« Moins de chauffage pour les Africains en Europe et moins de climatisation pour les Européens en Afrique ; chacun dans son écosystème et tout ira écologiquement mieux. » (*)
Ces lignes, un brin iconoclastes, participent à une réflexion plus vaste sur la caractérisation des enjeux écologiques contemporains et les issues à envisager.
La XXe conférence de l’Onu sur le climat, tenue à Lima au Pérou et conclue le 13 décembre 2014, est à la une des médias. Une fois encore, nos hiérarques nous ont sommés de limiter nos émissions de gaz à effet de serre en nous menaçant d’avoir très chaud si nous ne le faisions pas. Paradoxalement, ces mêmes hiérarques se félicitent de la baisse du prix du pétrole et du gaz car c’est bon pour la croissance. On pense aux propos récents de Mme Christine Lagarde sur le sujet.
Que se passe-t-il ? Pourquoi nous demandent-ils de soutenir la croissance en dissipant plus de pétrole et de gaz alors que, simultanément, ils nous prescrivent d’en réduire l’usage ? A moins de démontrer l’inanité des Premier et Second principes de la Thermodynamique, ce n’est pas possible.
Pour surmonter leurs contradictions, nos hiérarques nous demandent alors de croire dans le Développement durable, c’est-à-dire une croissance qui serait découplée de l’augmentation des impacts environnementaux. Pour étayer leurs croyances, ils invoquent les travaux de Simon Kuznets avançant que cela est l’issue à la crise écologique. Selon cet économiste, le stade ultime du Développement serait moins polluant que les étapes antérieures.
Croire qu’un développement, donc une artificialisation croissante de l’écosphère, serait écologiquement vertueux est une ineptie. D’autres auteurs ont eu des propos plus crus sur cette escroquerie politico-intellectuelle. Ainsi, dans le cas du véhicule électrique présenté comme la panacée écologique, la pollution générée localement est diminuée, certes, mais au prix d’impacts environnementaux disproportionnés dans son cycle de vie.
Cependant, cela ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur ce réchauffement climatique. Deux idées s’imposent alors :
- d’une part, on n’est pas capable de prouver quoi que ce soit ;
- d’autre part, la surconsommation d’énergie d’origine fossile participe aux impacts environnementaux et donc à la crise écologique. Alors que faire ?
Une mesure préliminaire serait que chaque individu s’impose de vivre dans le climat ayant engendré sa lignée. Expliquons cette perspective.
Aujourd’hui, environ 50% de la consommation d’énergie dans les contrées septentrionales sont dus aux usages domestiques, dont la majeure partie pour chauffer nos habitats. Or, nos besoins personnels en chauffage sont très variables et dépendent largement de notre aptitude à résister au froid. Depuis des lustres, les organismes les plus résistants ont le plus de chances de passer l’hiver. Donc, en général, un organisme de souche européenne en bonne santé, quel que soit son âge, est bien adapté à des hivers plus ou moins rigoureux.
Cependant, le recours à de l’énergie pas chère fait que des personnes que l’hiver aurait condamnées passent sans trop de difficultés les mois les plus éprouvants de l’année. Le chauffage central généralisé a permis ce « progrès social ». Mais c’est récent. Ma génération a souvenir du poêle à charbon dans la pièce principale ; des bouillottes et édredons dans des chambres glaciales. Du coup, des personnes issues de climats chauds peuvent survivre chez nous l’hiver. On pense bien évidemment aux dizaines de millions d’immigrés et leurs descendants, issus de climats tropicaux ou équatoriaux, qui prospèrent maintenant à nos latitudes septentrionales. Ces gens sont tous dotés d’un épiderme sombre car leur survie dépend non pas de leur capacité à résister au froid, mais de leurs facultés à se protéger du chaud et du soleil. Aussi, l’hiver, chez nous, leurs besoins en chauffage sont très supérieurs aux nôtres.
Plus généralement – et sans rentrer dans l’argumentaire techno-scientifique soutenant ces quelques lignes –, il appert que vivre en dehors du climat ayant engendré la lignée dont on est issu suscite des besoins en énergie plus importants que ceux des peuples souches. C’est trivial. Relevons que le peuple le plus énergivore de la planète – la population US – est un peuple pour qui le métissage social est une vertu.
Pourtant, ce point de vue n’a jamais été évoqué dans ces grandes messes climato-anxiogènes sur le climat. Une mesure simple serait pourtant de mise : vivre dans le climat, donc l’écosystème, qui nous a engendrés.
Les écolo-mondialistes ne cessent de rabâcher que nous sommes tous responsables de l’avenir de la planète. S’impose alors l’idée que vivre en dehors de son climat d’origine est une hérésie écologique. Cela oblige à une surartificialisation dommageable écologiquement. Donc, une peau claire n’a rien à faire en zone saharo-tropico-équatoriale et une peau foncée, idem en zone septentrionale. Si chacun, peau foncée ou peau claire, pouvait se convaincre de cette évidence et agir en conséquence, un pas important vers une société écologiquement vertueuse serait fait. Considérer la transgression de cette règle de bon sens comme un crime écologique, et pourquoi pas contre l’humanité – car agir ainsi mettrait en péril cette dernière –, serait un signal fort pour encourager des conduites éco-vertueuses. Au même titre que le « Tu ne tueras pas » ou « le droit de propriété » ont permis d’asseoir le principe de responsabilté dans nos pratiques sociales, le « Tu vivras dans ton écosystème » serait une étape vers l’éco-responsabilité. Voilà ce qu’un écologiste historique aurait aimé entendre à l’occasion du sommet de Lima.
Alors, RDV à Paris fin 2015 pour le prochain sommet sur le climat ? La remigration en sera-t-elle le thème central ?
Frédéric Malaval
16/12/2014
Note
(*) Ecoracialisme (8) Conclusion