La récente brouille entre Berlin et Zagreb et l’absence remarquée de Mme Merkel lors des festivités marquant l’entrée (1er juillet 2013) de la Croatie dans l’Union Européenne ont remis sur le devant de la scène la question, non résolue, des crimes de l’UDBa (1), l’ancienne police politique yougoslave.
Le différend qui oppose les deux capitales porte, en effet, sur l’extradition – que Zagreb refuse au point de faire voter une loi spéciale – de Josip Perković, 68 ans, l’un des anciens chefs de ladite police. Cet individu, qui coule des jours paisibles dans son pays d’origine, aurait été le commanditaire et l’organisateur (entre autres crimes) de l’assassinat de l’émigré politique Stjepan Đureković, sauvagement exécuté (28 juillet 1983) dans la banlieue de Munich par une équipe de tueurs yougoslaves.
Cauchemar durant 45 ans des patriotes croates, la sinistre UDBa s’est admirablement bien sortie de la guerre de libération et du changement de régime. Opportunément ralliée à Franjo Tudjman, elle n’a fait l’objet d’aucune mesure de lustration et la plupart de ses cadres ont tranquillement investi les rouages du nouvel État croate. Gouvernement, parlement, media, grandes entreprises, administrations, diplomatie : rares sont les secteurs où les anciens « suradnici » n’occupent pas des postes clefs (2), ce qui explique les réticences de l’actuel pouvoir (aux mains d’ailleurs de communistes non repentis) à livrer aux Allemands leur vieux complice Perković.
Rustique et efficace
Née en 1946 et partie intégrante du Ministère de l’Intérieur, l’UDBa fut conçue comme un service de contre-espionnage et de police politique, cette dernière activité étant de loin la plus importante (3). Comprenant quatre grandes sections (ennemi intérieur, émigration hostile, services étrangers et technique), le service comptait des centaines d’officiers traitants, d’analystes et d’agents (suradnici), ainsi que des milliers d’indicateurs (informatori). Disposant d’un maillage extrêmement dense, il disposait de stations régionales, implantées dans la plupart des villes et grosses bourgades de chaque république, le tout coiffé par une direction nationale (à Zagreb pour la Croatie) et une direction fédérale (à Belgrade). À la différence de ce qui avait cours dans nombre d’autres pays communistes, les stations locales de l’UDBa jouissaient d’une très large autonomie : chacune d’entre elles supervisait les collaborateurs et mouchards de sa circonscription mais gérait aussi, via sa 2e section, son propre contingent d’agents de pénétration implantés à l’étranger. Rustiques, les recrues de cette 2e section étaient en général remarquablement adaptées au milieu ciblé : destinées à s’infiltrer parmi des émigrés qui étaient essentiellement des ouvriers ou des paysans, elles présentaient le plus souvent un profil comparable. Globalement et sauf exception (4), le niveau culturel des agents était donc relativement modeste (5), ce qui ne veut absolument pas dire qu’au plan opérationnel, ils ne fussent pas retors et maléfiques comme en témoigne d’ailleurs leur funeste bilan (6). Le service chargé de l’ « ennemi intérieur » bénéficiait quant à lui d’un effectif intellectuellement plus évolué car la paranoïa du pouvoir l’amenait à recruter des agents et informateurs au sein des ministères comme au sein du clergé, de la Ligue des Communistes, de la presse et de la radiotélévision, ou encore de la magistrature, du barreau, de l’enseignement et des grandes entreprises de l’État. Au total et compte tenu de l’étendue de ses réseaux, intérieurs et extérieurs, l’UDBa était devenue le pilier central de la Fédération Yougoslave et du régime communiste. Redoutée pour son omniprésence et son omniscience, cette police secrète l’était également pour ses manières de faire particulièrement barbares…
Des méthodes de gangsters
Si l’on peut admettre que la récolte de renseignements politiques, militaires ou économiques visant à protéger son pays ou à lui procurer quelques avantages est une activité honorable (7), la besogne consistant à espionner ses propres concitoyens (8), à les brutaliser, les terroriser et les assassiner relève quant à elle de la crapulerie pure et simple. Or telle fut bien, durant 45 ans, la tâche essentielle de l’UDBa.
