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Amazonie : « L’incendie, un élément vital dans le cycle de vie des écosystèmes »

Amazonie : « L’incendie, un élément vital dans le cycle de vie des écosystèmes »

par | 24 septembre 2019 | Politique, Société

Amazonie : « L’incendie, un élément vital dans le cycle de vie des écosystèmes »

Les incendies en Amazonie ont été largement instrumentalisés et exagérés par de nombreux médias et responsables politiques, dont Emmanuel Macron. Pour Frédéric Villaret, si l’activité humaine est évidemment responsable de nombreux feux de forêts, les incendies forestiers font de toutes manières partie du cycle naturel.
Polémia

Incendies forestiers et diplomatiques

Cet été, il y eut le feu entre notre président et celui du Brésil ; pour mémoire, premier pays frontalier de la France avec 730 km.
Des incendies en Amazonie ont obligé notre président à s’exprimer, ce qui ne plut pas aux autorités brésiliennes. La suite est connue. Brigitte Macron, a priori pas concernée, en fit les frais.
Les appels d’Emmanuel Macron à « parler de cette urgence » lors du sommet du G7, puis les regrets de Jair Bolsonaro que le président français « cherche à instrumentaliser une question interne au Brésil » ont initié ce feuilleton estival, créant un malaise dont les médias ont fait leur beurre.

Des feux normaux ?

Pourtant, quelques notions d’écologie auraient permis à notre président de nuancer ses propos. En effet, l’incendie est un élément vital dans le cycle de vie des écosystèmes. Aux quatre coins de notre globe, des incendies ravagent régulièrement de grandes forêts comme celles de l’Amazonie, du Congo ou de la Sibérie. Paradoxalement, cela leur permet de se perpétuer. Mais, il est vrai que que pour l’homme, c’est compliqué. En 2010, alors que la canicule régnait, de gigantesques incendies partout en Russie européenne amenèrent les autorités à envisager d’évacuer des villes entières. Moscou fut plongée dans la fumée. L’agriculture en souffrit. Des villages n’existent plus aujourd’hui. Il y eut de nombreux morts. Le chiffre de 55 000 est souvent évoqué.

Régulièrement, notre territoire, aussi, est concerné par des incendies. Un ami, forestier dans les Pyrénées, a passé cet été à déblayer une parcelle ravagée par l’incendie il y a peu. Le feu fait partie du cycle de vie de la Nature. Prairies et forêts sont régulièrement dévorées par des flammes… salutaires.

Dans un article publié par Polémia en 2004, il était écrit ce à quoi les écologues américains avaient abouti alors que leurs parcs naturels étaient détruits régulièrement par des incendies. Leur conclusion était de laisser faire.
En août 1988, au nom de ce principe, 3 000 km2 de forêts brûlèrent dans le parc du Yellowstone. On dit que, depuis, les pompiers, là-bas, laissent brûler la nature. Tant pis pour ceux ayant construit leur maison dans des bois. On sauve les personnes, mais pas leurs biens.

Curieux qu’aucun des « écolos » entourant Emmanuel Macron ne l’ait informé de ce qu’apprend très vite un étudiant en écologie. Polémia n’est pas le lieu pour publier un cours, mais à l’occasion, le soussigné, – ou mieux, un spécialiste -, pourraient exposer cela plus en détail. L’article de 2004 donne déjà quelques pistes. Quelques clics sur le Web fournissent aussi des éléments.

Schématiquement, quand un écosystème accumule trop de matière « morte », un feu se déclenche et tout est éliminé. C’est une sorte de « remise à zéro » naturelle; un « reset » quand le système est « planté » diraient les informaticiens. La végétation repousse ensuite selon des étapes bien identifiées. L’écosystème retourne à l’état « climacique », puis est détruit à nouveau lorsque celui-ci n’est plus viable. Un incendie rabat alors les cartes et tout recommence. C’est vrai que les tortues et tout ce qui ne vole pas ou ne cavale pas vite souffrent un peu, mais leurs congénères épargnés reviennent sur les lieux quand les conditions sont réunies.
Il est vrai aussi que souvent l’homme est à l’origine de ces incendies. Malveillance, accident, ignorance, etc. sont souvent identifiés comme la cause de ces sinistres. Mais si ces incendies n’étaient pas d’origine anthropique, la Nature ferait le boulot. Il a y suffisamment d’éclairs pendant l’été pour mettre le feu partout où il peut se développer.

Macron est-il à ce point mal entouré ?

Car, paradoxalement, c’est très difficile d’enflammer quoi que ce soit. Quiconque allume un feu de cheminée sait que cela nécessite un protocole très précis. Une allumette face une bûche de chêne donne des résultats assez décevants. Mais une fois le point d’ignition atteint, rien n’arrête un feu tant qu’il y a du carburant et du comburant, le tout à bonne température. Les pompiers maîtrisent très bien l’enchaînement des phénomènes aboutissant à un grand feu.

Comme l’évoquait un ancien architecte de Notre-Dame de Paris, il faut beaucoup de petit bois pour enflammer une poutre. C’est ce que l’on apprend au Centre national de prévention et de protection (CNPP). Si cela ne doit pas brûler, cela ne brûle pas, sauf extrême malveillance très identifiable… car des traces de solvant le prouvent. Mais si ça brûle, ça brûle… C’est tout. Pompiers, forestiers, écologues, etc. le savent.

Ces écolos entourant Emmanuel Macron auraient pu lui rappeler cela. Sa spécialité, c’est la finance, pas l’écologie. Pourquoi les Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit and co. ne lui ont-ils pas dit : « C’est normal Monsieur le Président ! Faut laisser brûler… C’est même bien ! Ça repoussera ».
Greta Thunberg aurait pu aider aussi. En tant que nouvelle égérie mondiale de l’écologie, elle doit savoir cela. Depuis Humboldt et Bonpland au tournant des 18 et 19e siècle, des milliers de savants ont alimenté ce qui est devenu l’écologie. On a quelques connaissances.

Frédéric Villaret
24/09/2019

Crédit photo : Domaine public

Frédéric Villaret
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