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Donald Trump ou Kamala Harris ? Un scrutin extrêmement serré

Donald Trump ou Kamala Harris ? Un scrutin extrêmement serré

par | 31 octobre 2024 | Géopolitique

Donald Trump ou Kamala Harris ? Un scrutin extrêmement serré

Dans mon précédent article sur les élections américaines, je vous avais laissé sur une situation ou Donald Trump semblait prendre un léger avantage sur Kamala Harris.  J’écris « semblait », car dans les sept États « pivots » les écarts en pourcentage sont tellement faibles, que les possibilités d’erreurs restent importantes. Mais une dynamique en faveur de Trump semblait se mettre en place.
Où en est-on aujourd’hui, à moins d’une semaine du scrutin ?

L’importance des États pivots

Premièrement les États « solides » ou « probables » en faveur de Trump ou Harris sont inchangés. Avec sept États incertains, il y a 226 grands électeurs pour Harris, et 219 pour Trump.

La décision se fera donc dans ces sept États « pivots » : la Pennsylvanie (19 grands électeurs), la Géorgie (16), le Michigan (15), l’Arizona (11), le Wisconsin (10), et le Nevada (6) que je présente ci-après par ordre d’importance.

La Pennsylvanie (19) : Trump mène maintenant dans cinq des dix derniers sondages avec une moyenne de 0,7% d’avance. Harris mène dans un sondage réalisé du seize au vingt octobre, et dans les quatre autres cas, il y a égalité parfaite entre les deux candidats. Lors des deux élections précédentes (2016 et 2020) le candidat démocrate était donné avec entre quatre et six points d’avance, et si Biden avait gagné avec 1,2 point d’avance en 2020, Clinton avait perdu avec 0,7 point de retard en 2016.

Donc, à moins que les sondeurs n’aient fortement corrigé les résultats de Trump à la hausse, ce qui est une hypothèse à ne pas négliger, la Pennsylvanie devrait aller à Donald Trump.

HARRIS 226 TRUMP 238 (219 + 19)

La Géorgie (16) : La Géorgie a basculé en faveur de Trump. Il mène dans neuf des dix derniers sondages, avec une avance allant de un à quatre points d’avance. Il n’y a qu’un seul sondage (Marrist effectué entre le dix-sept et le vingt-deux octobre) qui donne une égalité parfaite entre les deux candidats. Et ce qui est frappant quand on regarde les courbes des moyennes, l’écart entre les deux candidats s’accroît en faveur de Trump.

Avantage Trump.

HARRIS 226 TRUMP 254 (238 + 16)

 

La Caroline du Nord (16) : Si l’écart entre les deux candidats semble s’accroître, celui-ci reste extrêmement faible, avec un écart moyen de moins de un point.  Sur les dix derniers sondages, deux donnent Harris gagnante, cinq Trump, et trois indiquent une égalité parfaite.

Si l’avantage est à Trump, l’écart est trop faible pour « attribuer » cet Etat.

HARRIS 226 TRUMP 254

Le Michigan (15) : Là encore, Trump semble prendre l’avantage, avec cinq des dix derniers sondages en faveur de Trump, mais avec trois en faveur de Harris, et deux égalités parfaites. Dans aucun des cas l’avantage de Trump n’est supérieur à un point, alors que les sondages en faveur de Harris la donnent avec quatre ou cinq points d’avance.  En 2016 Clinton était donnée avec presque sept points d’avance, une semaine l’election, qu’elle avait perdue de 0,3 point…

Là encore, l’écart est trop faible pour « attribuer » l’Etat.

HARRIS 226 TRUMP  254

L’Arizona (11) :  L’Arizona semble clairement basculer en faveur de Trump. L’écart moyen entre les sondages donne un avantage de 2,5 points, et Trump mène dans sept des dix derniers sondages, contre un en faveur de Harris, mais avec des écarts qui s’accroissent sans cesse.

Avantage Trump.

HARRIS 226 TRUMP  265 (254 + 11)

Le Wisconsin (10) : Harris semble garder l’avantage sur Trump dans cet État. Si les chances de Trump semblaient s’améliorer dans la seconde moitié d’octobre, les deux derniers sondages, redonnent un léger « lead » à Harris. La moyenne est en faveur de Harris est de 0,2%, et logiquement je devrais neutraliser cet État. Mais bon, dans ce cas je laisse un avantage à la profondeur du vote démocrate.

Avantage Harris.

HARRIS 236 (226 + 10) TRUMP  265

Le Nevada (6) : Trump vient de prendre l’avantage dans la moyenne des sondages avec un avantage de 0,5%, mais sur les dix derniers sondages, Harris est en tête dans trois sondages, Trump dans quatre, et il y a égalité dans trois sondages.

