Par Claude Meunier-Berthelot, enseignante, essayiste ♦ L’entretien de Jean-Michel Blanquer paru dans Paris-Match en cette rentrée 2018 confirme le bluff et l’imposture dont il ne s’est jamais départi depuis son accession au poste de ministre de l’Education nationale, de même que la collusion du media avec le système qui lui sert la soupe « à la louche ».
Continuant à trahir les Français avec le cynisme le plus éhonté, servant la politique du « grand remplacement » à tous les niveaux en poursuivant la politique éducative élitiste réservée aux R.E.P.* engagée par ses prédécesseurs dont les objectifs et les moyens sont diamétralement opposés à celui destiné à nos enfants pour lesquels l’Ecole devient un simple lieu de vie, il présente cette politique éducative élitiste réservée aux R.E.P. applicable et appliquée à tous.
Il va sans dire – mais c’est encore mieux en le disant – qu’il s’agit d’une politique assassine pour l’avenir de notre société.
« Parcoursup »
L’entretien démarre sur un constat affligeant : « Plus de 15 000 étudiants attendent une réponse pour leur formation post-bac ».
Du jamais vu !
Censée pallier les lacunes d’APB – procédure qui avait beaucoup fait parler d’elle à la rentrée 2017, laissant 3 729 étudiants « sur le carreau » – « Parcoursup » crève largement le plafond !
Rien d’étonnant ! « Parcoursup » ne permettant pas aux étudiants de classer leurs vœux, le système pouvait faire ce qu’il voulait ; c’était le but recherché pour faire entrer dans l’enseignement supérieur la population que le gouvernement voulait y faire entrer, ce qui n’empêche pas JM Blanquer de prétendre que « l’immense majorité des candidats a une affectation, ajoutant que le travail mené a permis d’éviter un tirage au sort particulièrement injuste », biaisant sa réponse en évoquant la procédure et non, le résultat : catastrophique ! procédure totalement inique sur laquelle il ne s’étend évidemment pas !
Réformes « entreprises » (sic)
Paris-Match : « Quels constats tirez-vous des réformes « entreprises »(sic) ?
Jean-Michel Blanquer de répondre : « L’Education nationale [est] caricaturée comme une institution que sa taille condamne à l’immobilisme… nous sommes en train de démontrer que son envergure… ne l’empêche pas d’être agile !!
C’est vraiment très osé de la part de quelqu’un qui n’a rien réformé du tout, qui a poursuivi la politique de ses prédécesseurs tout en faisant des effets d’annonce tout à fait trompeurs qui abusent une large partie du public, c’est d’ailleurs ce qui permet de dire à Jean-Michel Blanquer : « Nous avons provoqué un effet psychologique positif sur l’ensemble du pays ».
Certes ! avec des balivernes !
De plus, le prétendu immobilisme de l’Education nationale est un mythe. Faut-il rappeler qu’elle n’a cessé de se réformer par étapes sur la base du plan Langevin-Wallon de 1947 et que Jean-Michel Blanquer avalise tout simplement la fin du processus.
Lecture
« Dans les années à venir, nous retrouverons une France où tout le monde sait lire, écrire, compter et respecter autrui. Le dédoublement des CP dans l’éducation prioritaire est une mesure sociale qui va aller à la racine des difficultés scolaires », c’est ce que prétend Jean-Michel Blanquer.
En réalité, cette mesure ne concerne que les R.E.P. pour lesquels sont supprimés des postes d’enseignants destinés à nos enfants pour leur attribuer.
Par ailleurs, les méthodes pédagogiques mises en oeuvre ne sont pas les mêmes que celles destinées à nos enfants pour qui sont pérennisées les méthodes de nature globale, contrairement à ce qu’a prétendu par ailleurs, Jean-Michel Blanquer qui précise également qu’« en septembre 2019, 20% d’une génération seront concernés par le dédoublement, soit exactement la proportion des élèves en grande difficulté à la sortie de l’école primaire. »
En réalité, ces 20% représentent les élèves des R.E.P. uniquement, et non nos enfants qui sont en grande difficulté à la sortie de l’école primaire du fait de l’application des méthodes ineptes d’apprentissage que Jean-Michel Blanquer laisse perdurer !
