Par Jean-Yves Le Gallou ♦ L’attentat islamiste commis par un musulman antillais au sein même du service renseignement de la préfecture de Paris est un symbole évident du désastre général à tous les niveaux de l’Etat. Depuis quelques années, l’Etat n’agit pas seulement contre les intérêts de la France, qu’il est censé représenter. Il agit également contre lui-même en organisant, volontairement ou non, les conditions de son affaissement systématique.
L’Etat contre la France
L’État a longtemps fait la France. Aujourd’hui, il la défait.
Les juges persécutent les lanceurs d’alerte qui pointent les dangers de l’immigration musulmane et africaine.
Les impôts servent à financer tout ce qui combat l’identité historique, culturelle, et civilisationnelle de notre pays : médias de propagande, associations « antiracistes » et immigrationnistes, non –art contemporain.
Mais l’État lui-même se défait.
Des dysfonctionnements graves et généralisés
La préfecture de police de Paris a longtemps été la tour de contrôle de l’État. Et la garante de la République. Elle jouissait d’une réputation fortement établie. Plus encore que le ministre de l’Intérieur, le préfet de police était réputé l’homme le mieux informé de France. Et quand Chirac a voulu montrer sa méfiance à Sarkozy, il a refusé de nommé son directeur de cabinet, le solide Claude Guéant, préfet de police.
Un poste trop sensible pour un personnage trop important.
Mais l’image de la préfecture de police se dégrade à grande vitesse.
Coté police judiciaire, le célèbre « quai des orfèvres » a perdu ses repères et ses traditions après avoir été technocratiquement déménagé dans le nord-est de Paris. Alors même que ce service mythique était affaibli après avoir été pris dans la tourmente judiciaire de deux affaires – de viols et de vols – ayant eu lieu dans ses locaux.
Versant maintien de l’ordre, cela ne va pas mieux. Perte de crédibilité avec la fourniture de chiffres fantaisistes pour évaluer le nombre de manifestants hostiles au pouvoir. Perte de savoir-faire (volontaire ou subie) avec la multiplication des violences a l’intérieur de la capitale. Le tout dans une double ambiance de laisser faire pour les casseurs d’extrême gauche et des banlieues et de violences policières disproportionnées contre des manifestants pacifiques. Maurice Grimaud, préfet de police lors des événements de 1968, affichait fièrement un bilan sans morts ni blessés graves. Ses lointains successeurs ne peuvent en dire autant avec les dizaines de gueules cassées des gilets jaunes.
La brigade des sapeurs-pompiers elle-même n’échappe pas aux difficultés : caillassage de ses sauveteurs dans les banlieues de l’immigration et vétusté croissante de son matériel. La catastrophe a été évitée de justesse à Notre Dame alors même que les moyens les plus lourds venus des Yvelines ont mis beaucoup de temps à parvenir sur les lieux du sinistre. L’économie de matériel d’un côté, les difficultés de circulation de l’autre ont handicapé la lutte contre l’incendie. Des difficultés de circulation qui n’ont pas été le fait du hasard mais de l’abandon de compétences régaliennes de la préfecture de police pour satisfaire les délires municipaux.
Attentat de la préfecture : « Le politiquement correct tue ! » [Entretien avec Jean-Yves Le Gallou]
Un attentat symbolique du désastre
Reste le dernier épisode proprement hallucinant. L’attentat terroriste commis au sein même de la direction du renseignement par un terroriste… qui en était issu. Un ennemi de l’intérieur qui, contre toute évidence, n’avait pas été décelé. Un terroriste habilité secret défense et qui avait sorti des informations ultra sensibles. Une faille majeure qui déconsidère une institution et ridiculise la France dans le monde entier.
Ce qui arrive à la préfecture de police n’est pas anecdotique. C’est le fleuron de l’État régalien qui est percuté. Changer des têtes et dissoudre telle ou telle structure, dans un contexte probable de rivalités de clans et de guerre des polices, ne changera rien à rien.
Ce qui est en cause c’est le rôle de l’État : défendre les Français et leur civilisation ou être un instrument de leur soumission à des forces étrangères ? Policiers, fonctionnaires, juges et militaires n’échapperont pas à cette interrogation sur le sens de leur mission.
Jean-Yves Le Gallou
12/10/2019
Crédit photo : Tiraden [CC BY-SA 4.0]
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