Frédéric Villaret, docteur en sciences. Spécialité : ingénierie écologique des écosystèmes artificiels
♦ Nous y voilà ! Marine Le Pen affronte Emmanuel Macron. Les commentaires sont innombrables : les médias en servitude, pour Macron ; Internet, pour Le Pen.
L’idée force de « Conjecture sur le Brexit » (*) était que le référendum britannique révélait la lutte séculaire entre le capital foncier et le capital financier. N’assistons-nous pas aujourd’hui en France à la cristallisation de cette lutte entre Emmanuel Macron, le favori, et Marine Le Pen, sa « chalengeure » ?
Beaucoup d’auteurs ont analysé l’Histoire à travers cette dualité. On citera, par exemple, Bernard Lazare à travers L’Antisémitisme, son histoire et ses causes. Sans se focaliser sur la question juive comme il le fit, cet antagonisme fondamental opposerait la campagne à la ville, l’aristocratie terrienne à la bourgeoisie, le château à la commune, le paysan au prolétaire, la rente foncière à la rente financière, etc.
L’élection en cours est-elle une nouvelle partie de ce jeu ? Le capital financier est-il sur le point de remporter une étape déterminante dans sa lutte pour la suprématie politique ?
Les programmes des deux candidats nous éclairent à cet effet.
Alors que Marine Le Pen maintient l’impôt sur la fortune en l’état, Emmanuel Macron veut le remplacer par un impôt sur la fortune immobilière. Cela signifie que le capital financier serait exonéré d’impôts au détriment du capital immobilier. Par définition, celui-ci concerne les biens qui ne peuvent être déplacés, comme les terrains, les maisons, les immeubles ; le capital financier, lui, bouge autant qu’il veut, surtout aujourd’hui. C’est la mondialisation.
Alors qui a intérêt à l’élection d’Emmanuel Macron ? Pourquoi les gens ayant fait le choix du capital immobilier pour épargner voteraient-ils pour lui ? Veulent-ils donner à quelques oligarques de la finance le pouvoir sur ce qui nous permet de manger et de se loger ?
Cet article est court car à quelques jours d’un enjeu décisif le temps n’est pas à la réflexion de fond. Aussi se conclura-t-il par une interrogation : Que doivent faire ces Français aimant la pierre et la terre au moment de glisser leur bulletin dans l’urne : donneront-ils la corde pour se faire pendre ?
La réponse dans quelques jours.
Frédéric Villaret
1/05/2017
P.S. J’espère que ma Tata installée en Suisse lira ces lignes…
(*) « Conjecture sur le Brexit : la Gentry contre l’oligarchie mondialisée », 4 juillet 201
Correspondance Polémia – 1/05/2017
Image : Jolie résidence secondaire charentaise en plein Marais poitevin qui, selon Emmanuel Macron, serait passible de l’impôt sur la fortune immobilière.
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