Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ Le Gouvernement français, après des semaines d’inaction coupable, a décidé de prononcer la fermeture de la majorité des lieux accueillant du public. Il y a quelques jours – avant cette décision donc -, Michel Geoffroy rédigeait un texte qui reste aujourd’hui d’actualité.
Polémia
L’épidémie de coronavirus ? Elle est « inexorable », selon Emmanuel Macron[1], « inévitable », selon la porte-parole du gouvernement[2]. L’immigration ? On ne peut pas l’arrêter, selon la ministre de la Justice. La radicalisation islamiste ? « L’État est impuissant face à la radicalisation de ses agents », titre Le Figaro[3]. Le chômage ? On sait depuis François Mitterrand que l’on a « tout essayé » contre lui sans succès…
Chaque jour ajoute à la triste litanie de l’impuissance publique, du « merdier français », comme l’écrit sans fard I. Rioufol[4].
Depuis 2017, la France se trouve en tête des pays de l’OCDE pour le poids des impôts, mais on se demande quand même à quoi sert tout cet argent. Manifestement pas à affronter les problèmes qui assaillent la France périphérique.
Qu’elle se débrouille !
L’État s’en lave les mains
Pour lutter contre l’épidémie – puisqu’on a enfin accepté d’utiliser ce terme –, le gouvernement et ses médias préconisent de se laver les mains et d’éviter d’éternuer en public. Comme, par temps de canicule, les mêmes nous recommandaient de nous hydrater souvent. L’imagination est bien au pouvoir.
Quel symbole que ce lavage cathodique de mains face au coronavirus !
L’État, tel Pilate, se lave les mains de nos malheurs – chômage de masse, pauvreté, insécurité, désertification, immigration, islamisation, virus – parce que les frontières doivent rester ouvertes en Europe, et la France macronienne ne saurait transiger avec cette « valeur » imprescriptible.
Et parce que l’État a été rendu impuissant au nom de l’idéologie néo-libérale, libertaire et immigrationniste. Et à cause des transferts de souveraineté au profit de la Commission européenne, donc des lobbies et des minorités.
Débrouillez-vous !
Utilisateurs du métro, vous avez déjà entendu ce refrain : « Des pickpockets sont susceptibles d’agir dans cette station : soyez vigilants ; surveillez vos effets personnels. » En d’autres termes, les autorités vous ont prévenus, débrouillez-vous avec les racailles ! Puisque de toute façon, si on devait les arrêter, elles seraient relâchées pour cause de minorité…
Des islamistes dans la fonction publique ? Attention, pas d’amalgame avec l’islam, « religion de paix et d’amour », comme le déclare le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur. Pas d’islamophobie !
M. Castaner nous explique donc que, dans la police, sur « 110 cas signalés »pour radicalisation islamiste depuis le 3 octobre, « 73 cas ont été classés »et« 2 agents ont été écartés[5]». Circulez !
D’autant que bientôt « nos » djihadistes sortiront de prison : la ministre de la Justice a annoncé que 43 détenus djihadistes seraient libérés cette année après avoir purgé leur peine, et une soixantaine en 2021[6].
À l’évidence, cela ne semble pas l’émouvoir outre mesure, « état de droit » oblige.L’islamisme ? On s’en lave les mains.
Virus libre, Français assignés à résidence
Mme Buzyn nous a expliqué,quand elle était ministre de la Santé, qu’il était inutile d’effectuer des contrôles sanitaires – notamment de température – dans les aéroports car cela ne « servait à rien » face au coronavirus. Mais bizarrement, en Asie, on ne pense pas la même chose. En France, on a préféré distribuer des « flyers » d’information aux passagers en provenance de l’étranger. Qu’ils se débrouillent !
On ne peut pas fermer les frontières. Les frontières n’arrêtent pas les virus, clament en chœur nos ministres, nos médias et notre patronat. Pas question non plus de « discriminer » les porteurs éventuels du virus, comme hier il ne fallait pas stigmatiser les malades du sida. On autorise donc la venue de supporters italiens en France, mais on ferme certains marchés ou certaines écoles en province.
Les porteurs de virus peuvent donc circuler librement en France. En revanche, on demande aux Français de rester chez eux dans la mesure du possible.
Licence pour les uns, assignation à résidence pour les autres. Contradiction ? Non, impuissance à prendre le mal à la racine.
En France,on ne sait plus comment fonctionne une frontière
Contrôler sérieusement nos frontières impliquerait des moyens dont la « puissance publique » ne dispose plus depuis longtemps en France. Avec quels effectifs ? Avec quels moyens juridiques ? Et que se passera-t-il quand les aéroports seront privatisés, comme le souhaite Emmanuel Macron ?
Et que dire de la situation des hôpitaux et des services d’urgence en France ? Et si vous allez chez votre pharmacien, vous lirez cette affichette apposée à l’entrée : « Pas de masques et pas de liquide désinfectant ».
Moralité : débrouillez-vous car on a envoyé nos « stocks stratégiques »en Chine !
Le plus effarant tient au fait que ceux-là mêmes qui ne savent plus comment fonctionne une frontière, commentfaire respecter la loi et l’ordre dans nos villes, ni comment éviter la désindustrialisation, prétendent… empêcher le réchauffement du climat terrestre !
On pensera à la fable de Jean de La Fontaine « L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits » : « Tandis qu’à peine à tes pieds tu peux voir, Penses-tu lire au-dessus de ta tête ? », écrit le moraliste.
Malheureusement, ils courent toujours, les astrologues qui nous ont fait tomber au fond du puits.
Michel Geoffroy
15/03/2020
[1] Le 5 mars 2020.
[2] Le 3 mars 2020.
[3] Du 3 février 2020.
[4]RIOUFOL (Ivan), Les Traîtres, Pierre-Guillaume de Roux, 2020.
[5]Le Figaro du 5 mars 2020.
[6]L’Express du 24 février 2020.
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Domaine public
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