Par Claude Meunier-Berthelot, enseignante, essayiste ♦ «L’esprit qui nous anime, c’est l’esprit de liberté » dit Jean-Michel Blanquer. Qui l’eut cru ? au moment même où il « veut en finir avec les écoles hors contrat » (sic), écoles entièrement privées, entièrement libres, ne bénéficiant à ce titre d’aucune subvention de l’Etat ou des collectivités territoriales, écoles reconnaissant seulement devoir répondre à une obligation de résultat académique pré-établie et s’y soumettant d’autant plus volontiers que leur but est précisément de cultiver l’excellence.
Pour cette raison, elles refusent de devoir se calquer sur les délires anti-pédagogiques de l’Education nationale dont l’indigence des programmes et la nocivité des méthodes n’est destinée qu’à produire des citoyens incultes et manipulables au gré de ceux qui nous détruisent.
Au nombre de 1300 en France, scolarisant environ 65 000 élèves – alors que les dispositifs d’ « éducation prioritaire » qui cultivent également l’excellence mais pour les élèves issus de l’immigration, scolarisent 1 200 000 élèves – le gouvernement a entrepris de mettre la main sur ces écoles hors contrat.
Raisons invoquées de la main-mise
Mais…pourquoi vouloir mettre la main sur des écoles qui se développent chaque année davantage et qui, dans l’immense majorité des cas, satisfont pleinement les parents ?
La raison officielle est celle de « lutter contre la radicalisation » en clair, de vouloir contrôler les écoles islamiques !
C’est clairement se moquer du monde, jouant sur la peur des français pour les abuser de la façon la plus éhontée, leur faisant croire que la lutte contre la radicalisation passe par là alors que…
… l’Etat a déjà tous pouvoirs pour faire fermer une école islamiste et qu’elle ne le fait pas,
…les principaux foyers de radicalisation se situent essentiellement dans les lieux d’enseignement non déclarés en lien avec des lieux de prières eux-mêmes non répertoriés, que prévoit le ministère pour les détecter quand il suffirait de contrôler tous azimuts et les lieux de prière et les écoles coraniques ?
Rien ne peut justifier la main-mise sur toutes les écoles hors contrat sous ce prétexte.
Par ailleurs, pour apporter une justification supplémentaire au renforcement du contrôle des écoles hors contrat, est évoqué le constat de « vraies failles pédagogiques » dans ces écoles: il ne faut pas manquer d’aplomb quand l’Education Nationale est la première à faillir, à fournir à tour de bras des illettrés et des incultes et que Jean-Michel Blanquer – grand enfumeur devant l’Eternel – n’a pas du tout l’intention de changer de braquet contrairement à ce que ses déclarations pourraient laisser à penser et s’il y a un lieu où nos enfants sont réellement en danger, c’est bien à l’Education Nationale, ce qui explique d’ailleurs le succès grandissant des écoles hors contrat qui contrarie la politique destructrice de Monsieur Blanquer.
Raisons réelles de la main-mise
Mais…ne nous laissons pas abuser.
« En toutes choses il faut considérer la fin » concluait Jean de la Fontaine dans la fable « le renard et le bouc ». Quelle fin considère le renard Blanquer ?
Mondialiste et immigrationniste impénitent comme son maître Macron, il entend, à la suite de Najat Vallaud-Belkacem, « mettre au pas » de l’Ecole de la république les écoles hors contrat afin d’empêcher la transmission de la culture française et l’émergence d’une élite française et ce, au bénéfice de l’émergence d’une élite issue de l’immigration formée dans les R.E.P. (réseaux d’éducation prioritaire) et autres structures qui leur sont réservées, voulant contraindre ces écoles hors contrat à suivre les mêmes « programmes » et les mêmes délires anti-pédagogiques de l’Education nationale que les parents fuient de plus en plus et que les professeurs – les vrais – supportent de moins en moins malgré le silence-radio des syndicats complices.
Moyens de la main-mise
Jusqu’à ce jour, une école hors-contrat pouvait être créée librement par simple déclaration avec possibilité d’opposition de la part de l’administration mais pour des raisons non pédagogiques, une entière liberté étant laissée aux créateurs d’écoles à cet égard.
Le gouvernement précédent représenté par Najat Vallaud-Belkacem a voulu restreindre la liberté de créer des écoles hors-contrat en faisant voter une loi substituant au régime de déclaration, un régime d’autorisation ; cette loi a été invalidée par le conseil constitutionnel le 25 janvier 2017.
Jean-Michel Blanquer prend le relais de Najat Vallaud-Belkacem poursuivant le même objectif mais s’y prenant autrement.
