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Écoracialisme (4) L’insondabilité de l’origine des peuples

Écoracialisme (4) L’insondabilité de l’origine des peuples

par | 3 février 2013 | Société

Écoracialisme (4) L’insondabilité de l’origine des peuples

Frédéric Malaval, auteur du livre Écoracialisme, non encore paru en édition, nous propose en exclusivité sur un mode toujours original son quatrième extrait. Sa grande interrogation cette fois, c’est : les races existent bien, mais que dire de l’origine des peuples ? L’auteur, tout en aiguisant l’intérêt du lecteur, le conduit au gré de ses réflexions philosophiques sur quelques pistes dont on ne devine pas l’issue. Polémia

L’insondabilité de l’origine des peuples

Aujourd’hui, la théorie raciale revient en force. Oui, les races existent. Ce sont des catégories biologiques pertinentes. Mais la formalisation de catégories pose problème. Ainsi, en retenant un des critères les plus évidents qui est la couleur de la peau, il est possible de créer au moins deux catégories : les blancs et les noirs. Cela devient plus difficile dès que l’on envisage toutes les populations et individus observables des latitudes équatoriales aux latitudes septentrionales. Il y a alors un continuum expliqué par le degré moyen d’exposition au soleil. Il en est apparemment ainsi de chaque caractéristique étudiée participant à la catégorisation. Or, la difficulté n’est peut-être pas biologique mais purement philosophique. C’est celle qui oblige tout un chacun à créer partout des catégories au nom de ce fameux principe de non-contradiction inscrit dans le marbre de la pensée moderne, et donc de la science moderne. Or, la question raciale confronte en permanence ses protagonistes à des constats les obligeant à recourir à ce principe de non-contradiction pour discréditer ou fragiliser la notion de race. Ainsi, si un gène particulier paraît singulariser une population donnée, il est exclu que celui-ci se trouve dans d’autres populations ou soit absent de la population de référence. Répondre à la question de l’origine d’un peuple est donc quasiment impossible, malgré l’apport de toutes les disciplines abordant ce thème : l’histoire, la paléontologie, la génétique, l’historiographie, la linguistique, l’anatomie, l’anthropologie, etc.

Plusieurs exemples permettent de s’en convaincre

Traditionnellement, il est avancé que l’Angleterre s’est constituée à partir d’éléments celtes, anglo-saxons, scandinaves et franco-normands. L’apport migratoire allogène contemporain est encore rarement évoqué. Une approche génétique récente suggérerait, elle, que 75 à 95% de la population anglaise descendraient de populations préhistoriques venues de la Péninsule ibérique. Pourtant, un scénario majoritaire jusqu’à la fin des années 1980 envisageait un remplacement complet de la population d’origine celte par une invasion massive de peuples germaniques. Pour d’autres, seules les classes dirigeantes auraient été affectées par les invasions anglo-saxonnes. Etc.

Pour la France, c’est aussi compliqué, mais quand même moins que pour qualifier les Juifs et les juifs. Là, c’est le flou le plus total, les protagonistes au débat produisant le pour et son contraire. Religion, race, peuple, nationalité, divinités, etc., tout a été envisagé. En Union soviétique, par exemple, ils avaient obtenu une reconnaissance comme nation. Pas considérés comme russes car venant majoritairement de la Rescpospolita (Pologne-Lituanie) démantelée, et avant d’Europe de l’Ouest, ils avaient obtenu un statut national, associé à un territoire : le Birobidjan, oblast autonome juif à l’est de l’URSS. Ils auraient préféré la Crimée, mais Staline ne voulait pas. Ainsi, à la thèse dominante d’un peuple juif directement issu de la Palestine, dispersé il y a deux mille ans dans l’Empire romain, est opposée l’idée que ceci est une mythologie. Les Juifs et les juifs sont issus de peuples et d’individus judaïsés dans le passé et donc ne forment pas une lignée au sens évolutionniste. Le gène juif n’existerait pas. A suivre, donc.

