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Élections britanniques : le Bobard XXL d’Olivier Duhamel sur Europe 1

Élections britanniques : le Bobard XXL d’Olivier Duhamel sur Europe 1

par | 16 décembre 2019 | Europe, Politique, Société

Élections britanniques : le Bobard XXL d’Olivier Duhamel sur Europe 1

Par Adrien Le Cerf, professionnel des relations publiques et spécialiste des sondages ♦ Dans l’océan de malhonnêteté dans lequel les médias français ont noyé la question du Brexit dont ils ne veulent pas, Olivier Duhamel s’est particulièrement distingué en faisant porter sur les instituts de sondage la responsabilité d’avoir fait croire, des semaines durant à ses auditeurs, que Boris Johnson allait être battu.


Animateur d’une émission hebdomadaire sur Europe 1 dans laquelle il prétend « décortiquer les relations entre médias et politique », Olivier Duhamel a fait de ce rendez-vous médiatique un outil de propagande politiquement correcte absolue. À la moindre observation divergente, il rabroue en direct celui qui ose la formuler, à la limite de l’humiliation, en lui faisant comprendre que lui seul est maître ès-sciences politiques.

Olivier Duhamel, 70 ans au prochain muguet, est le fils de Jacques (1924-1977), ministre centriste pompidolien. Professeur à Sciences Po, il fait volontiers oublier qu’il a été député socialiste européen et n’a quitté le PS que parce que celui-ci n’a pas voulu le réinvestir après deux mandats,aux élections de 2004. S’il ne partage aucun lien de parenté avec son homonyme, Alain, incrusté dans les médias depuis plus d’un demi-siècle à distiller l’information officielle, il en est le clone. Une égale arrogance, le même ton pontifiant, l’absence totale d’humour et la même autosatisfaction intégrale. Voilà pourquoi les auditeurs d’Europe 1 ont entendu en direct samedi matin 14 décembre, surlendemain des élections britanniques, un bobard genre pot de confiture, sans que ses deux interlocuteurs, la journaliste Catherine Nay et le président de la commission des Lois au Sénat, Philippe Bas, n’osent bouger une oreille.

Furieux de la victoire sans appel de Boris Johnson, et encore plus furibardde ne plus avoir le moindre moyen d’empêcher le brexit, Duhamel, toxiqueen chef auto-intoxiqué, a affirmé, tout uniment,que « les instituts de sondages s’étaient tous trompés, ajoutant pour faire bonne mesure, sûrement du fait d’un inconscient vaguement démocrate hérité de son père trop tôt disparu, qu’après tout c’est rassurant de ne pas faire les élections à la place des électeurs ».En voilà du bobard, pas du lowcost, ni même du bobard standard, mais du premium ; l’Aston Martin du bobard.

La réalité est que pas une seule enquête d’opinion n’a promis autre chose qu’une majorité absolue aux conservateurs, avec une avance variant de 5 points (ComRes,10 décembre) à 12 points (Kantar et Opinum, mercredi 11) sur les travaillistes, certaines ayant même envisagé jusqu’à 19 points d’écart (Opinum le 22 novembre), en tout début de campagne. Les enfumeurs des médias français, Duhamel & Co, connaissaient évidemment ces études. Drapés dans leur savoir auto-attribué, ils ont passé des semaines à distiller que les sondages n’étaient pas significatifs dans le cadre d’un scrutin uninominal à un tour. Et de nous abreuver d’une théorie du vote utile anti-brexit consistant à choisir, circonscription par circonscription, le candidat quelle qu’étiquette qu’il arbore, le plus opposé au brexit. Malheureusement pour ces grands scientifiques de la politique britannique, les mêmes instituts avaient aussi publié des projections en sièges. La plus défavorable à Johnson lui accordait tout de même 339 sièges, pour une majorité absolue à 326, et la meilleure 359. Au soir même du scrutin, sur la foi de sondages sortie d’urnes, les mêmes instituts accordaient 368 sièges aux conservateurs. Le résultat définitif est de 365 sièges pour la majorité conservatrice avec 12 points d’avance sur les travaillistes. Olivier Duhamel, au moment même où il asphyxiait aussi grossièrement les auditeurs d’Europe 1, savait que, non seulement, les sondages avaient annoncé cette victoire mais qu’ils l’avaient fait avec une remarquable précision.

En faisant porter aux instituts de sondage la responsabilité de sa propre turpitude, Duhamel n’est que le porte-parole d’une oligarchie européenne qui, dorénavant dans l’incapacité d’empêcher le brexit de jure, est bien décidée à le vider de sa substance. C’est très exactement le sens de la déclaration de Nathalie Loiseau. Dès vendredi matin, elle a donné le coup d’envoi de la nouvelle campagne de sabotage. Sur les ondes de RFI, très vite relayée par l’AFP, elle a, à nouveau accusé Boris Johnson de mensonge pour avoir promis que tout serait bouclé fin 2020. « On a devant nous des années de travail, j’ai du mal à penser qu’on ait fini quoi que ce soit fin 2020, ou alors ça ressemblerait à une sortie sans accord et ça, on sait que les Britanniques n’en veulent pas ». En clair, ils ont voté, ils avaient voté au referendum de 2016, on leur avait menti à l’époque, on leur a menti à nouveau hier, ils ne veulent en réalité pas sortir. A-t-elle fait cette déclaration motu proprio ou sur ordre de Macron ? Qui sait ? la certitude est qu’elle avait complètement disparu depuis la fin de la campagne européenne et qu’elle ressort tout aussi subitement qu’opportunément pour nous prévenir que l’Union européenne fera tout pour allonger indéfiniment la période de transition post-brexit. Nous voilà prévenus, les Britanniques aussi.

Adrien Le Cerf
16/12/2019

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Cdeniaud [CC BY-SA 4.0]

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