Immigration : toujours plus d’entrées. Comme chaque année le gouvernement vient de publier le rapport au Parlement sur « Les orientations de la politique de l’immigration et de l’intégration ». C’est un recueil de chiffres officiels, donc imparfaits, politiquement correct oblige, mais précieux. Il porte sur 2010 et confirme les études antérieures présentées par Polémia.
Les flux migratoires continuent officiellement de s’amplifier
En 2010, 188.387 premiers titres de séjour ont été attribués en France métropolitaine. Cela donne une idée, par défaut, des entrées. En effet, ce chiffre ne prend en compte :
- ni les ressortissants de l’Union européenne (y compris les nouveaux pays) ;
- ni les mineurs bénéficiant du titre de séjour de leurs parents (plusieurs dizaines de milliers) ;
- ni les demandeurs du statut de réfugié politique (de l’ordre de 50.000) ;
- ni les entrants officiels outre-mer ;
- ni, bien sûr, les clandestins.
Néanmoins, ce chiffre est en augmentation d’année en année, de 2010 sur 2009, de 2009 sur 2008, de 2008 sur 2007 : pour les quatre premières années du quinquennat de Nicolas Sarkozy, en 2010 par rapport à 2007, cela représente une hausse de 10% du nombre de nouveaux titres de séjour délivrés.
Augmentation de 54% pour les entrées professionnelles malgré un taux de chômage de 10%
Conséquence de la mise en œuvre de la politique d’immigration dite « choisie », les entrées recensées pour motifs professionnels passent de 11.751 en 2007 à 17.819 en 2010, malgré la crise et l’explosion du chômage. On connaît l’antienne cent fois répétée : « Les étrangers font le travail que les Français ne veulent plus faire. » Pour être plus exact, il faudrait dire : que les étrangers déjà installés et les immigrés de la seconde génération ne veulent plus faire non plus. En effet, selon les statistiques officielles de l’INSEE, le taux de chômage des étrangers, hors Union européenne, est le triple de la moyenne nationale (1) (près de 30% aujourd’hui) et celui des descendants d’immigrés âgés de 15/24 ans dépasse 35% (2), soit deux fois la moyenne nationale. Les immigrés qui entrent aujourd’hui en France maintiennent des étrangers déjà présents au chômage ; et ce sont les parents des chômeurs de demain.
Pour une raison simple : l’immense réservoir de main-d’œuvre qui se presse à nos portes tire les salaires à la baisse tandis que l’État-Providence assure à tous les résidents en France un revenu minimal ; d’où le développement simultané du chômage, de la baisse des salaires et de la montée des déficits.
Augmentation de 28% pour les entrées d’étudiants
Le nombre de titres nouveaux attribués à des étudiants est passé de 46.663 en 2007 à 59.779 en 2010, soit une hausse de 28%. L’opinion aurait tort de se rassurer avec les faux arguments que lui servent les médias dominants. Sous couvert d’une immigration provisoire bénéficiant au rayonnement de la France, il s’agit le plus souvent d’un mode d’immigration parmi d’autres, nourrissant le travail clandestin, notamment pour beaucoup de Chinois et d’Africains. Une étude officielle du secrétariat général à l’Immigration (3) le précise pour 2010 : « Au bout de huit ans [pour les étudiants entrés en 2002], un peu plus de un sur deux est encore en France. Venus pour effectuer deux cycles universitaires, voire un cursus complet, ils sont nombreux à être toujours étudiants. Une partie importante, environ 40%, est restée en changeant de motif : par ordre d’importance vient le motif familial puis le motif professionnel. » A noter que 15% des Africains sont encore étudiants (?), statistiquement parlant, huit ans après le début de leurs études en France…
Les régularisations se sont élevées à 32.810 en 2010
Officiellement le gouvernement lutte contre l’immigration clandestine. En réalité il compose avec elle et avec les forces d’extrême gauche qui la soutiennent. Ainsi on peut lire le tableau suivant page 72 du rapport au Parlement :
Tableau n°1-3-5 : Entrées irrégulières enregistrées dans AGDREF pour les premiers titres délivrés :
2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | |
Titres délivrés après entrée irrégulière | 32.001 | 27.827 | 30.300 | 31.755 |
Derrière un jargon technocratique ce tableau recense le nombre de clandestins régularisés : à un rythme de 30.000 par an en moyenne… soit autant que les reconduites à la frontière !
On notera au passage l’absence de chiffre pour 2010 : pour une raison simple, une censure de dernière minute a fait disparaître le chiffre de 32.810 régularisations, chiffre en hausse par rapport aux années précédentes et soulignant les limites des discours de « fermeté »…
Il n’y a pas que dans feu l’Union soviétique qu’on caviarde les statistiques officielles…
Les naturalisations ont augmenté de 16% depuis 2007
Situées à hauteur de 100.820 en 2006, les naturalisations se sont élevées à 116.496 en 2010, soit une hausse de 16%.
On pourrait s’en réjouir si cela traduisait une véritable assimilation. Mais c’est douteux :
- d’abord, parce que beaucoup de ces nouveaux citoyens restent les nationaux d’un pays étranger ;
- ensuite, parce que tous ceux qui reçoivent ainsi la citoyenneté française ne sont pas forcément pleinement français par la culture, la civilisation, le sentiment et l’allégeance ; c’est un légitime sujet de préoccupation, même s’il est politiquement incorrect.
2011 : nouvelle hausse des entrées légales
En 2011, les chiffres traduiront une nouvelle hausse des différents flux migratoires. C’est en tout cas ce que traduisent les données provisoires de janvier à novembre 2011 quand on les compare à celles de janvier à novembre 2010. Mais ces chiffres ne sortiront pas tout de suite des chaudrons statistiques de l’administration…
Deux colloques à suivre
Le problème de l’immigration reste donc un problème majeur même s’il est souvent occulté par les médias de l’oligarchie. Deux manifestations viendront prochainement éclairer la situation :
- le jeudi 16 février, le colloque de l’Institut de géopolitique des populations consacré à la question suivante : « Peut-on raisonnablement calculer les coûts de l’immigration ? »
- le samedi 10 mars, les assises « Identité, citoyenneté, nationalité ».
À vos agendas !
Andrea Massari
Notes
- Source INSEE : Nombre de chômeurs et taux de chômage selon la nationalité, le sexe et l’âge en 2009
- Source : ministère de l’Immigration – Infos migrations, mai 2011.
- Infos migrations, n° 29, novembre 2011 : « Le Devenir des étudiants étrangers en France ».