Le gouvernement reste silencieux sur la dette historique attendue en 2014 : les ministres de Bercy Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve se sont montrés récemment très discrets sur le sujet de la dette.
Après avoir dépassé 93 % du PIB en 2013, le taux d’endettement de la France devrait dépasser 95 % du PIB fin 2014, soit près de 1 950 milliards d’euros, c’est‑à‑dire environ 30.000 euros par Français. Ainsi, après avoir été sous‑estimé, ce taux se révèle supérieur au taux de 94,3 % avancé au printemps par le gouvernement dans le programme de stabilité transmis à la Commission européenne. Cette augmentation de la dette rapportée au PIB ne serait pas inévitable si la croissance était suffisante. En effet, une croissance de 2 % alliée à des efforts structurels pourraient permettre à l’endettement de décroître, mais ce pas avant 2015. Dans ces conditions optimistes, le ratio de dette diminuerait de deux points par an en moyenne.
Alors, les causes profondes de cette dette de plus en plus lourde ? Outre le poids de la dette des collectivités locales, la crise alourdit immanquablement la dette de la Sécurité sociale, par des rentrées de cotisations plus faibles et des coûts d’indemnisation croissants.
Mais il s’agit aussi en grande partie des plans de soutien financier à la zone euro, qui sont imposés par les institutions supranationales. Pour la France, le coût de ces plans a atteint 48 milliards d’euros en 2012 et devrait atteindre 62 milliards fin 2013, et presque 70 milliards fin 2014. Il faut savoir que sans ce soutien à la zone euro, la dette de notre pays en 2014 serait inférieure à hauteur de 2,5 % du PIB.
Source : Bulletin de réinformation, R.C., 19/09/2013