Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ La diffusion des mots d’ordre et des manifestations du mouvement Black Lives Matter à partir des États-Unis, dans tout l’Occident, peut s’analyser dans trois registres.
Un registre politicien
Outre-Atlantique, l’affaire Floyd intervient en effet dans la perspective de l’élection présidentielle pour essayer de nuire à D. Trump, en le coupant de son électorat afro-américain. On trouve donc à la base de l’exploitation de l’affaire Floyd les protagonistes habituels de l’opposition à Trump : les groupes d’extrême gauche, les médias, l’État profond américain, et le parti démocrate.
Car, des deux côtés de l’Atlantique, la gauche surfe sur les « minorités » pour compenser le fait qu’elle a abandonné, en se ralliant au néo-capitalisme, les classes populaires : en France cela a conduit d’abord à l’opération SOS Racisme lancée dans les années 80, puis à la stratégie Terra Nova, puis au positionnement indigéniste de La France insoumise. Mais les travaillistes en Grande-Bretagne et les démocrates aux États-Unis ont suivi la même démarche car, sans l’appoint électoral de ces « minorités », la gauche, malade de l’effondrement du communisme, aurait disparu.
Au terme de cette évolution, la gauche a donc retrouvé son positionnement de la fin du xxviiie siècle : une gauche du côté de la bourgeoisie, hostile au peuple, tout en prétendant parler en son nom.
Le mouvement Black Lives Matter a bénéficié en France du soutien du pouvoir et des médias, pour une raison politicienne également évidente.
La Macronie, minoritaire dans le corps électoral et impopulaire – comme l’ont démontré une nouvelle fois les dernières élections municipales –, ne peut survivre qu’en divisant en permanence les Français : écolos contre automobilistes, parti de l’ordre contre Gilets jaunes, femmes contre hommes, homosexuels contre hétérosexuels, ou Noirs contre Blancs. Et tout ce qui permet de mettre en accusation et de réduire au silence les Français autochtones – c’est-à-dire la majorité de la population – est bon pour le pouvoir ! Car la Macronie est une minorité qui s’appuie sur les minorités pour réduire la majorité au silence et lui imposer une politique dont elle ne veut pas.
Un registre mondialiste
Les mouvements indigénistes et communautaristes sont soutenus activement par les ONG mondialistes et la super-classe mondiale qui encouragent tout ce qui peut déstabiliser les nations (au profit de la gouvernance globale qu’elles préconisent). C’est pourquoi aussi les mêmes encouragent la dérégulation de l’immigration et le multiculturalisme sous toutes ses formes. Comme le déclarait significativement le capitaine allemand du navire de l’organisation immigrationniste Sea-Watch, Carola Rackete, « nous devons démolir la forteresse Europe » !
Ces ONG et les fondations qui les financent veulent installer la société ouverte préconisée par Karl Popper en 1945, et ses émules (Soros notamment, mais aussi Hayek), comme prétendu remède au totalitarisme, alors que le mondialisme est un nouveau totalitarisme. Car la société ouverte programme la fin de toute société humaine.
Il ne faut pas oublier en outre que l’indigénisme est aussi un marché que les grandes entreprises mondialisées – donc la super-classe mondiale – veulent maîtriser et encourager (GAFAM, L’Oréal, etc.). Les grandes entreprises mondialisées sont pour cette raison toujours en pointe dans la promotion de la diversité et des minorités… solvables !
Un registre civilisationnel
Le seul ciment du monde polycentrique et multiconflictuel dans lequel nous sommes entrés au XXIe siècle – c’est-à-dire du monde en voie de se libérer de la domination nord-américaine, dernier avatar de la domination occidentale – repose précisément sur la haine de la civilisation européenne et la haine des Blancs au sens large.
Car le monde s’est « modernisé sans s’occidentaliser », pour reprendre l’analyse de Samuel Huntington. Les anciennes civilisations de l’Eurasie ont accédé à tout ce qui faisait hier la puissance de la civilisation occidentale, ce qui leur permet désormais de résister à sa prétention d’imposer un monde unipolaire, c’est-à-dire un monde façonné à son image.
Bien entendu, la propagande mondialiste s’efforce de cacher cette réalité aux Européens en inversant les choses : ce seraient les Européens qui auraient la haine de l’autre (donc, par exemple, le racisme anti-Blanc n’existerait pas) !
Cette haine des Blancs se développe d’autant plus que :
- les Blancs représentent une part déclinante de la population mondiale et, affaiblis, ils n’inspirent plus le respect comme autrefois car ils sont entrés en décadence (dont l’ethnomasochisme – symbolisé par tous ces Occidentaux qui plient le genou sous prétexte d’antiracisme – est l’une des dernières manifestations en date) ;
- les « valeurs » occidentales sont des valeurs de mort, des anti-valeurs que la majorité de la population mondiale rejette a fortiori lorsque les Occidentaux veulent les imposer par la force ou le chantage économique. Et que les « minorités » rejettent aussi en Occident même : comme aux États-Unis les Afro-Américains rejettent le gauchisme culturel et sociétal porté par les Blancs d’extrême gauche ; ou comme en France les familles musulmanes rejettent la propagande LGBT organisée par l’école publique ;
- du fait de l’immigration de peuplement, les sociétés occidentales sont devenues des sociétés multiculturelles, multiethniques et par conséquent multiconflictuelles : elles importent désormais tous les conflits du monde (Tchétchènes contre Maghrébins, Turcs contre Kurdes, Kurdes contre Tchétchènes, Arabes contre Juifs, etc.) et les conflits politiques tendent à prendre la forme d’affrontements civils (comme cela s’est passé au Liban).
Ces sociétés effectivement blanches ont donc importé la haine des Blancs chez elles.
Bienvenue dans le XXIe siècle ! Un siècle qui promet d’être dur aux Européens s’ils ne sortent pas de leur dormition.
Michel Geoffroy
03/07/2020
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Domaine public