Par Michel Geoffroy, auteur de : Le Crépuscule des Lumières, Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ Dans son court et premier essai intitulé Sécession[1], Yann Vallerie, le dynamique rédacteur en chef de Breizh-info.com, nous invite à une réflexion sur le politique et la Cité, même si le titre ne comprend pas de point d’interrogation.
Pourquoi Sécession ? Parce que, selon l’auteur, l’évolution de notre pays rend la sécession de plus en plus probable, dans la mesure où la France regroupe des gens qui n’ont plus rien en commun. La sécession constitue donc l’inverse du « vivre ensemble » officiel, une réponse en quelque sorte à tous ceux qui veulent imposer de force en France une société multiculturelle et multiethnique, donc fatalement multiconflictuelle.
La république contre la nation
Comme le souligne Piero San Giorgio dans la préface de l’essai de Yann Vallerie, Sécession entend tirer les conséquences du fait que « l’État est désormais l’ennemi de sa propre population[2] » et « qu’il est trop tard pour sauver ce système ou le modifier de l’intérieur[3] ».
La sécession, rappelle Yann Vallerie, est l’action « par laquelle une partie de la population d’un État se sépare de l’ensemble de la collectivité en vue de former un État distinct ou de se réunir à un autre[4] ».
Pourquoi alors invoquer la sécession alors que notre république se prétend une et indivisible ?
Parce que précisément la république progressiste se dresse, une fois encore, contre l’identité et la liberté du peuple en nous imposant le « pire de ce que nous ont apporté les Anglo-Saxons d’un côté et les Soviétiques de l’autre[5] » : le progressisme, la société inclusive, la dictature des minorités mais aussi la bureaucratie, l’égalitarisme, la judiciarisation permanente, la société du contrôle total.
Le refus, un droit sacré
Résultat : « l’atmosphère dans ce pays est de plus en plus irrespirable[6] » parce que la république entend « tout déconstruire, tout effacer, tout mélanger pour finalement vous contraindre à la soumission ou à la disparition[7] ».
La sécession résulte donc de « notre droit sacré » de refuser de nous soumettre à cette utopie cauchemardesque.
D’autant que les Français n’ont pas de patrie de rechange, à la différence des mondialistes qui se croient partout chez eux. Cela signifie que les Français ne pourront pas échapper confortablement à leur destin.
Quatre illustrations
Comme l’écrit Yann Vallerie, son essai n’est pas une fin en soi : il ouvre des perspectives qu’il appartient à chacun de méditer, de compléter ou d’incarner.
Pour ce faire, Sécession aborde, à titre illustratif, quatre thématiques principales : la sécession territoriale, la sécession éducative, la sécession médiatique et la sécession politique.
La sécession territoriale d’abord, qui consiste à « fuir les métropoles et investir massivement la ruralité et les villes moyennes[8] » afin de retrouver la nature, d’occuper l’espace et de renouer avec la vie communautaire.
Car, pour Yann Vallerie, des communautés soudées et enracinées auront la capacité de résister aux oukases de l’État remplaciste, pour reprendre la célèbre expression de Renaud Camus.
Le refus de la rééducation par l’école
La sécession éducative ensuite, parce que l’Éducation nationale n’instruit plus mais cherche seulement à rééduquer les petits Français pour leur faire accepter leur déchéance. Et pour imposer le politiquement correct dans les esprits des futurs électeurs. Pour cette raison elle n’a de cesse de s’en prendre aux familles, notamment sous prétexte de lutter contre le « séparatisme » islamiste ou de protéger les « droits des enfants ».
La « sécession par l’instruction » consiste à rejeter ce modèle en fuyant une nouvelle fois les métropoles, en renforçant le contrôle parental sur l’école, en choisissant et en aidant l’enseignement libre ou l’école à la maison. Et aussi en rétablissant le rôle éducatif des parents.
Les pirates du Web
La sécession médiatique est aussi nécessaire car les médias mainstream sont devenus un instrument de formatage de l’opinion, au service de l’oligarchie progressiste et mondialiste.
Yann Vallerie relève qu’Internet offre de nouvelles possibilités d’échapper à ce formatage des consciences et qu’il est « impératif de proposer une alternative médiatique à la population pour lui ouvrir les yeux sur les problèmes que d’autres masquent[9] ».
C’est bien parce que le système a conscience que les pirates de l’Internet détruisent son monopole qu’il s’efforce de les censurer sous prétexte de lutter « contre la haine en ligne ».
Mais, pour Yann Vallerie, ce sera en pure perte car « ils ne pourront jamais empêcher la créativité naturelle des pirates du Web, qui ont toujours un coup d’avance sur les organisations et institutions officielles[10] ».
Créer de nouveaux rapports de force
La sécession politique, enfin.
Yann Vallerie affirme que nous devons nous repolitiser massivement, alors que le système politique national tourne à vide, tué par les fausses promesses à répétition et le clientélisme à outrance.
L’auteur nous invite à réinvestir la politique locale et donc à nous soucier de nos concitoyens. Car c’est à ce prix « que les idées que vous pourrez porter ensuite seront acceptées et adoptées par ceux qui vous entourent[11] ».
Et celui qui contrôle les institutions locales et la culture « a déjà fait un grand pas vers la libération progressive de son environnement le plus proche[12] ». Car il s’agit de créer de nouveaux rapports de force pour résister au déracinement qui vient d’en haut, comme l’ont montré en leur temps la révolte des Bonnets rouges contre l’écotaxe ou celle contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Des perspectives et des questionnements
L’essai de Yann Vallerie, bien que bref, ouvre de nombreuses perspectives. Mais suscite aussi des interrogations.
Est-il sûr par exemple que le système politique soit désormais irréformable, comme il le dit ? Réponse bien sûr en avril 2022 !
Peut-on croire que la république progressiste laissera se constituer en son sein des communautés autochtones en rupture ouverte avec son idéologie ? Peut-on donc imaginer un divorce cool, « sans armes, ni violence, ni haine », comme l’affirme Yann Vallerie ? Alors que l’histoire montre que les vraies sécessions ont rarement été paisibles.
La sécession est-elle la bonne réponse à la partition qui est en passe de se produire dans les banlieues de l’immigration ? Le recentrage sur le localisme ne constitue-t-il pas une autre forme de dépolitisation ?
Sécession, on le voit, est à lire car l’essai décapant de Yann Vallerie incite à se poser des questions.
Michel Geoffroy
17/02/2022
[1] Yann Vallerie, Sécession. Disponible auprès de Breizh Info, toutes les informations ici : https://www.breizh-info.com/2022/01/07/177464/secession-sortie-du-premier-livre-de-yann-vallerie-redacteur-en-chef-de-breizh-info-com/
[2] Yann Vallerie, Sécession, p. 13.
[3] Ibid., p. 15.
[4] Ibid., p. 17.
[5] Ibid., p. 19.
[6] Ibid., p. 20.
[7] Ibid., p. 21.
[8] Ibid., p. 31.
[9] Ibid., p. 66.
[10] Ibid., p. 71.
[11] Ibid., p. 78.
[12] Ibid., p. 80.
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