Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Ce 14 juillet devrait être la goutte de honte pour faire déborder le flacon des ignominies. Jusqu’où notre régime peut il descendre ?
Une question devrait sans arrêt interpeller les Français qui se sentent héritiers de la France. C’est celle posée par Jean-Marie Le Pen dans Fils de la nation, le tome 1 de ses mémoires : « Méritons-nous de survivre ? » Cette question se pose pour notre peuple, largement soumis au politiquement correct et à la repentance historique, incapable le plus souvent de saines réactions assumées face aux affronts en tous genres. Pour nos dirigeants, elle ne se pose pas, la réponse est non. Eux sont incapables d’assurer la sécurité des Français et le simple respect de la France, ils doivent disparaître.
Ils n’ont même pas su faire respecter leur sacro-saint 14-Juillet républicain. Et pourtant le défilé était réglé de façon impeccable, il donnait même une raison d’espérer. Bien sûr les médias ont mis en avant la diversité et la féminisation — l’idéologie est partout. Mais tout de même on se disait qu’il était encore possible d’applaudir et de féliciter l’armée française. Une sorte de « camp des saints » où trouve encore parfois refuge tout ce qui fait de notre histoire, bien avant 1789, un roman héroïque à partager. Il y a eu tout de même des sifflets, pas contre nos armées mais contre leur chef, le président. Un mélange des genres peu heureux, mais compréhensible. Et puis il y a eu sur ces Champs-Elysées au cordeau du défilé le matin, le retour du chaos Castaner dès l’après-midi. Quelques Gilets jaunes radicalisés et surtout les Black blocs s’en sont donné à cœur joie. L’image de la France s’est trouvée une nouvelle fois dégradée au plan international. Mais le pire était à venir.
Pas de tirs de LBD contre les émeutiers algériens sur les Champs
Que dire des nouveaux débordements de supporters algériens, qui étaient prévus, mais qui n’ont pas été contenus, le jour de notre fête nationale ? Il faut bien voir que pour ces Algériens, pour la plupart de nationalité française, qui sont « chez eux, chez nous » mais qui se disent ouvertement « fiers de notre pays, l’Algérie » (phrase entendue à plusieurs reprises sur France Inter le 15 au matin), le foot est un moyen de continuer d’une certaine manière la guerre d’indépendance. La formule « Vous n’avez pas voulu l’Algérie française, vous aurez la France algérienne », est plus que jamais d’actualité. Ces drapeaux algériens, ces cris, ces heurts sont la manifestation évidente d’un communautarisme revendiqué. Ce sentiment pro-algérien apparaît vite pour ce qu’il est, un sentiment antifrançais. Comment peut-on refuser de voir cette réalité ?
Ils aiment tant leur pays d’origine et détestent tant celui qui les accueille qu’on se demande pourquoi ils ne partent pas en masse combattre de l’autre côté de la Méditerranée pour leur démocratie. Car à Alger, on fait attention, on est pacifique : pas de razzias, pas de pillages, pas d’agressions de policiers. On sait qu’on n’est pas sûr les Champs-Elysées face à une police tétanisée à la simple pensée de blesser un Algérien de nationalité française ou non. Et l’on a raison : sur les Champs le 14 au soir, les forces de l’ordre ont riposté à coups de grenades lacrymogènes mais n’ont pas procédé aux tirs de LBD, réservés aux seuls Gilets jaunes dont des dizaines ont été éborgnés ou ont eu la main arrachée.
Les clandestins au Panthéon
Quant à l’occupation du Panthéon, c’est la cerise sur le gâteau. Voici le temple républicain par excellence envahi et occupé par des hors-la-loi. Hier, des clandestins déféquaient dans la basilique de Saint-Denis sur les tombes de nos rois dans l’indifférence quasi générale des héritiers de 89. Aujourd’hui ils gesticulent devant les sépultures de Jean Moulin ou de Simone Veil, manipulés par des agitateurs gauchistes dans un lieu dont ils ignorent tout.
Cette scandaleuse occupation et les durs affrontements qui ont suivi dans les rues du Quartier Latin ont fait moins de bruit que les homards de François de Rugy, grand donneur de leçons écologiques et nouvelle victime des trotskistes de Mediapart. Un site politicien qui ne respecte aucune présomption d’innocence ni de secret de l’instruction. On attendra donc en vain des excuses d’Edwy Plenel vis-à-vis de Bernard Tapie. Condamné au civil pour une faute pénale présumée et non jugée, puis relaxé … Au fou ! Un désastre judiciaire qui s’ajoute à la faillite de cette République ou plus rien n’est respecté.
Un pays qui ne sait plus faire respecter son peuple, sa sécurité, son histoire, l’ordre public et la cohérence judiciaire mérite-t-il de survivre s’il accepte cet état de fait ?
Pierre Boisghilbert
16/07/2019
Source : Correspondance Polémia