Par Antoine Solmer, médecin spécialiste (retraité), écrivain, essayiste ♦ Cet article ne prend aucunement parti pour ou contre tel type de vaccin contre le virus Covid (terme générique que nous emploierons tout au long de ce texte par commodité de langage en lieu et place de Sars-Cov-2), non plus que sur la nécessité ou non de l’accepter. Il ne présente pas non plus les autres thérapeutiques en cours. Il évite de plonger dans les arcanes de l’immunologie, se contentant de survoler cette discipline, pour rendre service à « l’honnête homme » qui cherche à comprendre le monde tel qu’il existe et tel qu’il lui est présenté. Et c’est pourquoi, il faut, mécaniquement, commencer par le commencement : le monde avant la Covid-19, 20, 21, etc.
Vaccins ? De quoi parlons-nous ?
Le monde a connu bien des épidémies avant celle de la Covid-19, et il en connaîtra bien d’autres… à moins que nous, êtres vivants, humains et non humains compris, ne disparaissions de cette Terre. Car une épidémie n’est jamais qu’une invasion de notre territoire le plus personnel – notre corps – par des êtres vivants (ou assimilés) pour qui nous sommes devenus malgré nous des hôtes de passage, payant parfois au prix le plus fort cette hospitalité forcée. Ainsi va la vie, par migrations prévues ou imprévues, chocs vitaux et culturels de toutes sortes. Ce sont autant de facteurs de stress contre lesquels la vie ne connaît que trois réponses : lutter, fuir, se figer sous la menace. Chacun de ces trois verbes se décline en actions adaptées aux circonstances. Leurs variantes entremêlées forment les bases de toutes les stratégies connues depuis la nuit des temps. L’introduction d’un vaccin anti-Covid est une étape de lutte succédant à une étape d’attente figée, nécessaire pour le travail des scientifiques, synchrone d’un confinement associant fuite et dos courbé sous la menace.
Quoi qu’il en soit, le terme vaccin est-il encore adapté au produit « proposé » ? Retour à son histoire, celle de la protection contre les épidémies.
Les symptômes des maladies, épidémiques ou non, furent reconnus bien avant la recherche scientifique de leurs causes.
La première étape est magico-religieuse. Profondément humaine, elle suit des voies qui échappent à notre sujet.
Puis vient la théorie des miasmes, assimilés à des émanations néfastes, variant selon la direction du vent, la provenance de l’air, des eaux. C’était une première étape, non dénuée d’intérêt, mais bien insuffisante.
On supposa ensuite la contagion entre humains par l’intermédiaire de petits animaux (vers, insectes). Limitée par l’acuité visuelle, plus ou moins augmentée de loupes primitives, cette théorie du contagium vivum devra attendre les microscopes des xviiie et xixe siècles pour son plein développement. Ceux-ci permettaient de voir les bactéries (taille de 0.1 à 10 microns). Il faudra attendre le xxe siècle pour observer les virus (tailles mille fois inférieures à celles des bactéries).
Paradoxalement, des traitements avaient précédé l’évolution résumée ci-dessus
L’inoculation de la variole (ou petite vérole)
La variole était une maladie pustuleuse, mortelle ou laissant des cicatrices indélébiles du pire effet. Son origine semble remonter à quelque dix milliers d’années. Rappelons-nous Mirabeau, et son visage grêlé de petite vérole.
En 1717, le Dr Maitland, chirurgien de l’ambassadeur d’Angleterre auprès de la Sublime Porte (la Turquie ottomane) remarqua une pratique très ancienne qui consistait à inoculer préventivement de la « matière de petite vérole » (sérosité prélevée d’une pustule de varioleux). Il en résultait une forme très atténuée de la maladie (sans les séquelles de pustules qui défiguraient les malades), après laquelle le sujet en était protégé toute sa vie. On ne parlait ni d’immunité, ni de vaccin, mais le fait était là, remontant à des siècles, peut-être venu de Chine, et ignoré de la « science occidentale ».
En 1734, Voltaire publiait ses Lettres anglaises (ou philosophiques). Dans la onzième, il précisait longuement et malicieusement – son « hideux sourire » – les raisons de cette pratique : la beauté des Circassiennes était réputée, et fort prisée des riches jusqu’aux « harems du Grand Seigneur, du sophi de Perse ». Il valait mieux préserver ce joli capital, par une inoculation préventive.
L’inoculation fut largement adoptée jusqu’à la cour anglaise. En France, le roi Louis XV, assiégé par une cabale anti-inoculation, la refusa. Il mourut de la variole en 1774.
