Par Pierre Boisguilbert ♦ Pour la « Reconquête », il faudra attendre. Pour la soumission, ça progresse. Pour le second tour, joué d’avance, le vert de l’écologie a largement caché de vert de l’islam. Car le vainqueur voilé de cette élection, c’est l’islamisation des candidats restés en lice.
On avait pensé que le choc Zemmour aurait réveillé la France canal historique prenant conscience du danger de submersion de sa civilisation. Le résultat est là. On peut, en étant large, estimer à 10 % les Français qui font du maintien de la France la priorité des priorités de leur vote. C’est important mais peu face au système qui s’est élargi à Marine Le Pen sur nombre de sujets.
Le résultat spectaculaire de Mélenchon confirme une créolisation du scrutin et l’émergence d’un vote musulman. Avant le premier tour, des messages ont été relayés sur les réseaux sociaux, venant parfois d’imans et demandant aux musulmans de voter Mélenchon, le candidat le plus islamo-compatible. Selon une enquête IFOP-La Croix, 69 % des musulmans de France ont voté Mélenchon. Bobigny, Trappes, Saint-Denis et Roubaix ont voté à plus de 60 % pour Jean-Luc Mélenchon. Élisabeth Lévy définit bien la problématique « Le problème n’est pas qu’il y ait un vote musulman pour Jean-Luc Mélenchon mais un vote musulman tout court. Il y a des Français qui votent d’abord en fonction de leur communauté. Il y a désormais un parti musulman en France. Ce n’est pas une affaire de croyance ou de pratique privée. La liberté des musulmans consiste à obtenir plus de visibilité dans l’espace public et des accommodements déraisonnables (burkini, prières à l’université, halal à l’école). »
Les accommodements raisonnables avaient coûté cher à Alain Juppé lors de la primaire perdue par Sarkozy et remportée pour rien par Fillon. Il est maintenant rejoint sur le voile par Marine Le Pen elle-même. De la part de Macron, cela se comprend. Emmanuel Macron a bien intégré qu’il y avait là une clientèle électorale, comme en témoigne l’échange avec une jeune fille voilée à Strasbourg : « On peut porter le voile et être féministe. » Difficile de faire mieux. Mais Marine elle-même baisse les yeux et n’hésite pas à abandonner ses fondamentaux pour ne pas être encore plus diabolisée. Marine Le Pen a croisé une grand-mère sur son chemin. À Pertuis, dans le Vaucluse, vendredi 15 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) était interpellée devant les caméras par une femme en hijab blanc, Fatima Benmalek, 70 ans. « C’est un signe de grand-mère », a soutenu cette habitante d’origine algérienne. Le lendemain, après sa volte-face en trois jours sur un possible référendum sur la peine de mort, Marine Le Pen affirmait que l’interdiction du voile n’était plus l’alpha et l’oméga de la lutte contre l’islamisme. « Je ne suis pas obtuse », a-t-elle lâché samedi à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). Elle a plutôt renvoyé ce « problème complexe » à la « discussion » au Parlement, puis au verdict populaire en imaginant que « les citoyens pourraient abroger cette loi s’ils ne sont pas satisfaits », par un référendum d’initiative citoyenne. Ce n’est plus un voile sur le sujet, c’est une burka. Même danse du ventre sur la viande halal, qui serait liée en France à l’étourdissement préalable mais autorisée sans lui lorsque provenant des pays musulmans. Qui peut comprendre autre chose qu’un nouveau recul.
L’accommodement raisonnable est le terme du système pour légitimer la soumission. Cela progresse. Les électeurs de Marine seront-ils sensibles à ces reculs et vont-ils se réfugier dans l’abstention, creusant encore l’écart entre son score final et celui de Macron. On verra bien dimanche, comme on jugera de l’impact de ces reniements doctrinaux sur l’électorat de Zemmour.
Cette élection aura montré la domination totale du politiquement correct et de la sondocratie sur la liberté de voter pour ses idées. Ce qui était prévu est arrivé et rien n’a pu modifier le scénario voulu et écrit à l’avance par les mondialistes ennemis des nations. Certaines idées finissent par ne plus être représentées car condamnées par un confinement liberticide à l’échec électoral. Quand la démocratie devient une oppression de la liberté de penser différemment et de s’exprimer à armes égales, il y a un problème qui va bien au-delà du résultat d’un vote joué par avance.
Les islamistes, eux, n’en ont rien à faire car leurs idées progressent avec leur influence électorale et les soumissions assumées ou honteuses.
Pierre Boisguilbert
21/04/2022