« Les attentats apportaient pourtant la preuve tragique du naufrage du Système ».
On entend moins ceux qui à droite aimaient se rassurer en tournant Flanby en dérision. Heureusement, car en quelques semaines François Hollande a repris la main – alors que dans le même temps la droite institutionnelle continue de sombrer.
La mise en place d’un couvre-feu idéologique et policier
On savait depuis Machiavel que la guerre permet aux pouvoirs chancelants de reprendre la main. Les djihadistes viennent d’offrir à François Hollande la guerre qu’il n’avait pu faire en Syrie. Et à domicile, au surplus, ce qui est quand même plus pratique.
Les attentats apportaient pourtant la preuve tragique du naufrage du Système : le naufrage de la politique pénale conduite depuis 40 ans puisque les terroristes étaient des délinquants récidivistes et identifiés, ce qui ne les a pourtant pas empêchés d’accomplir leurs crimes ; le naufrage de l’idéologie compassionnelle à l’égard des jeunes des banlieues « victimes du racisme » ensuite ; le naufrage enfin de l’islam à la française.
Mais par un remarquable tour de passe-passe politico-médiatique, ces échecs se sont transformés en autant d’atouts pour la gauche. Le terrorisme islamiste est ainsi devenu le prétexte à la mise en place d’un nouveau couvre-feu idéologique et policier sur le pays : un couvre-feu qui a pour nom Unité nationale, Vivre ensemble et Valeurs de la République. Bravo Flanby !
La gauche en ordre de bataille
À deux ans de la présidentielle, Flanby est désormais en ordre de bataille : car à l’alliance scellée entre les libéraux (la gauche Macron) et les libertaires (les réformes sociétales de Mme Taubira auxquelles on ajoute un zeste d’écologisme), la gauche entend bien ajouter la corde (électorale) musulmane à son arc.
La doxa officielle née des attentats de janvier nous explique opportunément en effet que pour lutter contre le djihadisme, il faudrait… renforcer la présence de l’islam dans l’espace public. Car si on devient islamiste en prison c’est parce qu’il n’y a pas assez d’imams dans ces « lieux de privation de liberté », etc.
Face à cette stratégie rondement menée, la droite institutionnelle, elle, brille comme à son habitude par sa nullité.
La droite pour les nuls
Avec le retour de Sarkozy à la tête de l’UMP, certains naïfs attendaient Bonaparte revenant de l’île d’Elbe. On a surtout vu le 11 janvier dernier un Sarkozy riquiqui tentant désespérément d’accéder au premier rang des marcheurs : image emblématique d’une « droite » conduite par la gauche.
La droite institutionnelle était déjà inaudible lors des grandes manifestations contre le mariage des homosexuels. Depuis les attentats de janvier, elle est devenue franchement muette sinon qu’elle a entonné comme un seul homme le refrain « Padamalgame ». On passera, par charité, sur la proposition faite par certains de déchoir de la nationalité française les djihadistes, peine qui doit assurément terroriser ceux qui conchient la France. Mais ce n’était qu’un début car avec les législatives du Doubs, cette droite s’est surpassée.
Ni-ni peau de chien
Car malgré les efforts désespérés des commentateurs politico-médiatiques visant à nous faire croire à un grave débat stratégique au sein des appareils politiciens de l’UMP ou de l’UDI, on a surtout assisté à un remake des palinodies politiciennes habituelles, sur fond de désastre électoral.
Car entre un Juppé ou un Larcher qui appelle à voter PS, une UMP qui s’en tient au ni-nisme et un Sarkozy qui appelait à ne pas voter pour le FN sans soutenir le PS pour autant (?), il n’y a pas en réalité l’épaisseur d’un papier à cigarette.
La ridicule agitation médiatique ne saurait masquer qu’une fois de plus cette « opposition », devenue impolitique, ne s’oppose à rien sinon au Front national, c’est-à-dire à une part croissante de l’électorat et notamment à ces « bons petits Blancs » qui énervaient tant le malheureux candidat UMP du Doubs.
Le néant
À deux ans des échéances de 2017 cruciales pour notre pays, la droite institutionnelle montre qu’elle n’a toujours pas de projets, pas de leader et pas d’idées.
D’ailleurs Alain Juppé, actuellement chouchou des médias puisqu’il préfère voter PS, dans son Appel aux Français (sic), convie ainsi la population à lui fournir des idées de programme. C’est la politique réduite au concours Lépine ! Il est vrai que cette droite n’a rien à proposer à nos concitoyens : faire plus libéral que M. Macron ? Revenir sur les réformes sociétales ? Restaurer quoi, au juste, alors qu’on a contribué à tout déconstruire depuis 40 ans de concert avec la gauche ?
De Gaulle se plaisait à dire qu’entre les communistes et moi il n’y a plus rien.
Aujourd’hui la preuve est faite qu’entre l’alliance des libéraux et des libertaires d’une part (qui s’appelle encore la « gauche ») et le Front national d’autre part, il n’y a plus rien.
Michel Geoffroy
06/02/2015
- Censure : un coup de pied bienvenu dans la fourmilière - 6 décembre 2024
- De quoi la dette est-elle le nom ? Introduction au Forum de la Dissidence - 17 novembre 2024
- Non aux impôts, oui à l’arrêt des dépenses nuisibles ! - 17 octobre 2024