Jenner et la vaccine
En 1796, le docteur Jenner, « variolisateur » (pratiquant l’inoculation préventive de la petite vérole), avait constaté quelques échecs curieux : sa variolisation préventive ne « prenait pas » chez des fermières préalablement contaminées par la vaccine (une sorte de « variole de la vache »). Il eut l’idée de remplacer l’inoculation varioleuse préventive par une inoculation de pus de vaccine, encore bien moins pathogène qu’une variole atténuée. Le résultat fut démonstratif : les sujets inoculés par la vaccine n’étaient pas atteints de variole.
Jenner poussa plus loin le raisonnement en inoculant la variole (la vraie) à un sujet préalablement inoculé par la vaccine. Le sujet ne contracta pas la variole. L’efficacité était démontrée. Cette pratique poserait aujourd’hui un « questionnement éthique » de grande envergure.
La vaccination jennérienne était née et son efficacité démontrée. Le reste n’est qu’une suite de progrès techniques, jusqu’à nos jours.
Des principes à la pratique de la vaccination : premières étapes
Trouver une souche (virale ou bactérienne) à pathogénie atténuée pour protéger l’humain d’une souche proche mais très pathogène.
Mieux encore : atténuer le pouvoir pathogène de la souche pathogène pour la transformer en souche vaccinale. C’est ainsi que Louis Pasteur mérita sa renommée internationale en vaccinant contre la rage le jeune Joseph Meister, le 6 juillet 1885, le sauvant d’une mort certaine et affreuse.
Ainsi, de l’inoculation ancestrale à la vaccination jennérienne et à ses dérivés vaccinaux, les vaccinations étaient positionnées dans un cadre strictement biologique. Comme leur nom l’indiquen, les vaccins devaient leur existence aux jolies vaches de la campagne anglaise.
Leurs applications se sont développées jusqu’à un point que d’aucuns encensent et que d’autres craignent.
Brûlons les étapes jusqu’à la Covid-19
En voici quelques exemples (sans entrer dans le détail de la centaine de concurrents), classés à partir du plus proche de l’historique de la vaccination au plus éloigné (qui aurait été qualifié comme futuriste il y a peu)
1/ Vaccins utilisant un virus Covid vivant inactivé : ils se rapprochent le plus du schéma vaccinal biologique et méritent pleinement le nom de vaccin.
(BBIBP-CorV et WIBP de Sinopharm, CoronaVac de SinoVac, Covaxin de Bharat Biotech)
2/ Vaccins basés sur une sous-unité protéique : le NVX-CoV2373 de Novavax comprend une recombinaison nanoparticulaire (entre 1 et 100 nanomètres) de la protéine S (pour spike ou spicule) du virus, avec adjuvant à base de saponine.
3/ Vaccins utilisant un virus vivant du type des adénovirus (responsables de rhinites, douleurs de gorge et paupières). Celui-ci est doublement modifié, pour limiter son développement (éviter des rhinopharyngites), et surtout pour importer en nos cellules l’antigène S du Covid, ce qui crée une fausse infection. Alors se développent les anticorps pour combattre une éventuelle véritable infection.
(ChAdOx1-s d’AstraZeneca, Ad5-nCoV de CanSino, Ad26CoV2.s de Janssen et JNJ, Gam-COVID-Vac ou Spoutnik V de Gamaleya)
4/ Vaccins (?) utilisant l’ARN messager (ARNm) de Covid.
Une séquence d’ARNm de Covid est intégrée dans une structure lipidique nanoparticulaire qui s’insère dans nos cellules. L’ARNm y stimule la synthèse de la protéine S qui fait fonction d’antigène viral. Notre organisme déclenche alors sa réaction immunitaire de défense.
(Moderna mRNA-1273, et BNT162b2 de Pfizer/BioNTech : Tozinaméran (DCI)
Les pieds sur terre : questions obligatoires
Premières questions scientifiques pour tout vaccin
- La réaction immunitaire de l’individu vacciné (immunité active personnelle) qui préjuge seulement de l’efficacité de la protection (rappelons la « preuve de Jenner »).
- La protection d’une population spécifique (femmes enceintes, personnes âgées, maladies en cours, atteints par la Covid-19, etc.).
- L’efficacité selon la dose efficace, le nombre de doses nécessaires.
- La durée de la protection obtenue.
- La création d’effets indésirables.
Secondes questions scientifiques pour tout vaccin
- Le type de protection mis en jeu (humorale ou cellulaire).
- La protection indirecte (diminution du risque de transfert de virus) : immunité passive de groupe, collective.
- La polyvalence en cas de mutation du virus.
