L’Organisation de la coopération et du développement économique ‑ OCDE ‑ a rendu son verdict hier en faisant paraître les résultats de son programme triennal international pour le suivi des acquis des élèves ‑ PISA. (…) Alors qu’elle est actuellement la 5e économie mondiale, la France se situe en revanche dans la moyenne des pays de l’OCDE en matière d’éducation, loin derrière l’Allemagne ou la Belgique. 25e, en 2012, au classement PISA, elle est 27e, en 2015, soit une légère régression qui confirme l’échec des multiples réformes scolaires engagées ces dernières années par les gouvernements successifs, droite et gauche confondues.
Madame le ministre de l’Éducation nationale n’a pas manqué de réagir le jour-même.
Najat Vallaud‑Belkacem a en effet tenu à commenter ces mauvais résultats lors d’une conférence au siège de… l’OCDE. En guerre contre les inégalités en tout genre depuis sa nomination comme ministre de l’Éducation nationale, elle a repris son cheval de bataille, rejetant la faute de ce déclassement sur « la reproduction sociale [ ???] » qui sévit en France.
Déclarant qu’il fallait en finir avec « ce déterminisme social inacceptable », Najat Vallaud‑Belkacem a martelé combien la gauche au pouvoir avait à cœur : « De construire une école plus équitable » et qu’il fallait du temps pour obtenir des résultats concrets.
D’autres y voient au contraire la conséquence d’un égalitarisme forcené qui nivelle par le bas.
C’est du moins l’opinion de Laurence de Charette, directrice de la rédaction du Figaro, dans un éditorial intitulé « la sanction de l’égalitarisme » paru ce jour (voir le billet ci-dessus). De fait, dans la réaction de Najat Vallaud‑Belkacem, il n’y a aucune remise en question des méthodes et du bien-fondé de certaines réformes pédagogiques imposées avec dogmatisme malgré les vives contestations ; pas un mot sur le délitement de la qualité des enseignements et sur l’idéologisation de ces mêmes enseignements ; rien non plus sur les problèmes graves de discipline rencontrés dans nombre d’établissements et le recul inquiétant de l’autorité des enseignants…
Le ministre pourra toutefois se consoler de ce que le PISA est moins sévère que l’enquête internationale TIMSS qui depuis 1995 mesure les performances des élèves en mathématiques et en sciences et qui, dans son étude publiée fin novembre, indiquait que les élèves français arrivent bons derniers dans l’Union européenne en mathématiques, et avant‑derniers (juste avant Chypre) en sciences. Autre lot de consolation : la Suisse pourtant mieux classée que la France a remis en cause hier la méthodologie utilisée par l’OCDE pour établir son classement…
Source : Bulletin de réinformation, Radio Courtoisie, 07/12/2016