L’écart maintenant trop faible pour « attribuer » l’État.

HARRIS 242 TRUMP  265

Un scrutin totalement indécis

En l’état actuel des informations, il est impossible de dire qui sera Président le 6 novembre au matin, ni même s’il sera possible de désigner un vainqueur. Ce qui est clair, c’est que la décision se fera dans ce que les Américains appellent le « Blue Wall », le « mur bleu », la couleur des démocrates, constitué du Michigan, de la Pennsylvanie et du Wisconsin. Parmi ces trois États, seul la Pennsylvanie, place Trump légèrement, TRES LEGEREMENT, en tête. Le Michigan est incertain, et le Wisconsin, itou avec un très léger avantage à Harris.

Devant l’impossibilité de prévoir les résultats, certains ont essayé d’obtenir un peu de clarté en recherchant des moyens alternatifs d’analyse, comme cet étudiant[1] de l’excellente École de Guerre Économique, qui sur Linkedin à pris en compte les estimations des « bookmakers » du site Polymarket. Et bien depuis le 4 octobre, les parieurs se sont remis à croire à la victoire de Trump. Cette idée serait très intéressante, si une autre experte en stratégie[2], toujours sur Linkedin, n’avait révélé qu’un parieur avait faussé la compétition en misant 45 millions de $ sur Trump, faisant ainsi exploser les chances du candidat républicain.

Une autre piste, est une estimation des votes anticipés. En effet, aux États-Unis, dans certains États, pour pouvoir voter lors des primaires, les électeurs déclarent si ils sont républicains, démocrates ou indépendants. On peut donc savoir quel électorat se mobilise, est dans le cas présent, c’est bien l’électorat républicain qui s’est mobilisé.

Bref, nous allons certainement passer une mauvaise nuit, car cette incertitude, et la polarisation du débat politique américain, risque d’enflammer la soirée électorale. D’autant que si vous suivez la soirée électorale sur les médias de grands chemins français, c’est de propagande pro-démocrate à laquelle vous aurez droit.  Si vous le pouvez, allez directement sur les sites américains, qui vous donneront les résultats des dépouillements en direct.

La question de la fraude

Une autre conséquence de cette incertitude, et que les accusations de tricherie que l’on voit déjà apparaître sur les réseaux sociaux vont faire florès. Trump s’est saisi du sujet pour mobiliser ses troupes et les appeler à aller voter en masse, plusieurs tweets (X) sur le sujet.

Et il faut bien reconnaître que le système américain se prête avec trop de facilité, à un dévoiement du système électoral.

Déjà il n’y a pas de carte d’identité nationale, et dans plusieurs États du « Midwest » les avocats du parti démocrate ont réussi à faire changer les lois électorales pour faciliter l’accès aux populations défavorisés en supprimant l’obligation de fournir une preuve d’identité.  Kamala Harris l’a justifié par explication oiseuse sur l’absence de photocopieuse dans les campagnes reculées…. Or ceci va permettre aux immigrés entrés illégalement depuis plusieurs années aux États-Unis (les chiffres vont de sept[3] à cinquante millions[4]) de pouvoir voter. Ce point est parfaitement expliqué par le professeur Victor Davis Hanson (spécialiste de l’antiquité grecque à l’Université de Stanford et pourfendeur du « wokisme ») qui explique avec calme et force détails comment tout cela s’est fait, et l’impact que cela risque d’avoir sur le processus électoral. Sa vidéo est disponible sur Youtube pour ceux qui parlent anglais. Vous la trouverez sous le titre : « The truth about voter fraud », dans les interviews de John Anderson. Si vous en avez le temps, suivez les travaux du professeur Hanson, ils sont tout simplement remarquables[5]. Ils m’ont fortement inspiré dans le chapitre sur les causes de la puissance militaire de Sparte.

Je ne suis pas en train d’écrire que les élections sont déjà truquées mais que la polarisation de la vie politique, et que l’incertitude des résultats va ouvrir la porte aux accusations de tricheries et que sur cette base ni Trump, si il perd, ni Harris, si elle perd ne reconnaîtront les résultats de l’élection, ouvrant ainsi la porte à une longue période de contestation.

Je vous donne rendez-vous après les élections, le 6 ou le 7 novembre pour essayer de comprendre ce qui se sera passé. Si nous avons des résultats…

Frédéric Éparvier
31/10/2024

Notes

[1] Post de Quentin de Gryse
[2] Post de Laurence Genevet
[3] Estimation officielle du département à l’immigration.
[4] Coulter, Ann. Adios America.
[5] Vous pourrez commencer par : Hanson, Victor Davis, Le modèle occidental de la guerre. Les belles lettres, 2018.

Frédéric Éparvier

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