Questions sociales fondamentales
- L’acceptabilité par la population.
- La disponibilité et la logistique du produit.
- La décision d’une vaccination ciblée ou quasi générale.
- Le coût.
- Et, last but not least, la fiabilité des informations divulguées par les producteurs, par les instances gouvernementales, la fiabilité des décisions gouvernementales, les non-dits qui affleurent malgré toutes les précautions oratoires de nos « très attentifs dirigeants ».
Les questions qui fâchent
- Quel est le vaccin parfait ?
- Peut-on encore parler de vaccin ?
- Quelles recommandations pour les « non-recommandés » ?
Les pieds sur terre : réponses possibles
Les réponses qui pourraient fâcher
Le vaccin parfait ?
Que quiconque connaît la réponse me la transmette. Je l’en remercierai… et m’en éloignerai, ne connaissant rien de parfait en ce monde… même pas cet article !
Le terme vaccin est-il toujours adapté ?
Réponse historiée : oui pour le 1er groupe cité. Plus on s’en éloigne… adieu nos petites anglaises (les gentilles vaches du Dr Jenner).
Alors, doit-on appeler vaccin tout système qui leurre notre organisme en lui faisant croire à une maladie dont il doit préparer la défense ? Pourquoi pas ? C’est bien de cela qu’il s’agit, depuis des siècles. Nos ancêtres romains l’avaient théorisé : Si vis pacem, para bellum (si tu veux la paix, prépare la guerre). Alors, vaccin ? Parabellum ? Au choix. D’un terme à l’autre, nous avons changé d’ère biologique. Nous en reparlerons.
Idem, qui connaît un parabellum parfait, quel que soit l’outil ou la praxis ainsi désignés ?
Quelles recommandations pour les « non-recommandés » ?
En ce qui concerne la France, nous ne pouvons que suivre les consignes franco-européennes, qui se concentrent actuellement sur les deux vaccins à ARNm, alors que les candidats-vaccins de l’Institut Pasteur, à base de vecteurs viraux, se préparent pour la fin de 2021[1].
Mais de grandes questions concernent les vaccinations entreprises en masse à l’étranger. Le Mexique « a autorisé le vaccin d’AstraZeneca pour son utilisation en urgence contre le virus Sars-CoV-2[2] » et « le Royaume-Uni, l’Argentine et l’Inde avaient auparavant donné leur feu vert à ce vaccin. Le Royaume-Uni a commencé à l’administrer à sa population lundi[3] ». La Chine a déjà vacciné près d’un million de personnes « avec le vaccin expérimental développé par Sinopharm, [en tant que] “programme d’utilisation d’urgence”[4] ». Et l’Inde vient d’approuver en urgence l’utilisation de son Covaxin ® avant la fin de l’essai en phase 3, de même que cela avait été fait pour celui d’AstraZeneca (aussi produit en Inde).
Entre la « procédure accélérée » de l’Agence du médicament, « l’autorisation d’urgence » de la FDA (Federal Drug Administration) et les différentes négociations en cours dans le monde, il y a, semble-t-il, des courses aux vaccins qui ne suivent ni les mêmes pistes, ni les mêmes règles. Chacun y pensera à sa guise.
Réponses aux premières questions scientifiques pour tout vaccin
Tant que chacun de la centaine de vaccins postulants n’aura pas fourni d’études en phase 3 (grand nombre de sujets, randomisées, en double aveugle, contrôlées) ou complémentaires, et que des méta-analyses adaptées n’auront pas été menées à bien, nous ne pourrons pas connaître « le gagnant » pour chacune des épreuves.
Aujourd’hui, le CDC d’Atlanta (Center for diseases control) spécifie que[5] :
« Deux vaccins sont autorisés et recommandés pour prévenir la Covid-19 (en fait : autorisation de mise sur le marché conditionnelle[6]) : Pfizer-BioNTech et Moderna. Au 28 décembre 2020 des essais cliniques de phase 3 à grande échelle sont en cours ou en préparation pour trois vaccins aux USA : AstraZeneca, Janssen, Novavax. »
Par ailleurs[7], toujours sur la base du CDC d’Atlanta, 597 études sont en cours en France pour la maladie Covid, dont 27 sur des questions de seul vaccin.
Le 6 décembre, l’EMA (Agence européenne des médicaments) a repris « son évaluation du vaccin Moderna contre la Covid-19, sous la pression des pays de l’Union européenne confrontés à une recrudescence des contaminations et aux lenteurs des vaccinations. Le régulateur européen, basé à Amsterdam, a fixé au 12 janvier la date limite pour recommander ou non l’approbation du vaccin…[8] » alors que ce même jour France Info titre : « Covid-19 : l’Agence européenne des médicaments donne son accord pour le vaccin Moderna[9]. »
Si ce n’est pas de la cacophonie, il faudra trouver un autre nom !
