Greta Thunberg doit enrager. Les vieux blancs de France ne seront pas tous confinés dans des ghettos mouroirs. Les « baby boomers », prédateurs de la planète, ne seront pas punis jusqu’a ce que mort s’ensuive. Échec au racisme anti-âge, seul racisme promu par notre belle jeunesse qui veut sauver un monde qui n’existe plus. Ils voulaient un nouveau monde, ils vont l’avoir ; pas sûr que ça leur plaise.
Confiner Brigitte jusqu’à la fin de l’année ?
Le président Macron est en tout cas revenu sur une petite phrase du si sympathique et compétent — quand on voit la gestion de la crise chez nous — président du Conseil scientifique Jean François Delfraissy qui, né en 1948, devrait se confiner lui-même.
C’est lui qui a lancé l’idée d’un confinement à durée indéterminée des anciens au delà de 65 ans. Fallait-il confiner Léonard De Vinci ou Einstein ? Il est vrai que, si on avait confiné Khomeiny à Neaufle-le-Château, ce dernier n’aurait pas pris à 77 ans la tête de la révolution islamique en Iran puis ailleurs. Ce virus-là, sorti d’un laboratoire français de la tolérance, est toujours très présent et personne n’a trouvé le vaccin.
En refusant la réclusion des seniors, Emmanuel Macron a donc préservé un électorat qui lui est largement acquis et qui était sur le point de basculer vers les extrêmes. Une décision donc très politique mais aussi très sage et humaine, comme du haut de ses 67 ans, Brigitte (qui n’a sans doute pas envie de se voir confinée des mois durant), le lui a peut-être murmuré à l’oreille. Delfraissy n’avait sans doute pas pensé qu’il menaçait de réclusion la première dame de France — on ne saurait penser à tout, même en dehors du domaine médical.
Qui a eu cette idée folle de rouvrir les écoles ?
Voilà donc la sédition des vieux réglée. Mais il reste celle des parents des enfants des écoles. Et ça, c’est autre chose. Qui a eu cette idée folle de rouvrir le 11 mai les écoles ? On comprend bien qu’il s’agit de faire libérer les parents pour qu’ils puissent retourner travailler. C’est indispensable en Franc, au regard notamment du travail féminin. Le retour des grands, pour passer un bac que tout le monde obtient et qui ne sert à rien, n’est pas le problème. Le problème, ce sont les petits, de la crèche aux premières classes collège. Ceux qu’il faut aller chercher à l école sans l’aide maintenant des grands-parents. Déconfiner les grands-parents n’est peut-être pas totalement étranger, d’ailleurs, à ce problème de garde des petits. On les voit mal les gosses prisonniers dans les études jusqu’à 19 heures. Les mères sont inquiètes. Tout le monde sait que les règles de distanciation sociale à la récré et à la cantine sont impossibles. On comprend donc mal le risque pris. Mais parfois, les médias lèvent une partie du mystère. Pour notre gouvernement la France est gérée comme un clone de la Seine-Saint-Denis. Le but est de résorber la facture sociale et de ne pas laisser s’aggraver les disparités de ce qui en fait est une fracture ethnique et culturelle. Prématuré et risqué, le retour à l’école est en fait un déconfinement positif dans l’idéologie de la discrimination positive pour les populations en difficulté, suivez leur regard. Mais faut-il, pour sauver de l’échec scolaire les « très jeunes » des quartiers dits populaires, mettre en danger tous les enfants et leurs familles ?
Il n’est pas sûr d’ailleurs que dans les quartiers difficiles au bord de l’explosion, le déconfinement scolaire soit accepté.
Macron va donc certainement, comme pour les anciens, reculer et on pourrait se diriger vers une rentrée en septembre pour les petits après une année blanche, et la reprise des bases pendant un trimestre à la rentrée. Ce sera indispensable, faute d’organiser un redoublement massif pour les plus en difficultés. On pourrait certes reprendre les bases cet été en supprimant les vacances des enfants et donc des parents mais, politiquement c’est impossible. Les confinés n’accepteront pas de se priver de vacances, pas plus que les profs d’ailleurs. Tout le monde en a bavé avec l’école virtuelle à la maison dont il restera à faire le bilan — on ne nous en parle presque plus, c’est mauvais signe.
Une fois de plus, donc, le temps ne fait rien à l’affaire, comme l’a si bien chanté Brassens, « quand on est c…, on est c… », et ceux-là ne sont pas médiatiquement confinés hélas. Par visiophonie interposée, ils encombrent les plateaux télés où ils confinent et c’est même à cela — pas toujours mais souvent — qu’on les reconnait.
Pierre Boisguilbert
20/04/2020
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Domaine public
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