Le 22 décembre dernier, Elon Musk déclarait fermement sur X que l’Allemagne ne pouvait être sauvée que par l’Alternative für Deutschland. Depuis la semaine dernière, c’est une tribune choc d’Elon Musk accordée au journal Die Welt qui suscite l’émoi en Allemagne et ailleurs en Europe. Analyse de cette séquence par Nicolas Faure, notre correspondant Polémia en Allemagne (à ne pas confondre avec l’animateur de la chaîne YouTube Sunrise).
Polémia
Musk à la rescousse d’une Allemagne au bord de l’effondrement
Après Elon Musk le visionnaire, Elon Musk l’homme fort de Trump, place à Elon Musk le maître de l’échiquier politique allemand, en l’occurrence. L’homme le plus riche de la planète décrit tout au long de sa tribune une Allemagne « au bord de l’effondrement économique et culturel ».
Musk y explique les raisons pour lesquelles il affirmait dans un tweet sur la plateforme X il y a quelques jours de cela que seul le parti Alternative pour l’Allemagne, peut sauver l’Allemagne ». Musk justifie son soutien au parti de la droite nationale allemande en le surnommant « dernière lueur d’espoir » pour le pays.
Bien entendu, lorsque l’homme le plus riche du monde se fait l’apprenti sorcier de la politique allemande, la dragée a du mal à passer outre-Rhin : des « protestations nerveuses » se sont fait entendre plusieurs fois après les déclarations de Musk, que cela vienne d’un Olaf Scholz fébrile qui déclarait que ce n’est pas une plateforme de réseaux sociaux qui fait voter les Allemands,(sic) ou encore du Président fédéral allemand qui accuse timidement Musk d’ingérence.
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Le bon sens de l’AfD
Musk semble voir dans la politique de l’AfD une politique de bons sens, et non pas un politique extrémiste.
Comme l’AfD le préconise, l’Allemagne doit retrouver sa souveraineté et récupérer ses frontières pour préserver son identité. Elle doit stopper toute immigration.
Pour ce qui est de la relance économique, Musk déclare que l’économie allemande, autrefois moteur de l’Europe, s’enfonce aujourd’hui dans la bureaucratie et les réglementations étouffantes. L’AfD a compris, dit-il, que la liberté économique n’est pas seulement souhaitable, mais nécessaire. Son approche visant à réduire la surrèglementation étatique, à diminuer les impôts et à déréglementer le marché reflète les principes qui ont fait le succès de Tesla et de SpaceX.
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À cette tribune a succédé toute une série de commentaires critiques de la part de journalistes de Die Welt. Quant au rédacteur en chef du journal, Jan Philipp Burgard, celui-ci a directement confronté en personne les déclarations de Musk en écrivant son propre commentaire en réponse au milliardaire.
Dans sa contre attaque, chose insolite, il semble tomber d’accord avec Musk sur plusieurs points.
Mais curieusement, il prévient du risque d’une éventuelle arrivée au pouvoir du parti d’Alice Weidel ramenant à une chose capitale, et qui n’a vraisemblablement que peu de poids politique : l’AfD est raciste, antisémite, bref, d’extrême droite », encore et toujours !
À ce sujet, Musk déclarait avant l’attaque de Burgard : « Présenter l’AfD comme étant d’extrême droite est clairement faux, si l’on considère qu’Alice Weidel, la présidente du parti, a une partenaire de même sexe originaire du Sri Lanka ! C’est pas dans le genre d’Hitler ça, non? Come on ! »
Et Elon Musk de finir : « L’AfD a le pouvoir d’empêcher l’Allemagne de devenir l’ombre d’elle-même. Elle peut conduire le pays vers un avenir où la prospérité économique, l’intégrité culturelle et l’innovation technologique ne seront pas de simples vœux pieux, mais une réalité. L’Allemagne s’est trop confortablement installée dans la médiocrité – il est temps de procéder à des changements audacieux, et l’AfD est le seul parti à ouvrir cette voie ».
Nicolas Faure
06/01/2025
Illustration créée par IA.