C’est la revanche des « princes charmants » : Disney va abandonner en grande partie sa ligne woke. La raison n’est pas un retour au bon sens des dirigeants de la franchise, mais la constatation d’une catastrophe financière.
La valorisation boursière a chuté de 50 %. C’est réconfortant, le mouvement woke soutenu par le grand capital, qui pensait simplement y gagner par la conquête des ressentis discriminés, se heurte au bon sens populaire toujours majoritaire. Le baiser non consenti du Prince charmant dans Blanche Neige a fait hurler de rire et mis en avant le ridicule absolu d’une idéologie stupide. À travers ce dessin animé connu de plusieurs générations, Disney se serait rendu coupable, écrivent les censeurs de la nouvelle morale, de favoriser la culture du viol. Dans la scène finale, le Prince réveille Blanche Neige et lui redonne vie à l’aide d’un baiser non consenti puisqu’elle est endormie. On le sait depuis Le Nom de la rose, le rire est le pire ennemi de l’obscurantisme et des inquisitions, car il fracasse l’interdit.
La fin d’année rime souvent avec la sortie de nouveaux films de Walt Disney. À Noël on allait voir en famille le dernier Disney. Et c’est ainsi que des générations d’enfants, sans le savoir, sont devenues monarchistes en regardant Le Roi lion. L’année 2023 ne fera pas exception à cette habitude. À ceci près que le public n’est plus au rendez-vous. Pour preuve, les recettes des derniers films de Disney, The Marvels et Wish, sont nettement inférieures aux attentes. Le patron de Disney s’est donc excusé devant les investisseurs, ses maîtres : « Les créateurs ont perdu de vue ce que devait être leur objectif n° 1. Nous devons d’abord divertir. Il ne s’agit pas d’envoyer des messages. » Ah bon ! Même pour la petite sirène volontairement bronzée ? Il a compris que lui et ses scénaristes devaient faire moins de politique et raconter de plus belles histoires. Un mea culpa public qui risque de faire date. D’autant plus que c’est l’actuel PDG de Disney qui est à l’origine de cette orientation jugée wokiste par ses détracteurs, notamment dans le camp des Républicains et dans le monde entier où la magie Disney ne fonctionnait plus. Mais comme il n’y a que la money qui compte, la sagesse revient vite aux idéologues d’opportunité, serviteurs zélés du pognon plus que des idées quand ils sont frappés au porte-monnaie. La folie a régné sur Disney pendant des mois. Pour un dessin animé aussi classique que Dumbo, on prévient qu’il peut véhiculer des préjugés racistes à l’encontre des Afro-Américains. Dans Les Aristochats, on précise aux spectateurs que les chats siamois peuvent aussi engendrer des préjugés à l’égard de la communauté asiatique. Exit aussi les sept nains – décidément Blanche Neige ne passe pas – qui, pour ne pas stigmatiser les personnes de petite taille, seront remplacés par des créatures magiques. À force d’épouser les désirs présumés des différentes minorités, Disney a oublié qu’il devait aussi plaire à un plus large public traditionnel. Ce mea culpa suffira-t-il à sauver le poste de Bob Iger ? Pas si on en croit Elon Musk. Il a très mal pris le retrait de la publicité de Disney de son Twitter devenu X : « Ne faites pas de publicité », a-t-il déclaré avant de cibler spécifiquement le PDG de Disney. « Si quelqu’un essaie de me faire chanter avec de la publicité ? Me faire chanter avec de l’argent ? Va te faire foutre. Va te faire foutre, c’est clair ? Hé, Bob, si tu es dans le public. C’est ce que je ressens, ne faites pas de publicité. » Il a ensuite déclaré sur X qu’Iger devrait être « licencié immédiatement » et que « Walt Disney se retourne dans sa tombe à cause de ce que Bob a fait à son entreprise ». Cela, on peut facilement le croire.
Disney se voit contraint de retourner aux fondamentaux. La Reine des neiges 3 est en préparation, et il pourrait bien y avoir une Reine des neiges 4. C’est Bob Iger lui-même qui a lâché cette petite phrase au détour d’une interview à « Good Morning America ». « Je n’ai pas grand-chose à dire sur ces films pour l’instant, mais Jennifer Lee, qui a créé La Reine des neiges et La Reine des neiges 2 travaille dur avec son équipe de Disney Animation non pas sur une, mais sur deux histoires », a ajouté Bob Iger, depuis le parc Disney de Hong Kong.
Espérons que la neige restera blanche comme la reine des neiges alors que Blanche Neige, elle, persécutée par les wokes, risque fort de ne plus l’être dans une version qui, espérons-le, fera encore un flop. Cela ramènera Disney à sa vocation, enchanter, à partir souvent de légendes européennes revisitées, le monde.
Pierre Boisguilbert
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