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Crise Russie-Ukraine : Macron, champion de la paix ?

Crise Russie-Ukraine : Macron, champion de la paix ?

par | 21 février 2022 | Géopolitique, Politique, Société

Crise Russie-Ukraine : Macron, champion de la paix ?

Par Pierre Boisguilbert ♦ Le sujet de la crise entre la Russie et l’Ukraine est évidemment épineux. Nous partageons avec nos lecteurs le texte de Pierre Boisguilbert, fidèle contributeur, quant à cette crise. Rappelons que la complexité de la situation invite à la prudence des analystes.
Polémia

Hiérarchisation de l’info

Passer de BFMTV a France Info permet de bien suivre les méandres de l’idéologie médiatique au service du bien et aussi d’Emanuel Macron, son champion. Ainsi, ce week-end on est passé de la guerre inévitable à Macron sauveur de la paix mondiale. Mais ce magnifique sujet a été percuté de plein fouet pas un accident de chasse.

Et l’idéologie dominante, mais de plus en plus contestée, a abandonné Macron dans les plaines de l’Ukraine pour dénoncer les affreux beaufs tueurs d’animaux et plus si irresponsabilité. Il est brusquement devenu plus urgent d’instaurer un cessez-le-feu dans nos chemins de randonnées du week-end qu’aux frontières de la Biélorussie. C’est dire le naufrage irréversible de la hiérarchisation de l’information. C’est dans les médias qu’il faut chercher d’ailleurs les pires des populistes, car le populisme médiatique, c’est la recherche de l’audience pour l’audience.

En ce qui concerne l’Ukraine, la campagne pour le président sauveur de la paix et au dessus de tous ses rivaux à venir est amusante, mais risque de revenir comme un boomerang. Cela permet pour le moment au Sarkozy du pauvre de retarder encore l’annonce de sa candidature. Mais qui peut croire que Poutine ait été convaincu par Macron ?

Poutine réélu pour mettre en œuvre un nouvel équilibre des puissances

Quel objectif pour Poutine ?

L’objectif de Poutine n’est certes pas l’invasion de l’Ukraine. C’est peut-être l’annexion des zones séparatistes et d’intégrer à la Russie après la Crimée « ceux du Donbass ». C’est surtout l’organisation d’une conférence internationale face aux États-Unis pour établir de nouvelles règles sécuritaires en Europe. L’OSCE a déjà bougé et a organisé une réunion extraordinaire le 21 février. Biden est prêt à un sommet. Le président américain, très fébrile, a précisé : « si la guerre n’éclate pas avant. »
Une conférence de la paix pour éviter la guerre en pleine guerre ce serait assez nouveau.

« Un Russe nommé Poutine », d’Héléna Perroud : un chef d’État au service de son peuple

Ce que veut Poutine, c’est sécuriser la Russie par rapport à l’Otan et aux prétentions d’extensions toujours plus à l’est des démocraties occidentales. Il veut un glacis et un abandon des déstabilisations territoriales dans la zone géopolitique russe. La « révolution de Maidan » a été bien intégrée par Moscou.

On peut certes contester cette vision et comprendre la volonté d’indépendance et de protection des Ukrainiens, des Polonais et des Hongrois, mais la vision historique et nationale des autres n’est pas le problème de Poutine.
Sa vision est celle d’une Russie qui considère la chute de l’URSS, provoquée largement pas les USA, comme un désastre non pas pour le communisme, mais pour la mère patrie.µ
Ne pas prendre en compte l’humiliation russe du temps d’Eltsine, c’est se condamner à ne rien comprendre de la stratégie de Poutine. C’est prendre le risque d’un conflit qui pourrait embraser l’Europe. Le nationalisme c’est peut-être la guerre, mais la démocratie méprisante et arrogante, ce n’est certes pas une garantie de paix. La Russie le sait, de la Libye à la Syrie en passant par l’Irak

Tout pourrait donc de se passer selon le scénario du tsar. Il va obtenir ce qu’il souhaite diplomatiquement après avoir fait gronder le canon.

Visite en Russie. Macron voyage mais n’obtient rien de personne

Macron lui aura finalement rendu service sans le vouloir. Et si cela tourne mal sur le plan militaire après un incident ou sur le plan international al avec un Poutine obtenant une finlandisation de l’est ex-soviétique, le candidat Macron aura du mal à valoriser la démarche du président.

Attention à l’accident de chasse aux suffrages en Ukraine.

Pierre Boisguilbert
21/02/2022

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