Extraits de l’intervention d’Henry de Lesquen, président de Radio Courtoisie, au Libre Journal des historiens, le 21 mai 2013 à l’antenne de Radio Courtoisie.
[…] Les premiers mots qui me viennent à l’esprit sont le respect et l’admiration : beaucoup de respect pour l’acte qu’il a fait et d’admiration parce qu’il a voulu que cet acte soit le point culminant de sa vie, et soit, en fait, un exemple. Non pas pour que les gens soient appelés à se donner la mort, mais un exemple pour que les gens comprennent ce que signifiait sa mort et, par là même, ce que signifiait sa vie.
Il est mort en héros. Bernard Lugan a cité Mishima : Dominique Venner est peut-être plus un héros que Mishima. Mishima a peut-être été un héros quand il s’est fait hara-kiri, mais il avait seulement eu une vie d’écrivain. Dominique Venner a toujours été plus que courageux. Nous pouvons tous être fiers d’avoir été amis plus ou moins proches d’un homme qui était un héros et qui a laissé une œuvre historique importante, non seulement par sa qualité historiographique, mais aussi par le message de volonté et de grandeur qu’elle transmettait.
Dominique Venner n’était pas chrétien et je trouve très important et très beau qu’il ait choisi Notre-Dame de Paris. Il a montré qu’il avait le sens du sacrifice et du sacré. Il a donné sa vie, non pas pour des idées, mais pour la communauté historique de l’Europe à laquelle il appartenait et dont il était un représentant remarquable. Le destin de Dominique Venner doit nous appeler à la réflexion. Il s’est battu toute sa vie pour la cause à laquelle il croyait. […] Il ne faisait pas que parler dans un micro quand il venait à l’antenne [de Radio Courtoisie] ou quand il écrivait dans la Nouvelle Revue d’Histoire. Les mots avaient un sens pour lui et je crois que quand quelqu’un comme lui se donne la mort – il avait connu avant l’épreuve, il s’était battu avant pour l’OAS à l’époque de l’Algérie française, avait été mis en prison – c’est pour quelque chose. Il a saisi une double occasion. D’abord, ce n’est sans doute pas un hasard s’il a rencontré ses plus proches amis, ceux avec qui il était en communauté de pensée, juste avant de mourir, le jour de son émission de Radio Courtoisie. D’une certaine manière, il a joué un mauvais tour à Philippe Conrad. Mais je pense qu’il ne lui en voudra pas. Il a ensuite voulu que ce soit symbolique, parce que c’était une chose que vous faisiez ensemble, comme la Nouvelle Revue d’Histoire. Et il a voulu que nous puissions parler de son sacrifice comme il fallait, et que les auditeurs qui attendaient son émission puissent entendre parler de lui. Il faut comprendre le sens de son action : son texte est clair, il nous appelle, nous donne un exemple, non pas pour nous donner la mort, mais pour nous demander de prendre conscience de la gravité de la situation de notre patrie et de notre civilisation qui est menacée de ce qu’il appelle, comme Renaud Camus, le « grand remplacement ». Et c’est à chacun d’entre nous, de là où il est, de faire son devoir pour que la France reste la France et pour que l’Europe reste l’Europe. Et pour cela, il faut que nous prenions le sens de la grandeur, que nous comprenions ce qui échappe aux médias du système.
Je retiendrai finalement trois mots de Dominique Venner : l’héroïsme, le sacrifice et la grandeur.
Henry de Lesquen
23/05/2013