L’immunité individuelle
Les deux favoris de la course se disputent des taux de réussite immunitaire dépassant 90-95 %, ce qui reste sujet à vérification, pour la beauté des statistiques. Ensuite il faut connaître les résultats des tests d’efficacité. La preuve par injection de virus de la Covid-19 à l’homme ne pouvant être faite, car trop risquée, celle-ci est remplacée en éprouvette par des tests virus contre anticorps du sujet. Là encore, compte tenu des milliards en jeu, parions (sans risque) que les favoris se livreront une bataille de décimales où tous les coups seront permis. N’ayant aucun intérêt dans ces affaires, cela n’a aucun bénéfice, sauf l’étude de la nature humaine. Et là…
La seule conclusion est qu’il doit s’agir d’excellents résultats immunitaires dans les deux cas, avec une très probable excellente protection.
Réglementairement, tout vaccin dépassant un taux de réussite de 50 % doit être considéré comme bon à poursuivre le parcours. Mais la barre étant placée si haut, l’écrémage du peloton sera sévère, et les tentations d’autant plus nombreuses.
La protection d’une population spécifique
Nous voyons déjà se dessiner des groupes différents selon les âges, non seulement dans l’usage, mais déjà dans l’autorisation de mise sur le marché qui est limitée aux personnes âgées de plus de 18 ans pour celui de Moderna, de 16 ans pour celui de Pfizer.
Quant à la question des sous-groupes ethniques, nous ne la connaîtrons pas en France puisque leur étude est interdite. Mais aux USA le vaccin de Pfizer (phases 2 et 3) a été testé sur : Blancs 91,9 %, Latino-Hispaniques 26,2 %, Afro-Américains 9,8 %, Asiatiques 4,4 %, Autres < 3 %. Dans ce groupe : hommes 50,6 %, femmes 49,4 %, plus de 65 ans 21,4 %[10].
Il sera plus intéressant de connaître les interdictions absolues que les recommandations obligatoires comme, par exemple, celle concernant les « sujets immunodéprimés, y compris ceux recevant un traitement immunosuppresseur ». Ou encore : « L’utilisation de Comirnaty ® chez la femme enceinte doit être envisagée seulement si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus. » Là encore, le temps sera le maître, et les « vrais médecins » n’ont pas besoin qu’on leur rappelle cette notion fondamentale.
L’efficacité selon la dose efficace, le nombre de doses nécessaires
Officiellement, deux doses sont nécessaires, séparées de trois semaines pour les deux « grands ». Mais des pressions politiques s’élèvent pour réduire à une injection ou allonger le délai entre les deux injections. Au point où l’on en est, s’agit-il de politiques tentant de masquer la pénurie ou de « marchands » voulant doubler la mise. Par argument de fréquence, je mise sur les politiques.
Le vaccin d’AstraZeneca (ChAdOx1) a été testé à doses variables en deux injections à intervalle de 4 semaines. L’efficacité va de 50 à 90 % selon les doses. Il a été approuvé depuis décembre 2020 par le programme de vaccination du Royaume Uni.
D’autres vaccins prévus se contenteront d’une dose.
La durée de la protection obtenue
Actuellement, nous naviguons dans le court terme. Le long terme (5 ans, 10 ans, à vie) est imprédictible, voire illusoire si des mutations virales rendent les premiers vaccins obsolètes. Mais même à moyen terme trop de données sont opaques (incertitudes scientifiques, enjeux politiques et financiers).
La création d’effets indésirables
Toutes les études en cours montrent des effets indésirables mineurs, à taux variables. Toutefois, des cas douteux sévères à graves émergent périodiquement. Que valent leurs « évacuations médiatiques » ? Sans le dossier, on ne peut rien en dire.
Le choc anaphylactique, potentiellement gravissime, toujours possible pour de grands allergiques à un composant, impose l’interrogatoire médical, la présence des médicaments adaptés, et l’éternelle question médicale du rapport bénéfice/risque.
Le type de protection mis en jeu (humorale ou cellulaire)
Nous avons considérablement simplifié le problème en « oubliant » momentanément de traiter les deux voies de l’immunité : cellulaire ou humorale. Or, « il semble qu’un bon vaccin candidat devra à la fois stimuler la réponse humorale et la réponse cellulaire (en particulier la réponse locale au niveau des muqueuses respiratoires). Malgré cela, les vaccins actuellement à l’étude semblent davantage centrés sur la production d’anticorps neutralisants (au risque de voir apparaître des anticorps facilitants) que sur la stimulation de l’immunité cellulaire, en particulier locale[11] ».