Une loi votée par les sénateurs le 21 février 2018 par 240 voix contre 94 voix vise à restreindre la liberté de création et de fonctionnement des écoles hors contrat. Bien que proposée par une sénatrice UDI Françoise Gatel, les négociations se sont en réalité faites directement avec Jean-Michel Blanquer qui a confié être « très attaché à cette loi ».
Le texte va être soumis au vote de l’assemblée nationale.
Contenu de la loi
Dans le Figaro du 11/02/18, Anne Coffinier souligne que « l’hostilité des services du ministère de l’Education Nationale envers les écoles hors contrat est en contradiction totale avec les déclarations publiques du ministre ».
En effet ! ne soyons pas dupes !
L’apparence de simplification pour présenter un dossier de création d’école ne signifie pas pour autant une plus grande facilité de création, bien au contraire !
Par ailleurs, le texte de loi révèle ce qui était le plus à redouter : un obligatoire alignement des écoles hors contrat sur les contenus et les méthodes de l’Education Nationale , autrement dit, ce texte signe la mort des écoles hors contrat.
Le « diable étant dans les détails », il a fallu aller « à la pêche » dans l’article 4 nouveau de la loi qui fait référence à l’article 227-1-1 du code pénal mais n’en énonce que la partie modifiée, et c’est précisément là que le bât blesse.
Désormais, l’article 227-1-1 du code pénal stipule :
« Le fait, par un directeur d’établissement privé accueillant des classes hors contrat, de n’avoir pas pris, malgré la mise en demeure de l’autorité de l’Etat compétente en matière d’éducation, les dispositions nécessaires pour que l’enseignement qui y est dispensé soit conforme à l’objet de l’instruction obligatoire, tel que celui-ci est défini par l’article L. 131-1-1 du code de l’éducation et permette aux élèves concernés l’acquisition progressive du socle commun défini à l’article 122-1-1 du même code (partie du texte modifiée par la proposition de loi) et de n’avoir pas procédé à la fermeture de ces classes est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. En outre, le tribunal peut ordonner à l’encontre de celui-ci l’interdiction de diriger ou d’enseigner ainsi que la fermeture de l’établissement »
La loi votée par le sénat renforçant les contrôles des établissements hors contrat par un contrôle systématique la première année d’exercice et des contrôles inopinés par la suite, cela signifie que ces contrôles s’effectueront forcément en référence à l’ « acquisition progressive du socle commun » et donc, les écoles hors contrat devront calquer méthodes et contenus sur ceux, désastreux de l’Education Nationale dont nous savons que, dans le cadre de la refondation de l’Ecole pour nos enfants, l’axe principal est l’acquisition et la soumission aux valeurs dites de la République.
Ce n’est pas recevable !
Comme vient de souligner le rapport de la Cour des Comptes : « …L’évaluation n’a pas été conçue au sein de l’Education Nationale pour qu’elle devienne grâce à elle, une organisation « apprenante » tirant les enseignements de ses succès comme de ses échecs appréhendés selon des méthodes clarifiées, validées et fondées sur le recueil de données sur les acquis et les besoins des élèves… »
Conclusion
En réalité, la volonté diabolique de Jean-Michel Blanquer de tuer l’enseignement privé hors contrat est manifeste et s’inscrit dans une logique engagée par ses prédécesseurs.
De plus, dans le dernier projet de loi de finances, le ministre de l’éducation a également « gelé » les postes financés dans l’enseignement privé sous contrat : aucun poste ne lui a été attribué, contrairement à l’accord conclu en 1992 qui astreint l’Etat à assurer 20% dans le privé et 80% dans le public.
Pour conclure, notons le cynisme sans cesse renouvelé de Jean-Michel Blanquer devant le Sénat au moment de la présentation du texte :
«… Ce qui se passe à travers cette proposition de loi, c’est tout simplement de conforter la liberté d’enseignement ( !!!) en évitant, comme pour toute liberté, que l’abus de cette liberté ne vienne abimer cette liberté… (applaudissements !… à croire que les sénateurs sont totalement décérébrés !)…toute liberté en effet, peut comporter des abus, et c’est en étant soigneux vis-à-vis de ces abus qu’on est soigneux vis-à-vis de ces libertés… »
Le choix des mots est « soigneusement » choisi pour apparaître protecteur. « …Conforter la liberté d’enseignement… » autrement dit « davantage contrôler pour plus de liberté », nous avons déjà entendu cela avec Najat Vallaud-Belkacem, ce qui est d’autant plus compréhensible que l’un et l’autre s’abreuvent à la même source !
Mais ne nous laissons pas abuser !
Notre volonté à nous, défenseurs de l’avenir de nos enfants, est au contraire celle de libérer tous les enfants, tous les jeunes, du joug destructeur de l’Education nationale et nous devons nous y employer.
Claude Meunier-Berthelot
17/02/2018
Correspondance Polémia – 15/02/2018
Crédit photo : MIKI Yoshihito, via Flickr
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