Combien la crise du covid nous a-t-elle coûté ? C’est simple : on ne sait pas car les chiffres officiels varient beaucoup… Vidéo projetée lors du Xème Forum de la Dissidence, le samedi 16 novembre 2024.
En avril 2021, le ministre des Comptes publics d’alors, Olivier Dussopt, estimait que l’épidémie allait coûter 424 milliards en tout[1].
En septembre 2021 le même Olivier Dussopt expliquait que la crise sanitaire avait coûté entre 170 et 200 milliards d’euros à l’État[2]. Mais au début de 2022 il affirmait que les dépenses pour 2020 et 2021 s’élevaient à 140 Mds[3].
Ces dépenses recouvrant les aides d’urgence pour les entreprises, plan de relance, plan de solidarité qui comprenait la mise en place de fonds de solidarité et le financement du chômage partiel, vaccins, tests de dépistages…
Mais le Covid « a aussi provoqué une baisse du PIB, et donc une baisse des recettes » fiscales et sociales selon François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des Comptes. Interrogé par Libération[4], l’intéressé estimait l’impact de cette crise de l’ordre de 325 milliards d’euros.
Les économistes de l’OFCE[5] ont proposé une évaluation de l’impact du Covid sur les finances publiques. Selon eux : la crise sanitaire aurait causé un accroissement de la dette à hauteur de 458 milliards d’euros.
Le flou est aussi entretenu sur le coût réel des tests et vaccins : plus de 13,6 Mds selon le ministre de la santé, 7,6 Mds selon la Cour des comptes (rapport de décembre 2022)…
Une gestion chaotique
« Nous sommes en guerre » affirmait Emmanuel Macron le 16 mars 2020. Mais a-t-on bien conduit cette guerre pour autant ?
Le rapport de l’IGAS paru en janvier 2023 a souligné la mauvaise gestion du début de la pandémie : notamment :
- une cellule de pilotage national débordée par les tâches à accomplir ;
- l’insuffisance de masques : en janvier 2020, la France a détruit une partie de ses stocks, trop vieux, et a donc dû en racheter notamment à la Chine ;
- des consignes et donc une communication contradictoire (port du masque ou non, confinement ou non, limiter ou non le nombre de réunions, tests ou non, etc…)
- absence de directives claires pour les EPHAD.
Mais on peut ajouter à ce constat :
- la France est le seul membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU à n’avoir pas été capable de produire un vaccin contre la covid ;
- la confusion entretenue entre les comités scientifiques et les décisions politiques;
- la poursuite des suppressions de lits d’hôpitaux malgré la saturation des établissements publics (suppressions justifiées par… le manque de personnel) : 16 700 suppressions de 2020 à 2022 ;
- des doutes sérieux quant à l’utilité du confinement strict imposé à la population quand on compare aux résultats obtenus par nos voisins, a fortiori avec la Suède qui n’a pas confiné du tout ;
- la négation officielle des effets secondaires des vaccinations, alors qu’ils sont reconnus chez nos voisins européens et justifient même des indemnisations ;
- l’opacité des contrats conclus avec les laboratoires pharmaceutiques, malgré les sommes en jeu (procédure judiciaire en cours contre la présidente de la commission européenne) ;
- à la différence de ses voisins européens, la France a rétabli difficilement son activité et surtout ses finances d’avant la covid.
Polémia
16/11/2024
Notes
[1] Ouest-France du 8 décembre 2022.
[2] Le Figaro du 27 septembre 2021.
[3] Le Point du 19 janvier 2022.
[4] Libération du 20 avril 2022.
[5] Observatoire français des conjonctures économiques.