La protection indirecte (diminution du risque de transfert de virus) : immunité de population, collective
Elle est directement liée au point précédent.
Les gouttelettes de Flügge émises par la respiration, les toux, éternuements, etc. sont les véhicules du virus, directs (de personne à personne) ou indirects (par un objet). D’où les comportements de protection.
D’où aussi l’importance d’une protection cellulaire locale, nasale ou pharyngée, qui diminuerait le passage viral dans les deux sens, donc les possibilités de contaminations. Un sujet vacciné bénéficiant de cette protection serait moins contaminateur.
C’est pourquoi une vaccination par spray nasal serait opportune. Or c’est le chemin le moins emprunté. Citons Bharat Biotech, entreprise indienne qui commence ses études.
Il est admis qu’une épidémie est bloquée lorsque la population en est protégée dans un pourcentage variable entre 30 % (choléra) et 90 % (rougeole). Pour la Covid-19, ce pourcentage pourrait débuter à 60 %[12].
La polyvalence en cas de mutation du virus
Pour l’instant, ce point n’est pas à l’ordre du jour. Les réponses sont du type « rassurant », accompagnées d’autant d’adverbes que nécessaire pour permettre des interprétations variables.
Questions sociales fondamentales
Toutes les questions sociales et scientifico-sociales ont été perturbées par une communication étatique et gouvernementale lamentable, de pleureuse à dictatoriale, à géométrie variable, éléphantine dans un magasin de porcelaine. Et cela continue. Masques ou vaccins, mêmes débats, mêmes combats, mêmes défaites.
Si l’adaptation améliorative est un critère majeur d’intelligence, n’osons même pas noter ces acteurs, sous peine de passer en zone négative.
J’ajoute que les milliers de documents disponibles, ajoutés aux milliers de consignes orales des intérêts particuliers forment un maquis écrasant.
Ma position fondamentale a toujours été favorable à une vaccination pratique, respectant le difficile équilibre entre liberté personnelle et bien public, le bénéfice et le risque. Aujourd’hui, le point de référence qui semble le mieux élaboré serait celui de Marie-Paule Kieny, présidente du CARE (Comité analyse, recherche et expertise). Il est cité plus haut : protection collective minimum à 60 % de la population.
En l’état du délire sécuritaire multinational, je suis fortement opposé à tout « passeport vaccinal », traduisant un mélange de peur viscérale et de schizophrénie, faisant coexister « en même temps » la réalité des frontières passoires, et l’idée toujours présente de la prison panoptique : l’État omniprésent, omniscient, omnipotent, omni-accusateur, mais autosatisfait et s’autojustifiant.
Les manipulations d’ARNm ne sont pas nouvelles. En revanche, leur irruption dans la vaccination humaine l’est. Toute invention de cet ordre amène son lot de bénéfices et son lot de dangers. Cela aussi s’appelle la vie. Elle est très résistante… jusqu’au moment où elle ne l’est plus. Et il est souvent plus tard qu’on ne le pense.
Antoine Solmer
11/01/2021
[1] https://www.lci.fr/sante/covid-19-alors-que-les-premieres-vaccinations-ont-debute-ou-en-est-l-institut-pasteur-2172927.html
[2] Cité par https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2021-01-04/covid-19/le-mexique-valide-le-vaccin-astrazeneca-oxford.php
[3] Idem
[4] https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-la-chine-a-deja-vaccine-un-million-de-personnes-19-11-2020-8409227.php
[5] https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/vaccines/different-vaccines.html
[6] https://www.comirnatyeducation.fr/ (site professionnel)
[7] https://www.clinicaltrials.gov/ct2/results?cond=Covid19&term=&cntry=FR&state=&city=&dist=
[8] https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-le-regulateur-europeen-poursuit-son-examen-du-vaccin-moderna-20210106
[9] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-l-agence-europeenne-des-medicaments-donne-son-accord-pour-le-vaccin-moderna_4246699.html
[10] https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/vaccines/different-vaccines/Pfizer-BioNTech.html
[11] https://www.vidal.fr/actualites/24740-vers-un-vaccin-covid-19-les-lecons-du-sras-du-mers-et-des-donnees-recentes-sur-la-reponse-immunitaire-au-sars-cov-2.html
[12] https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=VWHmU5wKq9E