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À Varsovie, le « boss » a tracé notre feuille de route

À Varsovie, le « boss » a tracé notre feuille de route
À Varsovie, le « boss » a tracé notre feuille de route

Par Michel Geoffroy, auteur de Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ Le 21 février 2023, il est venu, il a vu, il a parlé. Qui donc ? Mais le patron, le boss, Joseph Robinette Biden, quoi, le « leader du monde libre » comme dit LCI, la chaîne atlantiste qui est diffusée en France. À Varsovie, le boss a donné ses directives à ses vassaux, pardon, au « monde libre ». Il fallait donc l’écouter jusqu’au bout, ce que n’ont pas fait nos médias mainstream.

Vive la Pologne

Le boss a salué d’abord la Pologne, « notre plus grand allié ». Vous noterez que le boss parle à la troisième personne, signe évident de sa majesté.

Mais il faut traduire le propos présidentiel : la Pologne est effectivement le pays le plus belliqueux de l’OTAN. Aujourd’hui, elle rêve d’envoyer une légion polonaise bouter les russkofs hors d’Ukraine et même de démanteler la fédération de Russie. Comme en 1939 elle rêvait de défiler victorieuse à Berlin.

Braves petits polaks, ils méritent bien de l’Oncle Biden ! Même si, comme dit un personnage du célèbre film Les Tontons flingueurs, « les c…, ça ose tout, c’est à cela qu’on les reconnaît » !

Derrière Papy Biden, l’État profond américain à la manœuvre

Silence dans les rangs

Le boss a aussi fait la leçon à ceux qui prédisaient la « mort cérébrale » de l’OTAN, vous voyez de qui je veux parler : « l’OTAN est plus forte que jamais » et elle « restera unie ». Silence dans les rangs !

D’ailleurs, l’OTAN se porte si bien qu’elle va s’étendre à la Suède et à la Finlande. La Finlande, voilà qui va plaire aux Russes : des missiles en face de Saint-Pétersbourg, pour Biden ça, c’est cool ! Avec ses missiles à Cuba, Castro était vraiment petit bras !

Et des chars allemands de retour en Ukraine, cela plaira aussi beaucoup aux Russes.

Merci, patron

Le boss s’est aussi félicité d’avoir « libéré l’Europe de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie ». Donc les sanctions ou le torpillage des gazoducs Nord Stream, c’était pour nous libérer. Nous voilà rassurés.

La libération par les bombes, c’est un grand classique de l’Oncle Sam. La seconde guerre d’Irak n’avait-elle pas comme nom de code « Liberté irakienne » ?

Donc merci, patron, de nous avoir libérés de l’énergie russe que nous pourrons enfin remplacer par un gaz de schiste made in USA, qui nous sera vendu nettement plus cher. Mais, que voulez-vous, la liberté, ça n’a pas de prix, même entre « alliés ».

« Sleepy Joe » ? Non, « Super Biden » !

La feuille de route

Mais passons aux choses sérieuses.

À Varsovie, le boss a tracé la feuille de route de toute l’équipe : on se battra pour l’Ukraine « quelles qu’en soient les conséquences ». Mais les conséquences pour qui ? Pour les États-Unis, bien à l’abri dans leur continent-île, ou pour l’Europe, transformée une nouvelle fois en champ de bataille économique et militaire. Armons-nous et partez ! Merci, patron.

Mais laissons là ces détails puérils face à une si noble cause. Car il s’agit de défendre l’Ukraine, « pays libre, souverain et démocratique ».

Il faut reconnaître un talent certain au boss : il a été capable de lire sur son prompteur ces trois qualificatifs sans éclater de rire.

D’ailleurs, l’Ukraine est tellement libre et souveraine que le boss a annoncé à sa place qu’elle allait prochainement « lancer une contre-offensive ». La « coalition » (le boss, dans un léger moment d’égarement bien compréhensible, a dû confondre avec l’Irak…) va d’ailleurs lui fournir des armes pour cela.

Et puis il y aura aussi un « nouveau train de sanctions » contre la Russie : là, le boss a tracé la feuille de route de la Commission européenne, qui doit donc être tout aussi libre, souveraine et démocratique que l’Ukraine.

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Pour la paix, adressez-vous à Poutine !

La paix ? Ce n’est pas l’affaire du boss. C’est à Poutine et à lui seul de faire la paix, le boss l’a rappelé. Mais, comme c’est un méchant, un tyran qui commet plein de crimes contre l’humanité en Ukraine, il ne faut donc pas trop compter sur lui. Alors « le monde libre » doit faire la guerre aux tyrans, ces tyrans « qui ne comprennent qu’un mot : non ».

Là, on appréciera la profondeur abyssale de la réflexion géopolitique et philosophique de notre boss : ressortir de la naphtaline en 2023 la rhétorique du monde libre, il faut le faire. C’est ce que L’Express salue chez nous comme un « leadership “rooseveltien”[1] » : nous voici projetés non plus en 1950 mais en 1941. Voilà qui est rassurant !

Et puis pourquoi parler des tyrans au pluriel ? Il y a donc d’autres noms sur la liste noire du boss, que Poutine ? On aimerait connaître les noms de ceux contre qui le boss va nous envoyer combattre aussi un jour. Au nom de la liberté, bien sûr.

Le boss il a le sens de l’humour

Comme dit LCI, le boss Biden a été « ovationné par la foule à Varsovie » pour son « grand discours ». Lequel s’est terminé en convention démocrate : jeux de lumière, nuée d’enfants de toutes les couleurs agitant des petits drapeaux autour du boss.

Un clin d’œil sans doute à ce tyran de Poutine qui veut protéger les petits Russes de la pédophilie occidentale.

Notre boss, il a vraiment le sens de l’humour.

Michel Geoffroy
08/03/2023

[1] 22 février 2023.

Michel Geoffroy

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