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Editorial : «Les roses sont fanées»

Editorial : «Les roses sont fanées»

par | 26 juin 2017 | Politique

Editorial : «Les roses sont fanées»

Yves Thréard, éditorialiste, Le Figaro du 26/06/2017

♦ Le Parti socialiste ! « Combien de divisions ? » On le sait, en cinq ans, le PS a tout perdu, ou presque. A l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, il régnait sur la plupart des régions, une grande partie des départements et des grandes villes.

Le Sénat lui était acquis et les Français s’apprêtaient à lui donner la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Ce temps-là est révolu.


L’expression de Staline, appliquée non au pape mais au PS, ne doit pas être comprise que sur un plan quantitatif. Non seulement les socialistes sont une espèce en voie de disparition, mais les quelques-uns qui lui restent fidèles sont incapables de se mettre d’accord. Ainsi, parmi les 31 députés survivants, certains sont décidés à ne pas voter la confiance au gouvernement, d’autres à s’abstenir, voire à manifester leur soutien. La désunion est totale. Les roses plantées par François Mitterrand au Congrès d’Epinay de 1971 sont fanées. Le PS est un esquif en perdition. Sans barreur ni programme. Au bord, qui plus est, de la faillite financière. Rincé par cinq ans de hollandisme et submergé par la vague macroniste.

En 1993, quand le parti avait connu un sévère ressac aux législatives, le traditionnel clivage gauche/droite, avec un Parti communiste très faible à ses côtés, ne lui laissait pas d’autre choix que de s’opposer. En attendant des jours meilleurs. Aujourd’hui, la droite, qui ne va guère mieux, n’est plus l’unique adversaire. Le PS est doublé sur sa gauche par Mélenchon et son équipe de La France insoumise et, au centre gauche, par ce jeune chef de l’Etat qu’il a refusé de prendre au sérieux.

Comme le Parti radical-socialiste avant lui, le Parti socialiste est voué à l’effacement, à la marginalisation. Sans grande conviction, ses derniers affidés parlent de rénovation idéologique et organisationnelle. Mais le cœur n’y est plus et chacun pressent qu’une page se tourne définitivement. Le PS est moribond et la droite aura fort à faire si elle ne veut pas subir le même sort.

Yves Thréard
Editorialiste
Le Figaro – Le 26/06/2017

Ivan Blot, notre contributeur régulier, nous a signalé cet éditorial d’une très grande lucidité et nous en propose le commentaire historico-politique suivant :

« Le PS est moribond et les républicains ne valent guère mieux. Il se passe en France ce qui s’est passé en Italie il y a quelques années. Les grands partis, communiste et démocratie chrétienne, sont devenus moribonds. Forza Italia de Berlusconi a joué le même rôle qu’En marche aujourd’hui ! La France va avoir une social-démocratie à l’allemande. A droite, regardez la pyramide des âges des électeurs républicains : une majorité au-dessus de soixante ans ; ils vont disparaître peu à peu. Quant à Mélenchon, ce serait l’équivalent français de Beppe Grillo, en plus autoritaire.

Quelle recomposition pour la droite ? Le Front national ressemble à l’ancien MSI italien, patriote mais étatiste comme Mussolini, vieillot. Sans doute apparaîtra un jour un parti plus moderne, peut-être comme la Lega nord italienne. “Debout la France” pourrait jouer ce rôle ?

Sans PS, sans Républicains et sans FN (sauf réforme improbable et direction nouvelle), la vie politique française sera renouvelée. Restera à renouveler nos institutions avec l’introduction du référendum d’initiative populaire. »

Ivan Blot
26/06/2017

Correspondance Polémia – 26/06/2017

Image : Après la déroute du Parti socialiste aux élections législatives, le premier secrétaire du Parti socialiste a annoncé sa démission.

Ivan Blot

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