Nous avons été les premiers à envisager la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans notre analyse et dans la perspective de défaites électorales socialistes lourdes aux municipales puis aux européennes, c’était la seule planche de salut politique pour le président Hollande.
En effet la dissolution ramène la droite au parlement, le président nomme un premier ministre de droite qui crame bien sûr l’UMP à nouveau aux affaires et Hollande a de nouveau une chance pour la présidentielle de 2017. Mais le contexte a changé. La situation du pouvoir s’est considérablement aggravée. L’échec de l’UMP à Brignoles et le désaveu des militants socialistes de Marseille brouillent les cartes.
Une entrée en force du FN au parlement ne serait pas pardonnée par l’aile gauche du PS à Hollande. C’est le grand risque. Pourtant la pression se fait plus forte et notamment de la part du centre qui pense peut-être naïvement tirer les marrons du feu. Cependant son analyse exprimée clairement par Jean-Louis Borloo sur la crise de confiance vis à vis du gouvernement qui imposerait un retour aux urnes par respect des électeurs et de la démocratie risque d’en convaincre plus d’un et même à gauche. La dissolution pourrait également s’imposer en cas d’implosion du gouvernement et même de la gauche. Car la gauche a décidé d’avoir la peau de Valls.
La preuve par Leonarda
C’est peut-être l’affaire qui fait déborder le vase dans les rangs de la gauche ou plutôt le prétexte attendu. Si de nombreuses expulsions ont par le passé suscité la polémique, celle de Leonarda, une rom kosovare de 15 ans vivant dans le Doubs, est celle de trop pour ne nombreux responsables de la majorité qui pointent du doigt l’action de Manuel Valls, déjà critiqué il y peu, y compris au sein du gouvernement, pour ses récents propos niant la volonté d’intégration d’une majorité de Rom.
Alors on a droit à tout, la petite fille sortie de force du car devant ses camarades… la rafle, la déportation, les heures les plus sombres etc.… etc. La gauche de la gauche est hystérique face au ministre de l’intérieur et cela ne pourra donc pas durer comme cela longtemps. La dissolution c’est peut être finalement la solution à l’implosion, mais certainement pas à la crise du Ps aussi divisée que l’UMP. Il y a deux UMP, il y a deux PS, il faudra bien un jour en tirer les conséquences.
Raoul Fougax
Source : metamag.fr
16/10/2013