Cycle : le patriotisme pour sauver la France
Conférence n°9 – Ivan Blot
LE RENOUVEAU PATRIOTIQUE
LE MODELE RUSSE
AGIR POUR LA DÉMOCRATIE DIRECTE
ET INSTITUT NÉO-SOCRATIQUE
35 avenue Marceau, 75116 PARIS
Courriel : atheneion@free.fr
siteweb :www.democratiedirecte.fr
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Le MARDI 16 MAI à 19h
A l’association « Dialogue Franco-Russe »
120, Champs-Elysées 75008 PARIS
Chers amis,
Lors de l’effondrement de l’Union soviétique, il y eu une période de troubles où le patriotisme s’est en partie effacé devant la fascination du monde occidental. Vers 1997, je rencontrais l’idéologue du parti communiste de Russie qui me disait : l’URSS a échoué et il faut tout rebâtir en prenant ce qui est bien chez vous seulement, comme le progrès technologique ou l’économie de marché ou la libre information. J’ai alors dis : qu’est ce qui est mal ? Réponse : votre criminalité, votre matérialisme, votre individualisme narcissique, votre situation démographique, votre absence de patriotisme ! Nous devons trouver une troisième voie entre l’URSS et l’Occident et on ne la trouvera que dans l’étude de notre histoire culturelle, dont la colonne vertébrale est l’orthodoxie !
Cette opinion de M. Podberiozkin, était partagée par les autres partis politiques. La Russie n’a pas vraiment connu l’effondrement des valeurs traditionnelles du monde occidental des années 1970. Le monde russe place toujours Dieu au-dessus de l’égo, l’honneur militaire au-dessus de l’argent, le personnage héroïque devant l’utilitariste massifié, le territoire sacré au-dessus du marché mondial.
Les « oligarques » de la finance qui ont régné sous Eltsine dans une Russie ruinée ont donné l’exemple de ce qu’il ne fallait pas faire. Avec Vladimir Poutine après 2000, le pays s’est redressé.
L’éducation militaire et patriotique a été rétablie en 2013 dans les écoles. On a repris les rites comme le salut au drapeau, on a enseigné un civisme fondé sur la fraternité, on a mis l’accent sur la langue russe et sur l’histoire de la Russie et on a même créé des écoles privées de cosaques et de cadets.
La Russie d’aujourd’hui ressemble plus au Japon qu’à l’Occident car comme me disait un ambassadeur japonais : chez nous, tout le monde est patriote ! Ce patriotisme est conservateur et nullement révolutionnaire. Mais le Japon a un point faible : une minorité seulement accepterait de mourir pour la patrie.
Les forces adverses
Toute chose selon le philosophe Heraclite vit de la lutte des contraires comme le jour et la nuit, ou la guerre et la paix. Quelles sont donc les forces adverses du patriotisme en Russie ? L’individualisme exacerbé qui, à l’image de l’Occident, touche certaines catégories sociales. Les pressions étrangères pour que la Russie ne défende plus ses intérêts et pour miner à l’intérieur les valeurs de cohésion au nom d’autres valeurs paravents comme les droits de l’homme interprétés dans un sens anti national.
L’égalitarisme aussi est une force de dissolution : égalitarisme interne mais aussi externe : considérer que les valeurs russes ne doivent avoir aucune priorité dans la société par rapport à des cultures étrangères. Enfin, la prédominance de l’immédiat et l’oubli de l’histoire.
L’orthodoxie apporte sa pierre au patriotisme et les religions traditionnelles du territoire russe également. Elle nourrit un humanisme chrétien qui s’oppose à une vision de l’homme mû par ses instincts chaotiques et par le calcul égoïste étroitement rationnel. Le cœur est atrophié en Occident. Le patriotisme a ce point commun avec la foi qu’il n’est pas purement intellectuel et désincarné. Il repose sur l’amour, amour de Dieu, amour de la patrie. On n’est pas dans l’intellectualisme abstrait.
Le patriotisme russe est le socle
Voici la situation du patriotisme par pays : sondage Gallup 2014 publié sur le site : « les Crises ».
Qui est prêt à se battre pour son pays ? Le record est détenu par le Maroc (94%) et le Pakistan (89%). L’Inde est à 75% et la Chine à 71%. Israël est à 66% ; La Russie est à 59% de oui (les « non » à 20%) ; les USA sont à 44% (non 31%). Les pays européens le Canada et l’Australie ont plus de non que de oui. En France, 29% disent oui et 44% non ! L’Angleterre ne vaut guère mieux. Les pires sont l’Italie (20 contre 68) l’Allemagne (18 contre 44) et les Pays Bas (15% contre 64). Même la Suisse est à 39% de oui contre 47% de non ! En général, les pays ex-de l’est sont plus patriotes. Ils n’ont pas subis de plein fouet la révolution culturelle des années soixante.
Shakespeare a écrit : (cymbeline) « la paix et l’abondance engendrent les lâches ; la nécessité est la mère de l’audace »
Il y a encore en France beaucoup de progrès à faire. Les Russes sont mieux lotis.
Á Bientôt
Ivan Blot
3/05/2017
Correspondance Polémia – 12/05/2017
Images : Compagnie de femmes militaires russes et renouveau religieux
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