Enfin, terminons cette évocation par une question qui a mobilisé les savants depuis des lustres : l’origine des Berbères et berbères. L’objectivité devrait être plus facile car les enjeux politiques les concernant sont faibles. Il n’en est rien. Pour les spécialistes, les groupes berbères sont isolés, coupés les uns des autres et tendent à évoluer d’une manière divergente. Leur dimension et leur importance sont très variables. Il n’y aurait pas de langue berbère, ni de peuple berbère et encore moins une race berbère. Tous les spécialistes sont d’accord… et cependant les Berbères existent. (…) Des Kabyles, plus précisément. Fiers du cloisonnement de leur société, ceux-ci font de saint Augustin, un des fondateurs du christianisme, un des leurs. Ils vantent l’endogamie comme le moyen leur ayant permis de résister aux envahisseurs successifs ayant colonisé leurs territoires : Phéniciens, Grecs, Romains, Vandales, Arabes, Turcs, Européens, … Mais sur la question de leur origine, point de certitudes. Dès la plus haute Antiquité, des récits circulaient sur leurs origines dans les milieux savants et chez les mythographes. Les historiens du Moyen Age, par de nombreux traits, conservèrent ce mode de pensée antique. lbn Khaldoun, un des plus connus, a écrit une Histoire des Berbères. Il donne une origine orientale aux différentes fractions. El Bekri les fait chasser de Syrie-Palestine par les Juifs après la mort de Goliath. Pour d’autres, les Berbères seraient les descendants de la tribu de ce Goliath. Les auteurs modernes européens se sont montrés autant, sinon plus, imaginatifs que leurs prédécesseurs antiques ou médiévaux. La présence indiscutable d’individus blonds aux yeux clairs dans plusieurs régions montagneuses proches du littoral et actuellement berbérophones accrédita longtemps la légende d’une origine nordique de ces peuples : Européens constructeurs de mégalithes pour les uns, Gaulois mercenaires de Carthage pour les autres. Alfred Rosenberg, un des auteurs très populaires dans l’entre-deux-guerres en Allemagne, était convaincu de cette hypothèse nordique. Par commodité, on les intègre au monde arabe. Seule certitude : ils sont installés dans le nord de l’Afrique depuis des millénaires.

Face à ces apories, nier l’existence des races fut une solution facile pour éluder la question des catégories raciales. Créer des ensembles unanimement acceptés est illusoire. Pourtant, les USA reconnaissent tout à fait officiellement le terme de « race » pour définir ethniquement leur population. Il appartient toutefois à chacun de définir lui-même à quelle « race » il se sent appartenir. Issu d’une mère européenne et d’un père africain, Barack Obama, le président élu en 2008, se définit lui-même comme « afro-américain ». Ainsi, aux États-Unis se pose à chaque recensement la question des catégories raciales. Les Arabes s’offusquent de ne pas trouver une case les concernant dans les questionnaires. Les Latinos, eux, sont amenés à se demander ce qu’ils sont : une origine, une race, une sous-catégorie ? Dans le recensement 2010, les Latinos ne sont pas considérés comme une race. La question 9, qui demande de quelle race sont les habitants du foyer, propose pas moins de 14 choix différents (blanc, noir, indien d’Amérique, philippin, vietnamien, chinois, japonais ou « autre asiatique »…) ; mais pas latino. Alors, 54% des Américains d’origine « latinos » s’y définissent comme blancs, 1,5% se voient noirs et 40% ne s’identifient à aucune race. Selon une autre approche, il n’existerait que trois races aux États-Unis : les races « caucasienne (le terme américain pour désigner les blancs), mongoloïde et négroïde ». (…)

Bref, aborder la question sous cet angle engendre des interrogations et des réponses infinies et contradictoires. Elle entre dans la catégorie, elle, bien définie, de ce que les mathématiciens appellent « les problèmes sans solution ».

Frédéric Malaval
24/01/2013

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Frédéric Malaval

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