Par Michel Geoffroy, auteur de Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ L’essai que Philippe Milliau, président de TV Libertés et Martial Bild, son directeur général, viennent de publier : Défaire le parti des médias[1] , n’est pas, comme on pourrait s’y attendre, une sorte de publicité rédactionnelle pour cette nouvelle télévision qui depuis 2014, fournit une information libre, à rebours des médias du Système et qui rencontre un succès croissant. En effet il présente avant tout une analyse détaillée et argumentée du rôle des médias dans la post-démocratie occidentale. De ce « quatrième pouvoir » qui, en symbiose avec le pouvoir judiciaire, est en train de marginaliser les deux premiers : le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Et de bouleverser notre système institutionnel en imposant une idéologie et un agenda que réprouve pourtant la majorité de la population occidentale. Mais que promeut l’oligarchie mondialiste.
Le parti des médias, premier des pouvoirs
Les médias exercent donc un rôle politique croissant avec le gouvernement -et non plus la simple autorité – des juges et c’est pourquoi ils sont bien devenus un parti.
Un partis-pris même et les auteurs rappellent que Paul Thibaud affirme à juste titre que « le mot journalisme est désormais autant une idéologie qu’un métier »[2]. Mais un rôle politique sans aucune légitimité démocratique, tout comme les juges d’ailleurs.
Pour cette raison Philippe Millau et Martial Bild estiment indispensable de circonscrire le quatrième pouvoir -de défaire le parti des médias justement- qui est en passe de devenir le premier, puisqu’il s’exerce sur les esprits. Un pouvoir devenu mondialisé en outre grâce aux technologies numériques et qui entre pour cette raison en résonance avec la société de marché transnationale et les oligarchies occidentales qui la dirigent. Pour produire un spectacle ahurissant, destiné à soumettre la population.
Le coup d’État permanent
A partir d’exemple précis concernant notamment la façon dont ont été traités le mouvement des Gilets jaunes, la candidature Fillon, celle de Donald Trump aux Etats-Unis, l’affaire Obono ou encore le rôle de Médiapart, les auteurs montrent comment les médias et les juges, agissent main dans la main, pour imposer un véritable « coup d’État permanent » -pour reprendre le titre de l’essai de François Mitterrand paru en 1964- contre la démocratie.
Parce que les médias imposent une doxa que les juges traduisent ensuite en normes juridiques et en sanctions.
Pour cette raison Philippe Milliau et Martial Bild contestent l’affirmation selon laquelle les médias seraient un « pilier de la démocratie », indispensable à son fonctionnement. Non seulement la démocratie, inventée en Grèce se passe très bien du quatrième pouvoir, mais en outre les révolutions progressistes qui se sont succédées depuis le 18e siècle se sont empressées d’établir la censure et la chasse aux opposants politiques. De nos jours les sondages montrent que le quatrième pouvoir est avant tout composé de journalistes adoptant majoritairement des positions de gauche et d’extrême-gauche, en profond décalage avec la majorité de la population française. Ce quatrième pouvoir ne représente donc nullement le peuple.
Une caste militante
Philippe Millau et Martial Bild citent Marcel Gauchet pour qui la profession de journaliste « a servi de bassin de recyclage au militantisme gauchiste en perdition [3]», ce qui explique son déphasage croissant avec le reste de la population, qui s’oriente de plus en plus vers des positions plus traditionnelles ou conservatrices.
Des journalistes militants donc, qui ne sont pas les derniers à réclamer l’ostracisme contre leurs confrères de droite assumée. Comme l’écrivait ironiquement Guy Debord, « je ne suis pas un journaliste de gauche : je n’ai jamais dénoncé personne » !
Les auteurs rappellent sur ce plan que les journalistes de TV Libertés, malgré leur audience et leur professionnalisme, ne bénéficient pas de la « carte de presse », néanmoins attribuée « paritairement » à 35000 journalistes et par exemple… à Taha Bouhafs militant franco-algérien et éphémère candidat de la France Insoumise !
Une caste privilégiée
Philippe Milliau et Martial Bild montrent aussi comment la classe médiatique fonctionne en circuit fermé et constitue « l’armée de réserve » de l’oligarchie mondialiste.
Majoritairement issus de coûteuses écoles de journalisme et des catégories socio-professionnelles les plus élevées, les journalistes constituent une classe à part, coupée du reste de la population, y compris au plan de la rémunération.
