On connaissait l’attitude drastique des autorités israéliennes et de leurs administrés envers les clandestins venus d’Afrique noire mais les politiques récentes de certains pays du Maghreb ont pu surprendre ceux d’entre nous qui ne prêtent pas attention aux pressions migratoires qui existent également au sud de la Méditerranée.
En effet, si un bon nombre de migrants subsahariens ont pour objectif final Londres via Lampedusa et Calais, il n’en demeure pas moins qu’ils transitent et parfois s’installent au Maroc, en Algérie ou encore en Libye, provoquant de fortes tensions avec les populations locales. C’est ainsi que l’Algérie, à l’instar d’Israël, a récemment mis en place une véritable politique de remigration pour gérer le problème des clandestins d’Afrique noire.
Quelles formes prennent ces politiques de remigration ?
En Israël, depuis le début des années 2000, des dizaines de milliers de Soudanais et d’Erythréens fuyant leurs pays en guerre ont demandé l’asile. Longtemps tolérés par le gouvernement qui refusait d’étudier leur demande, ces clandestins représentent aujourd’hui un problème pour l’État. Le gouvernement israélien a donc choisi de mettre en place une politique drastique de remigration. Les clandestins sont internés dans des centres dans le désert du Néguev, puis ils doivent choisir entre deux options : la prison ou l’expulsion vers un pays africain sécurisé comme l’Ouganda. De même, l’Algérie a décidé de réagir à l’afflux important et récent de clandestins subsahariens auquel elle a dû faire face l’année dernière. En partenariat avec les pays d’origine de ces migrants, principalement le Niger le gouvernement algérien organise leur rapatriement, qu’il soit volontaire ou appuyé par des opérations de police. Ainsi, en trois mois, 2 500 clandestins nigériens ont été rapatriés par les autorités algériennes.
Quelles leçons en tirer pour l’Europe ?
Ces exemples du Maghreb et du Moyen‑Orient montrent non seulement que la remigration est possible avec de la volonté politique, mais qu’elle est sensée et vitale lorsqu’un État fait face à un flux massif migratoire. En effet, c’est face à la pression urgente que représentait l’afflux régulier et massif d’immigrés subsahariens que l’Algérie et Israël ont dû prendre de telles mesures. C’est l’occasion de rappeler que, pas plus tard qu’hier, 1 500 clandestins africains ont accosté en Sicile et sur l’île de Lampedusa. Face à cette situation, on ne peut s’empêcher de penser que l’Europe doit se protéger au‑delà de son limes, de ses frontières, et qu’elle doit observer de près ses voisins du Sud qui sont la ligne de front de ces flux massifs migratoires.
Source : Bulletin de réinformation, Radio Courtoisie, 07/04/2015