L’anaphore de Michel Geoffroy destinée aux barbus de tout poil, avec un dernier souhait exprimé aux non-barbus, est un peu décalée dans le temps. Seule la rédaction de Polémia en est responsable. Avec ses meilleurs vœux pour la nouvelle année, elle présente ses excuses aux intéressés.
Polémia
On n’a décidément pas de chance avec les barbus en France
Nos grands-parents parlaient de Landru, l’assassin à la barbe noire, grand carbonisateur de femmes seules. Ces « vieilles barbes », il est vrai, nous cassaient les pieds avec leurs souvenirs de la Guerre mondiale et leurs conseils que nous n’écoutions pas. Mais on rêvait aux exploits de « Barbe-Rouge », le pirate au grand cœur, en lisant le journal Pilote.
À la fin des années 1950, Cuba a certes remis la pilosité à la mode, avec ses barbus en treillis faisant la revoluçion castriste. La petite barbe brouillonne du Che faisait rêver les adolescents boutonneux car elle donnait une odeur de poudre à la révolte.
Mais nous ne savions pas que la descente dans l’enfer des barbus ne faisait que commencer pour nous.
La barbe, les hippies !
Dès 1968 nous avons vu venir des campus américains des prophètes barbus et chevelus, fumeurs de joints : hippies à guitare qui nous chantaient l’ère du verseau et de l’amour libre sur tous les tons, avant de rejoindre la banque ou la grande entreprise de papa. Car on n’avait pas bien traduit leur message, venu des States : ce n’était pas Vive le maoïsme, mais Vive le capitalisme qu’il fallait comprendre !
Les barbus qui n’avaient rien compris sont partis au Larzac, en précurseurs de nos modernes zadistes si aimés des médias.
Les éleveurs de moutons se sont vite lassés de leurs brebis égarées et se sont recyclés dans l’antinucléaire, le fauchage d’OGM et l’écologisme, bien plus médiatiques. Aujourd’hui, ce sont des ministres et des élus respectés, qui rendent notre vie plus agréable : grâce à eux nous trions nos déchets, nous mangeons bio, nous payons plus de taxes et nous roulons à vélo dans les villes… tout en ayant bien peur du grand réchauffement climatique.
En 1981 de nouveaux barbus, successeurs des précédents, sont venus nous pourrir la vie, dans le sillage de François Mitterrand.
Cette fois c’était le tour du petit collier de barbe, fin et hargneux comme un instituteur socialiste qui cherche à en imposer aux gamins turbulents, faute de savoir leur enseigner quoi que ce soit.
C’était alors l’alliance de la barbe et de la rose, comme un mauvais remake de celle de la carpe et du lapin. D’ailleurs, l’union n’a pas été heureuse : elle nous a surtout légué des dettes, des fonctionnaires et SOS Racisme. On fait mieux en termes de progéniture.
La barbe à bobos
Depuis lors, les bobos de sexe masculin (il faut dire « de genre », je crois, maintenant) ne se rasent plus en signe de nostalgie du grand changement raté. Ils arborent une barbe de quelques jours, mais entretenue, le col de chemise largement ouvert. Il paraît que ça fait viril progressiste, genre George Clooney, mais pas trop : on est de gauche, quand même.
La publicité et les médias ont amplifié le message en mettant en scène partout le fils du cowboy Marlborough assagi (il n’a plus le droit de fumer) mais toujours aussi mal rasé. Les présentateurs télé ne se rasent plus non plus. Ça fait plus cool et Léon Zitrone doit s’en retourner dans sa tombe.
Certains allient même, depuis le Mondial du foot, la barbe du noceur avec le crâne rasé de Bartez. Donc genre pirate des Caraïbes, surtout si on ajoute des anneaux dans les oreilles et quelques tatouages, mais en plus propre.
Il paraît que cela fait tendance boulevard Saint-Germain, au volant d’une Porsche et que cela séduit les meufs anorexiques.
La barbe, les islamistes !
Mais voici que sont arrivés de nos banlieues, si populaires, de nouveaux barbus.
Notre pays s’est donc enrichi de la petite barbe, finement rasée, du « jeune » qui se sent si bien en France qu’il préfère voir gagner l’équipe de foot d’Algérie et voir les femmes se voiler, sauf à passer pour des putes.
Elle s’enrichit aussi de la grosse barbe – genre sapeur de la Légion – de l’imam lyonnais, de l’apprenti djihadiste ou du converti qui s’est « autoradicalisé tout seul », selon notre ministre de l’Intérieur, avant de « partir pour la Syrie » comme chantaient déjà les soldats de Napoléon III.
Et sur nos écrans on voit le genre barbu cagoulé de l’État islamique, enfin, qui manie la kalachnikov et le coutelas, sous l’œil attendri des caméras, pour le moment uniquement de l’autre côté de la Méditerranée.
La barbe, les barbus !
Les vieilles barbes nous rasaient.
La barbe et la rose nous insupportaient par leur jactance ridicule.
Mais les mahométans barbus ne nous font plus rire du tout et certains commencent sérieusement à nous fatiguer.
On en vient à regretter le seul barbu qui soit vraiment sympathique aux Européens, surtout depuis qu’il devient de plus en plus politiquement incorrect : le Père Noël.
Bon Noël à tous ceux qui ne sont pas barbus !
Michel Geoffroy
23/12/2014
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