droite. Une fois de plus, la réaction du peuple de souche ou assimilé est plus redoutée par le système que les colères de certains jeunes du peuple immigré. Un peuple immigré de nationalité française et qui commence à se poser ouvertement des questions. Il faut bien trouver quelques raisons d’espérer, même si ce qui nous menace « a minima », comme le dirait Manuel Valls, c’est un apartheid non pas de droit, bien sûr, mais de fait.
Pierre Boisguilbert
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