Une classe largement subventionnée par le contribuable en outre, même si leurs journaux sont la propriété de milliardaires ! Défaire le parti des médias rappelle sur ce plan que le montant cumulé des aides à la presse mainstream avoisine les deux milliards « que les contribuables doivent fournir à une presse qui poursuit un projet politique frontalement contraire aux opinions des deux tiers d’entre eux »[4]. Sans parler de la redevance audiovisuelle, qui permet de financer ceux qui font la chasse aux hommes blancs de plus de cinquante ans et qui insultent les Français à longueur d’antenne[5].
Les pires ennemis se la liberté de la presse
De nos jours, écrivent les auteurs, « les pires ennemis de la liberté de la presse sont aujourd’hui les journalistes »[6] . Car ils imposent une lecture univoque et idéologisée des faits, censurent tout ce qui va à l’encontre de leur doxa progressiste et diabolisent tous ceux, y compris leurs confrères, qui osent ne pas partager leurs biais. Pour ouvrir la voie au matraquage continu de la propagande du Système.
D’autant que pour l’essentiel le journalisme d’investigation a quasiment disparu, les journalistes se bornant à broder sur ce que fournissent les agences de presse mondiales : Associated Press, Reuters et Agence France Presse. Le tout en se copiant mutuellement dans le registre de l’exagération et du sensationnalisme morbide, dans la course continue au scoop et pour vendre « du temps de cerveau disponible » aux annonceurs publicitaires[7].
Chaque semaine dans son émission I-Média[8], TV Libertés met en lumière les ruses utilisées par les médias de grand chemin, pour désinformer : et justement chaque semaine il y a matière à faire une émission de 45 minutes ! C’est dire combien est fécond le ventre de la désinformation médiatique….
Censure : toujours plus !
Le parti des médias est attaché à la préservation de son monopole, tout comme l’oligarchie politique qui s’appuie sur lui.
Défaire le Parti des Médias analyse donc dans le détail tout ce qui est fait pour réduire l’espace de liberté procuré par Internet et les réseaux sociaux, qui ne cessent de concurrencer les médias mainstream.
En rappelant qu’en 2021 39% des Français déclaraient déjà s’informer sur les réseaux sociaux, Philippe Milliau et Martial Bild montrent comment la censure de ces nouveaux médias ne cesse de s’alourdir et de se privatiser, puisque les GAFAM ferment à tout va les comptes qui déplaisent à l’idéologie du Système mondialiste en collusion avec les politiciens.
Au prétexte bien sûr de lutter contre la « haine » ou de respecter de prétendues « règles de la communauté ». Ou avec le « fact checking », « fraude utilisée pour couvrir la censure des opinions qui diffèrent de celles de la puissante oligarchie de la Silicon Valley »[9].
La liberté du troisième type
Au terme de ce réquisitoire argumenté, ponctué de propositions pour rétablir une véritable pluralité de l’information, Philippe Milliau et Martial Bild présentent en contrepoint ce qui explique le succès de TV Libertés cette « télévision du troisième type [10]» : indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, indépendance vis-à-vis du pouvoir financier et publicitaire, financement grâce aux donateurs, respect des principes de la Charte de Munich du journalisme de 1971, respect des invités, école libre du journalisme, promotion de l’identité et des valeurs de notre civilisation.
On voit à cette simple énumération tout ce qui sépare TV Libertés, des dinosaures médiatiques du Système, mastodontes englués dans la loi de l’argent, le laxisme professionnel et le politiquement correct.
Défaire le parti des médias est donc un vigoureux plaidoyer pour une information alternative : des méthodes alternatives comme des idées alternatives.
Comme le déclare Philippe Milliau, « oui un monde alternatif est possible et il lui faut une presse dédiée pour participer à l’éveil des consciences [11]» .
Ce n’est pas le mot de la fin. C’est le début d’une aventure victorieuse.
Michel Geoffroy
24/10/2022
[1] Martial Bild et Philippe Millau « Défaire le Parti des Médias », coédition Bouledogue médias et Dualpha, 2022, 19€
[2] In Le Débat n°138
[3] Défaire le parti des Médias, op.cit. page 132
[4] Défaire le parti des Médias, op.cit. page 140
[5] Les auteurs rappellent les propos de « l’humoriste » Aymeric Lompret déclarant significativement « merci les fachos d’avoir payé pour qu’on dise que vous êtes des gros cons »
[6] Défaire le Parti des Médias, op.cit. page 115
[7] Comme disait Patrick Le Lay
[8] Animée par Jean-Yves Le Gallou et Jules Blaiseau
[9] Thomas Lifson in Défaire le Parti des Médias, op.cit. page 178
[10] Défaire le Parti des Médias, op.cit. page 189
[11] Défaire le Parti des Médias , op.cit. page 211
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