Depuis quinze jours maintenant, le Brésil est ébranlé par une crise sociale sans réel précédent. Un mouvement historique et officiellement apolitique et hétéroclite est descendu dans la rue pour clamer son mécontentement face à la politique de la présidente Dilma Roussef et face à la situation politique brésilienne de manière générale.
Ces manifestants hétéroclites ont des revendications variées
Si le mouvement a commencé autour de la question de la hausse du prix des transports en commun, il a gagné en ampleur et a ainsi cristallisé les autres questions sociales chères aux Brésiliens. La corruption des élus et des partis, la mainmise de certains groupes d’intérêts internationaux et de multinationales sur la politique intérieure du pays, les priorités de dépenses publiques à la veille de la coupe du monde de football ou encore l’insécurité ainsi que les violences policières sont au tableau. C’est un véritable mouvement de contestation populaire face à un système de plus en plus éloigné de leurs réalités qui a vu le jour.
Quelle est la réponse du gouvernement brésilien ?
Suite à une mobilisation qualifiée d’historique par les médias occidentaux de l’oligarchie, c’est‑à‑dire 1,2 million de personnes sur une population totale de 196 millions, et à la mort de deux personnes en marge des manifestations, la présidente Dilma Roussef tente de garder le contrôle. Elle a donc annoncé vouloir entendre la voix de la rue et a déclaré qu’un référendum aurait lieu sur les réformes politiques dont le pays a besoin. Elle a ajouté que 18,5 milliards d’euros seraient débloqués pour les transports publics.
On aimerait voir tant d’écoute de la part du gouvernement et tant de sympathie de la part des médias vis‑à‑vis du mouvement social historique qui secoue la France depuis maintenant une dizaine de mois. Mouvement regroupé, à l’instar des Brésiliens, derrière la bannière nationale et un véritable besoin de changement systémique. Courage aux Brésiliens qui luttent pour l’avancement de leur pays et de leur peuple, contre la corruption systémique de leur classe politique, contre les multinationales destructrices de peuples et contre l’indécence du football moderne.
Source : Bulletin de réinformation, R.C. 25/06/2013