Scolarisation à 3 ans
« …Regardée avec un grand intérêt » dit Jean-Michel Blanquer
En réalité, marché de dupes qui a consisté, au contraire, à supprimer la scolarisation à 2 ans de 20 000 enfants pour attribuer les postes d’enseignants aux R.E.P.
Carte scolaire
Paris-Match – « Allez-vous modifier les règles de la carte scolaire » ?
Réponse de JM. Blanquer : « En milieu rural où l’Education nationale travaille à maintenir les établissements malgré la forte baisse démographique…nous avons une stratégie très volontariste, en milieu rural ».
Ah oui ? Laquelle ? Il se garde bien de le dire.
En réalité, en milieu rural, des classes sont supprimées au bénéfice des R.E.P. et ce, malgré les effectifs en hausse !
Paris-Match – « …et pour les zones urbaines » ?
Blanquer de répondre : «… la mixité sociale est un enjeu majeur, mais le levier principal… rendre les établissements attractifs : rétablir (sic) les classes bi-langues (qui n’ont jamais été supprimées !) ou les langues anciennes dans les collèges défavorisés…nous encouragerons (ons) des projets éducatifs originaux et ambitieux dans les territoires défavorisés ».
Ce que Jean-Michel Blanquer appelle les « zones urbaines », ce sont les R.E.P. pour lesquels sont – non pas rétablies mais pérennisées – les classes bi-langues, permettant d’intégrer l’enseignement de l’arabe appréhendé à travers la lecture du Coran, ce qui constitue le plus sûr moyen d’islamiser la France.
A cet égard, il est peut-être bon de rappeler que c’est Jean-Michel Blanquer, alors directeur de la Direction scolaire au ministère de l’Education sous Nicolas Sarkozy, qui a supprimé des programmes d’histoire « la montée de l’islam depuis les années 1970 ».
D’autre part, Jean-Michel Blanquer évoque bien l’enseignement des langues anciennes – latin et grec – mais dans les milieux défavorisés SEULEMENT ; pour nos enfants, c’est la pérennisation des E.P.I. (enseignements pratiques interdisciplinaires) mis en place par Madame Belkacem c’est-à-dire, en réalité, la disparition de l’enseignement du latin et du grec.
Bac
Paris-Match –« Votre réforme du bac est passée sans heurts…contrairement à Darcos et Fillon… ».
Blanquer de répondre : « Les enquêtes nous montrent que les lycéens adhèrent massivement à cette réforme…le nouveau bac et la suppression des séries S, ES et L vont leur permettre de mieux engager leurs études supérieures ».
Sans exigences de connaissances et de formation intellectuelle, un simple formatage aux valeurs de la République, les études supérieures de qualité sont garanties ! et « Pôle-emploi » aussi !
Collège : dispositif devoirs faits
Paris-Match : « Allez-vous réformer le collège ? »
Jean-Michel Blanquer : « Nous avons instauré le dispositif « devoirs faits » dans tous les collèges et pour compenser les inégalités familiales » .
C’est absolument faux. Ce dispositif existe depuis 1992 dans les R.E.P. uniquement. Il est seulement confirmé et étendu toujours uniquement en faveur des R.E.P. « pour compenser les inégalités familiales » précise JM.Blanquer.
Sortons nos portefeuilles
Jean-Michel Blanquer de dire : « Nous allons agir sur des aspects plus matériels : 1000 € de prime à plus de 45000 agents travaillant en REP+ » sachant que les REP+ scolarisent les enfants de clandestins, appelés par le système les EANAV (élèves allophones nouvellement arrivés).
Crise des vocations
Paris-Match fait état de la crise des vocations.
Jean-Michel Blanquer de répondre : « Une société qui va bien aime son école et ses professeurs », renversant la responsabilité du désamour de la société pour l’Education Nationale sur les Français qui n’iraient donc pas bien ! à rééduquer sans doute ?
Non ! Monsieur Blanquer, c’est parce-que l’Ecole ne va pas bien que la société n’aime pas son école : la société ne demande qu’une chose : une école de qualité pour ses enfants, et c’est VOUS, uniquement VOUS qui êtes responsable de la défiance des Français à l’égard de VOTRE Ecole.
Claude Meunier-Berthelot
10/09/2018
Cf. ouvrage « Blanquer, ce monstre froid » – Remède de cheval contre la blanquer-mania – Editions des Trianons – rentrée 2018
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Jérémy Barande / Ecole polytechnique Université Paris-Saclay, via Wikimedia Commons