Accueil | Société | Deux visions du peuple. Deux visions de la politique

Deux visions du peuple. Deux visions de la politique

Deux visions du peuple. Deux visions de la politique

par | 25 octobre 2013 | Société

Deux visions du peuple. Deux visions de la politique

« Les premiers veulent aujourd’hui fabriquer, transformer le peuple pour l’adapter aux sacro-saintes Tables de la loi de droits de l’homme indistinct et universel ».

À l’arrière plan des questions de nationalité, d’identité et d’immigration il existe un clivage de fond. Ce clivage oppose deux visions, souvent non explicitées, du peuple.

Il y a ceux qui pensent que le peuple est le produit des institutions politiques et des volontés historiques et qu’il est, par conséquent, dérivé, secondaire et contingent. De ce point de vue, le peuple est potentiellement toujours à fabriquer, à adapter aux volontés politiques ou idéologico-religieuses de ceux qui détiennent la force, ou la légitimité morale, de le façonner.

Et il y a ceux pour qui les peuples préexistent aux institutions politiques (l’État, etc.), ceux pour qui ces institutions ne sont que des outils (« à la main ») dont la seule légitimité provient de leurs capacités à permettre au peuple (un peuple dont la forme peut, certes, évoluer) de faire face à son histoire, d’assurer sa survie et son épanouissement. De ce point de vue, le peuple n’est pas un produit de l’histoire mais est avant tout un producteur de l’histoire.

Dans un contexte de fonctionnement démocratique, celle-ci vise pour les premiers à assurer la participation du peuple à son destin dans la limite du fait qu’il ne s’attaque pas aux institutions et ne remet pas en question leur idéologie. Pour les seconds, la démocratie est, certes, une question de participation, mais aussi et surtout un procédé toujours renouvelé de transfert de légitimité du peuple vers ses institutions.

Les premiers veulent aujourd’hui fabriquer, transformer le peuple pour l’adapter aux sacro-saintes Tables de la loi de droits de l’homme indistinct et universel. Les seconds regardent maintenant nos institutions avec méfiance et se résigneront, comme ce fut souvent le cas dans notre histoire, à les combattre et les retourner afin de leur restituer leur seul rôle légitime : servir et protéger.

 Laurent Ozon
22/10/2013

Cet article vous a plu ?

Je fais un don

Je fais un donSoutenez Polémia, faites un don ! Chaque don vous ouvre le droit à une déduction fiscale de 66% du montant de votre don, profitez-en ! Pour les dons par chèque ou par virement, cliquez ici.

Voir aussi

Le silence du 11 novembre

Le silence du 11 novembre

« Face au Grand Remplacement de population que nous subissons aujourd’hui, nous avons, cette fois, le choix de ne pas nous laisser faire. » Le 11 novembre, nous célébrerons la fin d’une guerre qui fit vingt et un millions de morts en Europe. Vingt et un millions de...