Par Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia ♦ Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a affirmé vouloir « mettre fin à une hypocrisie » en accordant des titres de séjours à des travailleurs clandestins se trouvant dans des secteurs « tendus » qui peinent à recruter. Jean-Yves Le Gallou a réagi à cette annonce lunaire.
Polémia
Tout le discours gouvernemental sur les clandestins vise à préparer l’opinion à une régularisation massive. La notion de « métiers en tension » est en elle-même plus que douteuse : elle vise simplement des métiers où les conditions de salaires et de travail sont dégradées par la concurrence déloyale du travail clandestin ! Ce sont également des secteurs dans lesquels ces conditions salariales et de travail sont inintéressantes pour les bénéficiaires de l’État social.
Darmanin a donc décidé de « travailler » l’opinion pour la préparer à une régularisation massive des clandestins. Pour rappel, l’excellent travail d’André Posokhow permet d’estimer le nombre de ces clandestins en France à plus d’un million !
Or, par le passé, toutes les régularisations ont débouché sur de nouvelles migrations :
- régulière via, notamment, le regroupement familial ;
- clandestine, pour renflouer le réservoir des précaires.
Toute loi nouvelle est présentée comme « équilibrée » selon la recette du pâté d’alouette :
- une alouette de durcissement (ici la prétendue fermeté future sur l’exécution des obligations de quitter le territoire français) ;
- un cheval de laxisme (la fameuse régularisation des « métiers sous tensions »).
Historiquement, chaque régularisation massive a été suivie d’une amplification :
- 1981 : 50 000 titres de séjour par an avant, 100 000 après ;
- 1998 : 150 000 titres de séjour avant, 200 000 après (tendance par décennie).
Après deux mois de cinéma sécuritaire où il a montré son impuissance le (mauvais) comédien Darmanin tombe le masque et affiche l’objectif de Macron : créer de nouvelles filières d’immigration légale.
Jean-Yves Le Gallou
03/11/2022
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