Détentions arbitraires, passages à tabac et sévices divers (9) figuraient au menu quotidien de l’UDBa, avec l’assentiment tacite des autorités judiciaires qui fermaient également les yeux sur les écoutes illégales ou la violation systématique des correspondances. D’autre part, ne pouvant, malgré ses efforts, être présent partout et tout le temps, le service encourageait la délation, au point de mettre à la disposition des dénonciateurs anonymes un numéro de téléphone gratuit…
Chargée de contrer les initiatives de l’ « émigration hostile », la 2e section était encore plus violente, n’hésitant pas le cas échéant à recourir à des opérations dites « offensives » ou « spéciales », c’est à dire à des meurtres. Habile à instrumentaliser des délinquants de droit commun (en les menaçant, en les achetant ou en leur promettant l’impunité), à forger de faux documents (10), à exercer les chantages les plus ignobles, à entraîner des naïfs dans des complots suicidaires, ou à compromettre l’opposition en lui faisant porter la responsabilité de délits qu’elle n’avait pas commis (false flags), cette 2e section – celle de Josip Perković – s’apparentait tout bonnement à une association de malfaiteurs. D’une efficacité redoutable, elle avait en tout cas réussi à susciter dans la diaspora une espionite aiguë, véritable psychose qui empêchait les actions collectives d’envergure en « pourrissant » les relations communautaires (11) ; bien souvent, elle parvenait aussi à discréditer les émigrés politiques en les faisant passer pour des terroristes (12), ce qui suscitait la méfiance et l’animadversion de leurs pays d’accueil.
Signalons, en marge de ces pratiques, que le régime avait édicté un règlement des services de sécurité (13) dont l’article 16 enjoignait à ces derniers de « respecter le libre arbitre, l’humanisme, la liberté et les droits des citoyens » : en matière de cynisme et d’hypocrisie, on ne pouvait guère faire mieux.
Une cruauté hors normes
En parcourant la longue liste des crimes de l’UDBa et notamment des assassinats perpétrés à l’étranger par sa 2e section, on ne peut manquer de remarquer la sauvagerie avec laquelle agissaient les tueurs (14). Très souvent trahis par de faux amis ayant réussi à gagner leur confiance, les victimes étaient généralement abattues au pistolet ou pulvérisées par une bombe, à moins qu’elles ne fussent égorgées ou tuées à la hache (15). Ce qui sort de l’ordinaire, c’est qu’à plusieurs reprises, les proches et même les enfants des hommes visés furent eux aussi massacrés. Lorsqu’en août 1972, Stipe Ševo fut abattu (dans le dos, bien sûr) par son « ami » Vinko Sindičić (16), ce dernier s’en prit également à l’épouse du militant croate ainsi qu’à sa petite fille, Rosemarie, âgée de 9 ans. À Chicago, même scénario : en juin 1977, un tueur de l’UDBa exécuta l’émigré serbe Dragiša Kašiković en lui administrant 64 coups de couteau, puis il assassina la jeune belle-fille du journaliste (9 ans) qu’il poignarda à 58 reprises.
Cette férocité tenait probablement au fait que l’UDBa faisait souvent appel pour ces « opérations offensives » à des truands et des psychopathes recrutés pour l’occasion dans les bas-fonds. L’avantage était double : le bourreau était totalement dénué de scrupules et en cas d’arrestation, il serait impossible de prouver ses liens avec la Sûreté yougoslave (17). Leur forfait accompli, beaucoup de ces assassins regagnaient la Yougoslavie où on les récompensait par de l’argent, une amnistie et l’attribution d’un bar ou d’un hôtel sur la côte. Certains y sont sans doute encore… Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ou de sentimentalisme excessif que d’affirmer que de tels actes sont indignes d’un service de renseignements de pays civilisé et qu’ils déshonorent définitivement les « officiers » qui les ont commandités ou cautionnés.
Grosses ficelles et connivences
Très soucieuse de masquer ses traces lors de l’élimination d’émigrés, l’UDBa prenait toujours le soin préalable de fabriquer un contexte lui permettant d’accréditer plus tard la thèse d’un règlement de comptes interne. Bien informée par ses mouchards et ses agents de tous les incidents et des moindres fâcheries pouvant survenir dans les rangs de ses ennemis et capable au besoin de susciter à dessein des querelles (18), le service profitait alors de ce climat pour frapper. Le forfait accompli, l’enquête locale démontrait vite qu’il y avait bien eu des problèmes en amont, ce qui brouillait les pistes et donnait consistance à l’hypothèse du règlement de comptes. Il va de soi que ce stratagème, du fait même de sa répétition, ne pouvait pas tromper longtemps les spécialistes et qu’il fallait une grande dose de bonne volonté pour s’y laisser prendre. Dans la plupart des pays occidentaux, cette bonne volonté ne faisait, hélas, pas défaut car la Yougoslavie « non alignée » y bénéficiait, pour des raisons géopolitiques, d’une énorme mansuétude… (19)
Cette bonne volonté allait même parfois jusqu’à la connivence, les services de sécurité des pays d’accueil des émigrés faisant montre d’une étrange myopie face aux manigances de l’UDBa ou d’une maladresse inhabituelle lorsqu’il s’agissait d’en neutraliser les agents. Dans l’affaire Đureković, il est tout de même étonnant qu’il n’ait pas fallu moins de 30 ans à la police allemande pour se pencher sur le cas de Josip Perković… Et quant à la France, n’est-il pas surprenant que pas un homicide ou un kidnapping d’émigré croate n’y ait jamais été résolu en 45 ans ? (20). Comme le déclarait il y a peu un expert américain du renseignement : « Tito était utile à l’Occident et les crimes de l’UDBa furent donc largement ignorés (…) Au cours de la Guerre Froide, l’UDBa a assassiné bien plus de gens à l’Ouest que ne l’a fait le bloc soviétique mais on n’y a jamais accordé beaucoup d’attention. Ni à l’époque, ni par la suite » (21).
