« L’évocation de la mémoire de Mandela donne à l’oligarchie une nouvelle occasion de nous culpabiliser, et nous seuls ».
Le monde occidental cède une nouvelle fois à la mandelamania, où Mandela est célébré comme un héros de la « liberté ». On le voit encore plus grand mort que vivant, partout : à la radio, à la télévision ou en première page de nos journaux. On fait même des minutes de silence pour saluer sa mémoire… en France. Mais le mot liberté, comme beaucoup d’autres, ne veut plus rien dire de nos jours. Que signifie donc vraiment pour nous, Européens, la victoire de Mandela ?Tout simplement la fin de la présence européenne en Afrique, qu’elle soit au nord ou au sud du Sahara. Cela ne constitue pas, hélas, une victoire de la « liberté », mais une catastrophe pour l’Europe.
La fin de l’Afrique
Mandela symbolise non pas tant la fin de l’Apartheid que la fin de l’Afrique régulée et valorisée par les Européens, comme R. Mugabe symbolise celle de la Rhodésie européenne. La fin d’une Afrique où l’on taillait les arbres et tondait les pelouses, où l’on faisait pousser de la vigne, où l’eau et l’électricité ne manquaient pas, où l’on ramassait les détritus, où l’on soignait les malades, où l’on réussissait la première greffe cardiaque, où l’on construisait des routes et des écoles, où il y avait des États. Mais on ne nous parle aujourd’hui que de l’Apartheid et des chiens policiers des Blancs pour nous le faire oublier.
L’Afrique aux Africains
On veut nous faire oublier que depuis Carthage des Européens se sont sacrifiés pour empêcher l’Afrique, cet énorme continent à leurs portes, de déborder. Ils ont lutté contre la piraterie mauresque, contre les guerres tribales incessantes, et ils ont essayé d’apporter l’ordre et le développement au sein d’un chaos d’ethnies. Mais ils ont été chassés progressivement.
Mais on les a finalement forcés à abandonner la lutte. Aujourd’hui, de Tripoli au Cap, l’Afrique se retrouve elle-même. Saluons la victoire de Mandela et de ses émules ! Partout elle offre désormais un même spectacle, même s’il y a encore quelques variantes locales : instabilité politique, insécurité, génocides, violences ethniques ou religieuses, coups d’État incessants, inégalités criantes, urbanisation anarchique, pillage des ressources, infrastructures dégradées, endémies, natalité non maîtrisée, enfants sous-alimentés, etc.
La faute aux seuls Européens
Les idéologues expliquent évidemment tout cela encore par notre faute – nous autres Européens. Pour eux la morale de ce drame se résume à une simple formule, éternellement répétée : nous sommes coupables d’y être allés ; nous sommes coupables d’en être partis. Et si dans la « nation arc-en-ciel » on tire encore à balles sur les mineurs grévistes, c’est bien sûr la faute à… l’Apartheid qui a laissé des traces sinistres. Pas, bien sûr, au prophète Mandela ni à ses saints disciples de l’ANC. L’évocation de la mémoire de Mandela donne à l’oligarchie une nouvelle occasion de nous culpabiliser, et nous seuls.
Le débordement de l’Afrique
« Si vous ne faites pas l’Algérie française vous aurez la France algérienne », disait un jeune député dans les années 1950, qui s’appelait Jean-Marie Le Pen. Mais son avertissement prophétique se situait, hélas, très en dessous de la vérité. C’est parce que l’Afrique n’est plus européenne que l’Europe devient chaque jour plus africaine. Tel Chronos dévorant ses enfants, l’Afrique ne réussit à exporter qu’une seule ressource inépuisable : sa propre population, qu’elle n’arrive ni à instruire, ni à faire travailler, ni à soigner, ni à nourrir.
Manifestement la « liberté » si chère à notre oligarchie mandelaphile ne suffit pas. Nos enfants n’ont pas fini de payer les conséquences de ce naufrage. En France on ne fête pas Azincourt, ni Waterloo ni Sedan. Mais on force nos contemporains lobotomisés, enchaînés à leurs portables et à leurs tablettes, à célébrer à travers Mandela le désastre africain, c’est-à-dire la destruction programmée de l’Europe. Triste spectacle.
Michel Geoffroy
13/12/2013
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