Une impunité malsaine
Aujourd’hui, les fantômes malodorants de l’UDBa et des autres sentines yougoslaves hantent la Croatie. Vingt ans après l’indépendance, les sicaires de l’ancien régime n’ont toujours pas rendu de comptes ni expié leurs crimes et les plus habiles d’entre eux ont même réussi à conserver des places de premier plan quand ils n’y ont pas placé leurs rejetons. Jouissant souvent d’une situation matérielle aisée, les assassins ne sont pas inquiétés et c’est en toute quiétude qu’ils profitent de leurs biens mal acquis (22). Certes, la réconciliation est nécessaire mais ce serait une grosse erreur de croire que l’amnésie et l’impunité y contribuent. « Crime doesn’t pay » a-t-on coutume de dire dans les pays anglo-saxons. Eh bien, la Croatie, avec ses Perković, ses Staničić et leurs semblables, est tout simplement en train de prouver le contraire !
Christophe Dolbeau
Juillet 2013
Notes
(1) Uprava državne bezbednosti ou Direction de la sécurité de l’État. Après 1966, le service sera rebaptisé SDB (Služba državne bezbednosti) puis SDS (Služba državne sigurnosti) ou Service de la Sécurité de l’État.
(2) Dans un article récent (10 juin 2013), le Daily Mail s’étonne de la nomination du Croate Neven Mimica au poste de commissaire européen et l’accuse très clairement d’avoir appartenu aux services secrets yougoslaves. (Avec un salaire de 20 000 euros mensuels, M. Mimica est le fonctionnaire le mieux payé de toute l’histoire croate).
(3) La Yougoslavie possédait d’autres services de renseignements : la Direction de la Recherche et de la Documentation (Uprava za istraživanje i dokumentacije puis Služba za istraživanje i dokumentacije – UID ou SID) qui dépendait du Ministère des Affaires Étrangères et collaborait étroitement avec l’UDBa ; le Service Militaire d’Informations (Vojnoobaveštajna Služba – VOS) et le Service Militaire de Contre-Espionnage (Kontraobaveštajna Služba – KOS). À propos du SID, voir Berislav Jelinić, « In Addition to KOS and UDBA, SID also Spied in Croatia », Nacional, N° 538 (2006-03-06)
(4) Comme ce Mitja Mersol, journaliste slovène infiltré à la BBC – voir Jack Grimston, « Tito’s Spy Ring at heart of the BBC Unmasked », Sunday Times du 25 mars 2012 – ou le très néfaste Miroslav Varoš – voir Ivo Rojnica, « Žrtve udbine infiltracije », Hrvatska Revija, N° 1 [157], mars 1990, pp. 230-232.
(5) En témoigne l’incident suivant : sollicitée entre 1969 et 1971 de détacher un officier de liaison auprès des services secrets australiens (ASIO), l’UDBa fit savoir en octobre 1972 qu’elle était « incapable de trouver dans ses rangs un officier qualifié et parlant suffisamment l’anglais » – voir courrier de l’ASIO cité et reproduit par Sasha Uzunov.
(6) En ce qui concerne la seule émigration croate, il semble que l’on puisse imputer à l’UDBa : 68 ou 69 homicides, 5 enlèvements suivis d’exécution, 23 tentatives de meurtre, 4 enlèvements auxquels les victimes ont survécu et 2 enlèvements manqués.
(7) D’où le fameux aphorisme du colonel Walter Nicolai et de l’amiral Canaris : « Nachrichtendienst ist Herrendienst »…
(8) Limogé en 1966, le ministre de l’Intérieur Aleksandar Ranković avait fait ficher 1,3 million de Croates.
(9) Incarcéré en 1965, l’étudiant Ivan Gabelica (futur avocat) sera maintenu durant 45 jours avec les mains menottées dans le dos, ce qui lui abîmera très sérieusement les mains et lui occasionnera même un handicap définitif. En 1980, le jeune Ernst Brajder décède dans des « circonstances mystérieuses » durant sa garde à vue dans les locaux de l’UDBa.
(10) À plusieurs reprises l’UDBa fera par exemple rédiger, imprimer et diffuser de faux numéros de la revue d’opposition croate Nova Hrvatska.
(11) « Il se mit à régner une peur croissante et envahissante qu’il y eut dans les rangs des émigrés un mouchard ou un agent de l’Udba » – T. Sunić, Titoism and Dissidence, Francfort, Peter Lang, 1995, p. 76.
(12) Le plus connu des cas de ce genre s’est déroulé en Australie en 1979 où suite à une manipulation et à une opération d’intoxication de l’UDBa, six jeunes Croates (les « Croatian Six ») ont écopé chacun de 15 ans de détention – voir Hamish McDonald, « Framed : the untold story about the Croatian Six », The Sydney Morning Herald du 11 février 2012.
(13) Pravila Službe državne sigurnosti, cité par B. Vukušić, in Tajni rat Udbe protiv hrvatskoga iseljeništva, Zagreb, Klub hrvatskih povratnika iseljeništva, 2002, pp. 112-131.
(14) « Les assassinats de l’Udba étaient souvent extrêmement sauvages, bien plus brutaux que nécessaire », remarque justement le Dr John R. Schindler – voir « Agents Provocateurs : Terrorism, Espionage and the Secret Struggle for Yugoslavia, 1945-1990 », interview publiée par Slobodna Bosna du 4 février 2010 et reprise par Studia Croatica du 11 février 2010.
(15) C’est ainsi que fut assassiné à Johannesburg (Afrique du Sud) le Croate Jozo Oreč (décembre 1977).
(16) Soupçonné d’une bonne dizaine de meurtres d’émigrés mais actuellement libre de toute charge, Vinko Sindičić se pavane aujourd’hui en Croatie où les contribuables lui paient peut-être une pension…
(17) « Dans la plupart des cas, les assassinats étaient en fait commis par un agent ayant des liens avec la mafia, quelqu’un qu’il serait difficile de relier au gouvernement yougoslave », John R. Schindler, op. cité.
(18) « …chaque assassinat d’un émigré politique était précédé d’une querelle avec d’autres émigrés, querelle que l’Udba suscitait elle-même (par exemple) en diffusant largement des tracts suggérant que la victime était elle-même un agent de l’Udba… », Hans Peter Rullmann, Assassinations commissioned by Belgrade, Hambourg, Ost-Dienst, 1981, p. 13.
(19) Voir T. Sunić et N. Štedul, « Marshal Tito’s Killing Fields », sur pravda.ru.
(20) Le 17 octobre 1978, le journaliste croate Bruno Bušić était assassiné à Paris, crime dont la police française n’a jamais arrêté ni même officiellement identifié les auteurs. On a appris depuis que la préparation cette opération de l’UDBa avait nécessité la mobilisation de plusieurs agents et informateurs et qu’elle avait amené à Paris plusieurs responsables du service (au moins trois chefs de stations régionales, deux cadres nationaux et un ou deux cadres fédéraux). Il paraît tout à fait invraisemblable et peu probable que cette agitation et ces allées et venues aient échappé à la vigilance d’un contre-espionnage français réputé plutôt performant…
(21) John R. Schindler, op. cité.
(22) Certains ont choisi la France comme villégiature et ils y coulent une existence paisible sous les palmiers de la Côte d’Azur. Accusés publiquement (en Croatie) d’avoir planifié ou commis cinq ou six meurtres d’émigrés pour le compte de l’UDBa de Split, les frères J., alias « Šimun » (ou « Šime ») et « Đorđe », sont naturalisés français et la prescription pénale (10 ans pour un meurtre) leur assure l’impunité. En voilà qui ne doivent pas avoir beaucoup de regrets…
Bibliographie
– H. P. Rullmann, Assassinations commissioned by Belgrade, Hambourg, Ost-Dienst, 1981.
– Ivo Rojnica, « Žrtve udbine infiltracije », Hrvatska Revija, N° 1 [157], mars 1990, pp. 228-248.
– T. Sunić, Titoism and Dissidence, Francfort, Peter Lang, 1995.
– B. Vukušić, Tajni rat udbe protiv hrvatskoga iseljeništva, Zagreb, Klub hrvatskih povratnika iseljeništva, 2002.
– T. Sunic et N. Štedul, « Marshal Tito’s Killing Fields », pravda.ru, 13 février 2002.
– B. Jelinić, « In Addition to KOS and UDBA, SID also Spied in Croatia », Nacional, N° 538 (2006-03-06).
– John R. Schindler, « Agents Provocateurs : Terrorism, Espionage and the Secret Struggle for Yugoslavia, 1945-1990 », Studia Croatica, 11 février 2010.
– Hamish McDonald, « Framed : the untold story about the Croatian Six », The Sydney Morning Herald, 11 février 2012.
– Jack Grimston, « Tito’s Spy Ring at heart of the BBC Unmasked », Sunday Times, 25 mars 2012.
– S. Uzunov, « Yugoslavia ignored its own security plan », Team Uzunov Blogspot, 8 août 2012.